1/14 avril
4ème dimanche de Carême – de St Jean Climaque
Sainte Marie l'Egyptienne (522) ; saint Euthyme de Souzdal, thaumaturge (1404) ; saint Abraham le Bulgare, thaumaturge à Vladimir (1229) ; saint Géronte des Grottes de Kiev (XIV°) ; saint Macaire, abbé du monastère de Pélécète en Bithynie, confesseur (840) ; saint Macaire, évêque, confesseur (1944) ; saint Barsanuphe d’Optino.
Liturgie de saint Basile le Grand
Lectures: Hébr.VI, 13-20; Éph. V, 8-19 /Мc. IX, 17-31; Matth. IV, 25 – V, 12
ST JEAN CLIMAQUE
La Sainte Église dédie l’office du quatrième dimanche de Carême à
l’exemple élevé de vie ascétique que représente Saint Jean Climaque, auteur du
livre « L’échelle » (des vertus), dont l’auteur tire son nom (en
grec « climax » signifie « échelle). Selon la Tradition,
Saint Jean naquit vers l’an 570, dans la famille des saints Xénophonte et
Marie, dont la mémoire est fêtée le 26 janvier. A l’âge de seize ans, il entra
au monastère du Sinaï, où, quatre ans après, il fut tonsuré moine. Durant
dix-neuf ans, il se trouva sous la direction d’un ancien nommé Martyrius. Une
fois, ils se rendirent chez l’ancien Jean le Sabbaïte, qui se leva, lava les
pieds de Jean et baisa sa main. Après leur départ, le disciple de Saint Jean le
Sabbaïte demanda à celui-ci pourquoi il avait agi ainsi. L’ancien lui
répondit : « Crois-moi, mon enfant, je ne sais pas qui est ce jeune
homme, mais j’ai reçu l’higoumène du Sinaï et j’ai lavé les pieds de
l’higoumène ». Un autre ancien, du nom de Stratégius prédit que Jean
serait un jour un grand luminaire spirituel. Les paroles des anciens se réalisèrent.
A trente-cinq ans, Saint Jean partit comme ermite dans le désert, au pied du
Mont Sinaï. Il y passa quarante ans, œuvrant avec humilité et douceur dans la
prière. A l’âge de septante-cinq ans, il fut élu higoumène du monastère du
Sinaï. A la demande de Jean, higoumène du monastère de Raïthou, il écrivit la
célèbre « Échelle des vertus », où il décrit les trente degrés de
l’ascension vers la perfection spirituelle. Le but de cette œuvre est de
montrer que le salut exige de l’homme renonciation à soi-même et labeurs ascétiques
renforcés. Les degrés de « L’échelle » constituent la voie de
l’homme vers la perfection, qui, graduellement, et non subitement, peut être
atteinte, et par laquelle il se rapproche du Royaume céleste. Saint Jean fut
higoumène durant quatre années, puis s’isola ensuite à nouveau dans le silence.
Il s’endormit dans le Seigneur en 649.
Tropaire
du dimanche, 4ème ton
Свѣ́тлую воскресéнiя про́повѣдь отъ А́нгела yвѣ́дѣвша Гoспо́дни yчени́цы и пра́дѣднee осужде́нie отве́ргша, Áпостоломъ xва́лящася глаго́лаху : испрове́́pжеся cме́рть, воскре́сe Xpистócъ Бо́гъ, да́руяй мípoви ве́лiю ми́лость.
|
Les saintes femmes, disciples du Seigneur, ayant
appris de l’Ange la radieuse nouvelle de la Résurrection, rejetèrent la
condamnation des premiers parents, et, pleines de fierté, dirent aux
Apôtres : « La mort a été dépouillée, le Christ est ressuscité,
donnant au monde la grande miséricorde ! »
|
Tropaire
de St Jean Climaque, ton 1
Пусты́нный жи́тель и въ тѣлecи́ а́нгелъ, и чудотво́рeцъ яви́лся ecи́ богоно́се О́тче на́шъ Iоа́ннe; посто́мъ, бдѣ́ніемъ, моли́твою небе́сная дapoва́нія прiи́мъ, исцѣля́еши неду́жныя, и ду́ши вѣ́рою притека́ющиxъ ти́. Cла́ва да́вшему
тeбѣ́ крѣ́пость; cла́ва вѣнча́вшему тя́; cла́ва дѣ́йствующему тобо́ю всѣ́мъ
исцѣле́нія.
