"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 14 mai 2009

Saint Jean de Cronstadt et le père incrédule


An icon of St. John of Kronstadt

Mon père avait de forts préjugés envers le Père Jean de Cronstadt. Il estimait que sa popularité était inhabituelle, que ses miracles étaient dûs à l'hypnose, et découlaient du manque d'éducation de la population autour de lui, etc. 

Nous vivions à Moscou, et mon père était avocat. À cette époque, j'avais 4 ans, j'étais fils unique et j'avais été nommé Serge, pour mon père. Mes parents m'adoraient. Mon père se rendait souvent en voyage d'affaires à Saint Pétersbourg. Ainsi, ce jour-là, il y alla, et, comme d'habitude, il s'arrêta chez son frère, à la place Constantin. 

Il trouva son frère et son épouse inquiets, parce que leur plus jeune fille, Lenochka, était malade.  Elle était très malade, et même si elle se sentait un peu mieux, ils avaient invité le Père Jean pour servir un molieben. Ils attendaient qu'il arrive d'un instant à l'autre. 

Mon père se mit à se moquer d'eux et il alla au tribunal, où son client était jugé. 

Quand il est rentré à 4 heures, il a vu une grande foule de personnes et un traîneau près de la maison. Conscient que le Père était arrivé, il s'est frayé un chemin avec difficulté par la porte d'entrée, et, entrant dans la maison, il est arrivé dans la salle où le Père faisait l'office. 

Il se tint de côté et observa le célèbre prêtre avec curiosité. Il était très surpris que le Père Jean, lisant rapidement dans sa commémoration le nom de la malade Elena, située en face de lui, se mit à genoux et commença à prier ardemment pour un certain enfant Serge inconnu qui était gravement malade. Il a prié pour lui un long moment, puis il a béni tout le monde et il est parti.

- Il est fou, a dit mon père  en colère, tandis que le Père partait. Il a été invité pour prier pour Elena, et dans tout le molieben il priait pour un inconnu du nom de Serge. 

- Mais Lenochka est presque à nouveau en bonne santé, a dit la belle-sœur, timidement, en essayant de défendre le prêtre, vénéré par toute la famille. La même nuit, mon père est parti pour Moscou.

Arrivé chez nous, il a été frappé par le désordre dans la maison, et quand il a vu le visage épuisé de sa femme, il a été effrayé. 

- Que s'est-il passé? 

- Chéri, le train n'avait probablement pas encore quitté Moscou, que Serge est tombé malade. Il avait une forte fièvre, il a eu des vomissements et des convulsions. J'ai invité Pierre Petrovich, mais il ne pouvait pas comprendre ce qui n'allait pas chez Serge, et il a demandé une consultation. Je tenais à t'envoyer un télégramme immédiatement, mais je ne pouvais pas trouver ton adresse. L'état de Serge est devenu de pire en pire. Trois médecins ont été à ses côtés toute la nuit et ils ont finalement décidé que son état était désespéré. Personne ne dormait dans la maison. Il est préférable de ne pas mentionner ce que j'ai vécu. 

Mais hier, après 4 heures, il a commencé à respirer de manière plus égale, la fièvre l'a quitté, et il s'est endormi. Puis il est allé mieux. Ni les médecins, ni moi,  n'y pouvions rien comprendre. Maintenant, il est seulement faible, mais il mange, et en ce moment, il joue avec son ours en peluche dans son lit.  

Ecoutant ma mère, mon père a courbé la tête vers le bas de plus en plus bas: c'était donc l'enfant Serge pour lequel le Père avait prié hier!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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