"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 14 juin 2014

Métropolite Hilarion [Alfeyev]: La prière en famille

On Prayer XIV: Family Prayer

Jusqu'à présent, nous avons parlé principalement de la prière personnelle et individuelle. Maintenant, je voudrais dire quelques mots au sujet de la prière dans le cercle de famille.
La majorité de nos contemporains vit d’une façon telle que les membres de la famille se réunissent assez rarement, au mieux, deux fois par jour: le matin pour le petit déjeuner et le soir pour le dîner. Pendant la journée, les parents sont au travail, les enfants à l'école, et seuls les enfants d'âge préscolaire et les retraités restent à la maison. Il est très important que, dans la routine quotidienne, il y ait des moments où tout le monde peut se rassembler pour la prière. Si une famille se réunit pour le dîner, alors pourquoi ne pas prier pendant quelques minutes ensemble avant? On peut également lire des prières et une sélection de l'Evangile par la suite.
La prière commune renforce la famille, parce que la vie de famille ne peut être véritablement complète et heureuse, que quand ses membres sont unis non seulement par des liens familiaux, mais aussi par la parenté spirituelle et une compréhension et une vision commune. La prière commune, d'ailleurs, a des effets bénéfiques sur chaque membre de la famille, et elle est particulièrement utile pour les enfants.
À l'époque soviétique, il était interdit d'élever les enfants dans un esprit religieux. Cette décision était motivée par le fait que les enfants devaient grandir d'abord, et faire seulement plus tard un choix indépendant sur l'opportunité de suivre une voie religieuse. C’était un mensonge profond que cet argument, car pour avoir la possibilité de choisir, il faut avoir appris quelque chose avant. Et le meilleur âge pour l'apprentissage est, bien sûr, celui de l'enfance. 
Il est très difficile pour quelqu'un qui a appris à vivre sans la prière de l'enfance d’apprendre à prier. Quelqu'un qui a été élevé dès l'enfance dans un esprit de prière bénie, qui, dès ses premières années connaît l'existence de Dieu et comment on peut toujours se tourner vers Dieu, même s'il s’éloigne plus tard de l'Église, conservera toujours quelque part dans les profondeurs de son âme les possibilités de la prière et le dépôt religieux obtenus dans l'enfance. Il arrive souvent que les personnes qui se sont éloignées de l’Église reviennent à Dieu à un certain stade de leur vie parce que, dans leur enfance, elles avaient pris l'habitude de la prière.
Il est un autre point. Aujourd'hui, dans de nombreuses familles, il y a des parents de la génération précédente, les grands-mères et grands-pères, qui ont été élevés dans un environnement non-religieux. Il y a vingt ou trente ans, on peut même dire que l'Église était un lieu pour "mamies." Maintenant, ce sont les grand-mères qui représentent la génération la plus irréligieuse, ayant été élevées dans les années trente et quarante, à l'ère de "l'athéisme militant."
Il est très important que les personnes âgées trouvent leur chemin vers l'église. Il n'est pas trop tard pour quiconque de se tourner vers Dieu, mais ces jeunes gens qui connaissent déjà ce chemin doivent avec tact, progressivement, mais systématiquement, amener leurs parents âgés dans l'orbite de la vie spirituelle. Par la prière familiale quotidienne, on peut le faire particulièrement bien.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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