Près de la cellule de saint Séraphim était la cellule d'un moine du nom de Paul qui, étant son voisin, exerçait les fonctions de syncelle. Quand il allait au monastère près de son ermitage, saint Séraphim avait l'habitude de laisser des cierges allumés dans sa cellule, qu'il avait allumé au matin devant les icônes. Père Paul lui avait souvent dit que des cierges allumés pourrait causer des incendies. Pour cette Saint-Séraphin répondait toujours:
"Tant que je suis en vie, il n'y aura pas de feu, mais quand je mourrai, ma mort sera révélée par le feu."
Sa prédiction était justifiée.
Le 1er Janvier 1833, le Père Paul remarqua que saint Séraphim était sorti de sa cellule à trois reprises au cours de la journée pour aller à l'endroit qu'il avait désigné comme lieu de sa sépulture. Dans la soirée, il entendit le père Séraphim chanter dans sa cellule les chants sacrés du Canon de Pâques: "Ayant contemplé la Résurrection du Christ", "Brille, brille, Nouvelle Jérusalem", "Ô grande et très sainte Pâques du Christ."
Environ vers 6 heures du matin le 2 Janvier 1833, le Père Paul, en sortant de sa cellule pour assister à la première Liturgie, remarqua dans l'antichambre près de la cellule de Seraphim une odeur de fumée. Ayant dit la prière habituelle, il frappa à la porte, mais il n'y eut pas de réponse. Puis il sortit et alla vers des frères qui passaient par là. L'un d'eux, le novice Anikita vit que divers cadeaux faits de grosse toile qui avaient été donnés au saint par des pèlerins zélé et qui gisaient dans un grand désordre sur un banc avec des livres, avait commencé à se consumer. Ils avaient probablement été allumés par une étincelle dont le chandelier était à proximité.
Il faisait noir dehors, il n'y avait pas de feu dans la cellule, et on ne pouvait ni voir ni entendre le staretz. En attendant, La première Liturgie de l'église de l'hôpital continuait. Ils chantaient déjà "Il est digne en vérité!", lorsque le jeune novice courut dans l'église et informa les frères de ce qui s'était passé. Les moines se hâtèrent vers la cellule de saint Séraphim. Père Paul et Jean le novice, voulant savoir si le staretz se reposait, se mirent à tâtonner dans l'obscurité dans sa cellule, et trouvèrent le statrez lui-même. Ils apportèrent un cierge allumé et virent que saint Séraphim était à genoux devant l'Icône de Notre Dame de la Tendresse: Il était dans sa blouse blanche habituelle, nu-tête, avec une croix en laiton pendu à son cou ( celle que lui avait donnée sa mère à son départ) et les bras croisés sur la poitrine.
Au début, ils pensaient que le bienheureux frère s'était endormi et ils commencèrent à essayer de le réveiller, mais il n'y eut pas de réponse. Le grand ascète avait déjà terminé son pèlerinage terrestre et reposait à jamais en Dieu. Ses yeux étaient fermés. Son visage était animé par sa dernière prière.
Avec la bénédiction de l'higoumène, des moines levèrent le corps du saint, et, après l'avoir habillé selon les règles monastiques dans un manteau dans la cellule voisine de hiéromoine Eustace, ils le mirent dans le cercueil de chêne qu'il avait fait de ses propres mains et le portèrent dans la cathédrale.
Le jour même de la mort du saint, l'higoumène Philarète du monastère de la Mère de Dieu de Glinsk (province de Koursk) sortit de l'église, après Matines, et, levant les yeux au ciel, il fut étonné de voir une lumière extraordinaire. Puis l'higoumène vit en esprit que c'était l'âme de saint Séraphim s'élevant dans les demeures célestes, et il dit à ses frères qui étaient avec lui: "C'est comme cela que les âmes des justes s'en vont. Le père Séraphin vient de mourir à Sarov. "
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archimandrite Lazare Moor
Saint Séraphim de Sarov:
A Spiritual Biography
chapitre XVIII
pp. 429-434
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