Le Métropolite Cyrille (Smirnov) de Kazan et Sviyaz fut envoyé en exil. Une nuit, il fut jeté hors d'un train qui roulait à pleine vitesse. C'était un hiver enneigé. Le Métropolite Cyrille est tombé dans une énorme congère, comme dans un lit de plumes, et il ne fut pas blessé.
Il s'efforça de sortir de la congère, et regarda autour de lui: il y avait des bois, de la neige, mais aucun signe d'une quelconque habitation. Il parcourut un long chemin dans la neige, et, de plus en plus fatigué, il s'assit sur une souche d'arbre. Le gel le glaçait jusques à l'os à cause de son vêtement usé. Ayant la sensation qu'il commençait à geler, le Métropolite a commencé à lire pour lui-même la prière des agonisants. Tout à coup, quelque chose de grand et de sombre s'est approché de lui, il a regardé avec attention - il s'agissait d'un ours.
"Il va me manger!" - La pensée traversa son esprit comme un éclair, mais il n'avait pas la force de courir, et où? Mais l'ours s'est approché de lui, l'a reniflé et s'est calmement allongé à ses pieds. La bête était de bonne humeur, et elle émettait de la chaleur. L'ours a bougé, et a tourné son ventre vers son Éminence, s'est étendu et a commencé à ronfler.
L'évêque a hésité pendant longtemps, regardant l'ours qui sommeillait, mais il ne pouvait plus supporter le froid paralysant et il s'est mis à côté de l'ours, se blottissant dans la chaleur du ventre de l'animal. Il resta étendu, se tournant de l'un ou de l'autre côté de la bête pour se réchauffer, alors que l'ours respirait profondément dans son sommeil et l'enveloppait dans son souffle chaud.
Quand le jour est apparu, le Métropolite a entendu le chant des coqs au lointain. dans son esprit, une pensée de bonheur a jailli: "Une habitation est proche", et en prenant soin de ne pas éveiller l'ours, il s'est levé. Mais la bête se leva aussi, se secoua et partit en se dandinant dans la forêt. Son Eminence se mit en route et atteignit bientôt un petit village.
Après avoir frappé à la première porte, il a expliqué qui il était, et a demandé l'hospitalité. On l'a fait entrer, et il a vécu plus de la moitié d'une année dans ce village. Il a écrit à sa sœur, elle lui a rendu visite, et puis ils sont venus chercher le Métropolite et ils l'ont emmené. [Le Métropolite Cyrille est mort en déportation en 1938. Le jour de sa glorification une icône le représentant, donna du myrrhon]
Saint Métropolite Martyr Cyrille, prie Dieu pour nous!
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Photo du Métropolite Cyrille publiée
par St Herman of Alaska Brotherhood
in
RUSSIA'S CATACOMB SAINTS
1982
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