|
Habitant du désert et ange dans le corps, tu fus
thaumaturge, ô Jean, notre père théophore ; par le jeûne, les veilles et la
prière, tu as reçu des dons célestes ; tu guéris les malades et les âmes de
ceux qui accourent vers toi avec foi. Gloire à Celui qui t’a donné la force,
gloire à Celui qui t’a couronné, gloire à Celui qui par toi accomplit pour
tous des guérisons.
|
Kondakion
de St Jean Climaque, ton 4
Нa выcoтѣ́ Го́сподь воздержа́нія и́стинна тя́ положи́, я́коже звѣзду́ нелécтную, cвѣтовoдя́вшую концы́, наста́вниче Iоа́ннe О́тче на́шъ.
|
En vérité, le Seigneur t’a placé au sommet de la
tempérance, comme un astre fixe qui éclaire les confins de l’univers, ô Jean
notre guide et notre père.
|
Kondakion du dimanche, 4ème ton
Спа́съ и
изба́витель мо́й изъ
гро́ба я́ко Бо́гъ воскреси́ отъ у́зъ земноро́дныя, и
врата́ а́дова
сокруши́, и я́ко Влады́ка воскре́ce тридне́венъ.
|
Mon Sauveur et mon Rédempteur, au sortir du Tombeau, a libéré les
humains de leurs chaînes et a fracassé les portes de l’enfer ; en
Maître, Il est ressuscité le troisième jour.
|
Au lieu de « Il est digne en vérité... », ton 8
О
Teбѣ́ páдуeтся, Благода́тная,
вся́кая твápь, Áнгельскій coбópъ и человѣ́ческiй póдъ, ocвяще́нный xpáме
и paю́ слове́сный, дѣ́вственнaя пoxвaлó, изъ Heя́же Бо́гъ воплоти́cя, и
Mладе́нецъ бы́́сть, пpéжде вѣ́къ сы́й Бо́гъ нáшъ; Ложесна́ бо Tвоя́ пpecто́лъ coтвopи́, и чpéво
Tвое́ простра́ннѣe небécъ coдѣ́лa. О Teбѣ́ páдуeтся Благода́тная, вся́кая
твápь, cлáва Teбѣ́.
|
En Toi se réjouissent ô
Pleine de Grâce, toute la création, le chœur des anges et le genre humain. Ô
Temple sanctifié, ô paradis spirituel, ô Gloire virginale, c’est en Toi que
Dieu s’est incarné, en Toi qu’est devenu petit enfant Celui qui est notre
Dieu avant tous les siècles. De Ton sein, Il a fait un trône plus vaste que
les cieux. Ô Pleine de Grâce, toute la création se réjouit en Toi. Gloire à
Toi.
|
Hiéromoine
Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE
DE ST JEAN CHRYSOSTOME
L’ecténie de la proscomédie et le Credo
Se tenant devant les Portes
royales et face au sanctuaire, le diacre entonne l’ecténie : Accomplissons notre prière au Seigneur.
Le chœur : Kyrie eleison. Et de même après chaque
demande.
Le diacre : Pour les précieux
dons ici offerts, prions le Seigneur.
Le chœur : Accorde-le, Seigneur (de même après
chaque demande)-
Pour cette sainte maison et pour ceux qui y pénètrent avec foi, piété
et crainte de Dieu, prions le Seigneur.
Pour que nous soyons délivrés de toute tribulation, colère, péril et
nécessité, prions le Seigneur.
Secours-nous, sauve-nous, aie pitié de nous, garde-nous ô Dieu, par Ta
grâce.
Demandons au Seigneur que toute cette journée soit parfaite, sainte,
paisible et sans péché.
La perfection sans fin
La vie quotidienne, avec ses
dangers, ses inquiétudes, ses différentes afflictions et épreuves, ne reste pas
à l’extérieur de la Divine Liturgie. Dans l’espace spirituel, l’homme ne perd
pas sa dimension matérielle : l’âme et le corps sont emplis de la paix de
Dieu. Par les demandes que le célébrant commence maintenant à formuler, nous
demandons au Seigneur que le jour présent soit paisible, que l’Ange gardien
soit un ange de paix, que le monde entier jouisse de la paix et que la fin de
notre vie soit paisible. Dans la Divine Liturgie, la paix de Dieu devient
l’hymne que chantent les fidèles : « Paix bien-aimée ! Douce
réalité et doux nom… Paix bien-aimée ! Objet de mes soins et de ma
fierté ! « (St Grégoire le Théologien).
