6 octobre 2011
"Sans moi, vous ne pouvez rien faire" Saint Jean 15:5
Ce n'est pas une chose rare pour les chrétiens zélés d'avoir l'expérience de ce que ce Père de l'Eglise appelle la sécheresse dans la prière. Une règle quotidienne de prière exige un effort et de la volonté, et ceux-ci peuvent être affaiblis par la fatigue, et distrait par l'activité. Pourtant, la familiarité avec les prières peut souvent en faire une simple série de mots ou - pire encore - de sons. Tout comme les étudiants qui chantent l'hymne national chaque matin, le cœur de la prière, la vie de prière, peuvent vite devenir torpeur.
Un Père de l'Eglise (peut-être saint Dorothée de Gaza) nous rappelle que même dans les cas où les prières sont dites machinalement, avec peu d'attention et peu de sentiment, nous devrions quand même persévérer: même si elle nous profite peu, elle dérange encore le Diable. Pourtant, ce n'est pas l'idéal vers lequel nous devons tendre.
Le Seigneur considère nos efforts dans la prière - en particulier les fois où nous avons vraiment du mal - comme notre sacrifice de prière pour Lui. Ces luttes sont bénies. Pourtant, entre ces temps de lutte, la pratique du peuple saint à travers les siècles nous offre quelque chose de plus, ce qui nous enrichit, nous renforce et nous anime, afin que nous ne chutions pas pour devenir "proie pour le loup des âmes" (comme nous le lisons dans les prières avant la Communion).
Dans la pratique de l'Eglise, à la fois dans les monastères et dans le monde, la récitation de la Prière de Jésus peut être utilisée si l'on doit manquer les offices quotidiens.
En cela, nous devons avoir la plus grande prudence, de peur que cette pratique ne soit une routine, tout simplement pour nous permettre d'éviter d'aller à l'église. L'utilisation de la Prière de Jésus, avant ou après notre règle régulière de prière, peut aider à réchauffer et rendre nos cœurs humbles, et à les préparer à recevoir les saintes paroles d'autres prières.
La prière de Jésus est également idéale pour les nombreux "temps d'attente" dans la vie contemporaine, dans les salles d'attente ou dans les bus, en classe ou au téléphone. Avec l'aide d'un guide spirituel, le chapelet de prière peut aussi être utilisé pour prier pour les besoins pressants de la journée, comme la répétition du Kyrie eleison, pour notre conjoint, nos enfants, notre collègue dont la mère a une maladie chronique, ou de notre patron qui est désagréable.
De même, nous pourrions mettre à profit plus pleinement les brèves hymnes héritées de l'Eglise, en particulier les hymnes acathistes (littéralement, les hymnes qui sont chantées ou lues sans être assis). Depuis la composition du premier acathiste par saint Romain le Mélode, avec la prière et la louange à la Mère de Dieu, une grande variété d'autres acathistes ont été composés et bénis pour usage dans l'Église.
Il est très approprié de lire ces prières au temps de réels besoins quotidiens, y compris l'acathiste à sainte Xénia (pour ceux qui cherchent un conjoint, un emploi, ou une maison), à saint Nectaire (pour ceux qui ont le cancer), à saint Jean [Maximovitch] (pour les voyageurs, ceux qui sont dans les tempêtes, et ceux qui sont loin de chez eux), et à de nombreux autres saints. Beaucoup d'entre eux sont disponibles en ligne, et méritent d'être imprimés et utilisés. Les prières de ces saints sont effectives, pour nous accorder la force ainsi que l'aide de Dieu.
Il est bon de supporter des périodes de sécheresse spirituelle dans la prière: d'elles surgit une grande stabilité dans la foi. Mais dans notre faiblesse, nous avons également besoin d'outils spirituels que nous pouvons utiliser au sein de ces périodes de sécheresse spirituelle qui pourraient autrement être un danger pour notre âme. Ce sont ces outils qui aident à retourner vers nos prières dans un état de force et de vie, et de relier les besoins que nous ressentons dans nos coeurs, avec les paroles et le but de nos prières.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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