Elle était la fille du roi Onna (son nom est parfois rendu de manière confuse par Anna) et naquit vers l'an 636, probablement à Exning, près de Newmarket. Bien que sa famille fut composée de fervents chrétiens, la lutte contre le paganisme était à l'époque un problème sérieux. Comme c'était la coutume dans les dynasties régnantes, les mariages étaient arrangés pour obtenir des avantages politiques. Le premier époux d'Etheldrede fut Tondbert, un ealdorman[*] local, qu'elle épousa alors qu'elle avait environ seize ans. Après sa mort prématurée, vers 660, elle épousa Egfrith, qui devint roi de Northumbrie. Il n'avait alors que quinze ans et accepta qu'Etheldrede reste vierge, comme elle l'avait été lors de son premier mariage. Il regretta plus tard cette décision, mais Etheldrede resta ferme dans sa résolution, avec les conseils et le soutien de saint Wilfrid. Le couple royal accepta donc de se séparer et Etheldrede se retira au monastère de Coldingham dirigé par sa tante (l'higoumène Ebbe) où elle devint moniale.
En tant que reine, elle avait fait don de terres pour la construction de l'abbaye d'Hexham. En 673, elle fonda un double monastère à Ely, dans les Fens. Lorsqu'elle rejoignit sa récompense céleste en 680, elle fut enterrée, à sa demande, dans une simple tombe. Quelque 16 ans plus tard, son corps fut exhumé et placé dans un cercueil de pierre dans l'abbaye qu'elle avait fondée. À cette occasion, on découvrit que son corps était incorrompu, ce qui fut considéré comme un signe de Dieu que la sainte était bien une sainte du Ciel. La dévotion à sainte Etheldrede se répandit à l'époque médiévale, et Ely était un lieu de pèlerinage important avant sa destruction par des hommes impies au XVIe siècle. (Pour l'anecdote, l'église abbatiale fut élevée au rang de cathédrale en 1109. C'est le sanctuaire et le monastère qui furent détruits sous Henri VIII. Le fait d'être une cathédrale, qui a été refondée avec un personnel de chanoines séculiers, comme cela s'est produit à Norwich, a probablement sauvé la grande église de la démolition. L'abbaye de St Edmund à Bury St Edmunds n'était pas une cathédrale et, par conséquent, il n'en reste pratiquement rien).
SAINTE ETHELDREDE, ABBESSE D'ELY, PRIE DIEU POUR NOUS!
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L'Évangile de ce dimanche (Mt 8, 5-13) raconte l'histoire de la guérison du serviteur du centurion romain. On ne nous dit pas grand-chose sur lui. Saint Matthieu n'indique pas le nom de l'homme. En tant que citoyen romain et officier de l'armée, nous pouvons supposer qu'il était, au moins nominalement, païen. Bien que saint Matthieu ne donne pas d'autres détails, saint Luc, dans son Évangile, nous dit que le centurion a été décrit par les mots « il aime notre nation et nous a construit une synagogue ». Mais cela soulève d'autres questions, car nous nous demandons comment cela s'est produit.
L'image habituelle d'un militaire est celle d'un homme sévère, voire dépourvu d'humour, qui applique les règlements. Le centurion était manifestement un homme compatissant. Il se préoccupa d'un serviteur, d'une personne d'un rang social inférieur. Sa demande montre qu'il faisait partie intégrante de l'appareil d'État car, lorsque le Christ proposa d'aller voir le malade, le centurion protesta d'abord de son indignité. Saivait-il qu'il parlait avec le Dieu incarné ? Peut-être pas, mais il savait qu'il s'agissait de quelqu'un qui avait des pouvoirs spéciaux. Ainsi, bien qu'homme d'autorité, son statut militaire étaitrelativement mineur dans le grand ordre des choses. Il ajouta ensuite : « ...mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri ».
La formation militaire transparaît ici. Le monde du centurion est un monde dans lequel, lorsque des ordres sont donnés, on suppose automatiquement qu'ils seront immédiatement obéis par les rangs inférieurs. Dans ce cas, cela peut signifier que l'homme reconnaît le statut et le pouvoir supérieurs du Christ. En d'autres termes, donnez l'ordre et il sera exécuté.
L'avertissement du Christ était de se laisser influencer, avant tout, par les Ecritures plutôt que par les miracles. Dans ce cas, nous allons voir un miracle, la guérison du serviteur, mais l'acceptation de la Parole passe avant tout. Le centurion connaissait-il les Écritures ? Nous ne le savons pas, mais nous pouvons constater qu'il possédait une profonde compréhension spirituelle qui lui fut tout aussi utile.
Le Christ félicite le centurion en disant : « Je n'ai pas trouvé une si grande foi, pas même en Israël ». Le centurion possédait à la fois une grande foi et les vertus de la compassion et de l'humilité intérieure. Le Seigneur ajoute ensuite l'avertissement que rien ne doit être considéré comme acquis. « Beaucoup viendront de l'Orient et de l'Occident » ce qui signifie que la foi est pour tout le monde. Ce qui compte, ce ne sont pas nos origines ethniques, ni même nos allégeances formelles, mais ce que nous croyons et ce que nous faisons.
Note:
[*]"Ealdorman est un titre porté par certains individus de haut rang dans l'Angleterre du haut Moyen Âge. À l'origine, leur autorité ne dérive pas nécessairement de celle d'un roi, mais le sens du terme évolue et à la fin de l'époque anglo-saxonne, entre la fin du ixe siècle et le début du xie siècle, les ealdormen sont les représentants du pouvoir royal dans les comtés du royaume d'Angleterre."
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