***
La vie spirituelle est un
cheminement continuel vers la perfection. Ce cheminement est réellement
continuel parce que la vertu n’a pas de fin : « la vertu n’a qu’une
limite, l’illimité ». Et le but ultime de la pratique des vertus,
l’absence de passions, est la perfection qui n’a pas de fin. C’est « la
parfaite perfection des parfaits toujours à parfaire » (St Grégoire de
Nysse). Cette définition de la perfection est expliquée par St Ephrem :
« Les impassibles, insatiablement tendus de tout leur être vers la cime du
désirable, font de la perfection un état qui n’a pas de fin… L’impassibilité
est parfaite, si l’on prend pour mesure la puissance humaine. Mais elle est
inachevée, dès lors qu’elle se dépasse elle-même par ce qu’elle ajoute chaque
jour, et qu’elle s’élève continuellement dans ses montées vers Dieu ». St Macaire d’Égypte se réfère à la
perfection spirituelle et aux fruits qu’elle offre à l’homme : « Dès
que l’âme est parvenue à la perfection spirituelle, c’est-à-dire dès qu’elle a
été parfaitement purifiée de toutes les passions, unie par une communion
ineffable et mêlée à l’Esprit Paraclet… elle devient toute lumière, tout œil,
tout esprit, toute joie, toute suavité, toute allégresse, toute charité, toute
compassion, toute bonté et toute douceur [cf. Gal. V, 22] ».
Saint Jean Climaque
AU SUJET DU DISCERNEMENT[1]
·
Il
y a trois causes générales à tous les combats que les démons nous
livrent : la négligence, l’orgueil ou l’envie des démons. La première est
déplorable, la seconde très misérable, mais la troisième est une bénédiction.
·
Dans
toutes les actions que nous faisons selon Dieu, les démons nous creusent trois
précipices : ils s’efforcent d’abord d’empêcher le bien de se faire ;
en second lieu, après leur première défaite, ils essayent de faire qu’il ne
soit pas selon Dieu. Mais quand ils ont échoué même en cela, ces larrons se
présentent doucement à notre âme et nous félicitent de vivre en tout selon
Dieu. Il faut combattre le premier par le zèle et la crainte de la mort ;
le second, par la soumission et les humiliations ; et le troisième, en se
condamnant soi-même sans relâche. Nous devons faire face à ce labeur jusqu’à ce
que le feu divin pénètre dans notre sanctuaire ; alors, en effet, nous ne
serons plus déterminés par les prédispositions mauvaises. « Notre Dieu est
un feu qui consume » (Hébr. XII, 29) toute fièvre (de luxure), tout
mouvement (de passion), toute prédisposition mauvaise, tout aveuglement et
toute obscurité intérieure et extérieure, visible et invisible.
·
Nous
devons faire preuve d’une grande sobriété spirituelle quand le corps est
malade. Nous voyant étendus à terre et temporairement incapables de soutenir la
lutte contre eux à cause de notre faiblesse, les démons s’efforcent alors de
nous attaquer avec violence. Autour de ceux qui vivent dans le monde, rôdent,
quand ils sont malades, le démon de la colère et quelquefois celui du
blasphème ; quant à ceux qui vivent hors du monde, s’ils ont en abondance
ce qui leur est nécessaire, le démon de la gourmandise et le démon de la luxure
les attaquent ; mais ceux qui vivent dans les lieux ascétiques et privés
de consolations, le démon tyrannique de l’acédie et de l’amertume leur tient
compagnie.
LECTURES DU DIMANCHE
PROCHAIN : Matines
: Mc. XVI, 1-8
Liturgie : Hébr. IX, 11-14 ; Gal. III
,23-29 / Мc. X, 32-45 ; Lc. VII, 36-50
[1] « L’Echelle Sainte » de Saint Jean Climaque,
traduction du R.P. Placide Deseille, Bellefontaine 1978
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire