"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 16 juillet 2023

6e DIMANCHE APRÈS LA PENTECOTE

St Martyr Hyacinthe

Nous avons la chance d'avoir l'exemple de tant de saints pour démontrer le caractère et la qualité d'une vie entièrement consacrée au Christ. Aujourd'hui, le calendrier des saints nous offre un large éventail de noms couvrant de nombreux siècles. Le plus ancien est le saint martyr Hyacinthe, qui fut martyrisé au début du IIe siècle. Aujourd'hui, Hyacinthe est généralement considéré comme un prénom de fille, mais dans l'Antiquité, c'était un prénom de garçon. La date de naissance de Hyacinthe est inconnue, mais il était manifestement très bien placé dans la société puisqu'il était à la cour de l'empereur Trajan (qui régna de 98 à 117 après J.-C.). Cependant, Hyacinthe était chrétien et refusait d'offrir des sacrifices aux idoles païennes. Pour cette raison, il fut dénoncé et traduit devant l'empereur, qui l'exhorta à renoncer au Christ. Hyacinthe refusa fermement et fut sévèrement battu et jeté en prison, où on ne lui donna pas à manger. On finit par lui donner de la nourriture qui avait été offerte aux idoles. Bien qu'affamé, il la refusa et mourut dans la prison. La tradition rapporte que toute la prison fut remplie d'une lumière éclatante tandis que deux anges recouvraient le corps du saint et le couronnaient d'une couronne de gloire. Cela se passa en l'an 108.

St. Alexandre l'Acémète

Nous commémorons également aujourd'hui deux saints qui ont servi le Seigneur au Ve siècle. Saint Alexandre, le fondateur du monastère des "Acémètes" [ceux qui ne dorment jamais], reçut son éducation à Constantinople. Il entreprit d'abord une carrière militaire, mais ressent itbientôt l'appel de la vie monastique et se retira dans l'un des monastères du désert près d'Antioche. Il y passa quatre ans dans la stricte obéissance à l'higumène Elie. Il mena ensuite une vie solitaire dans le désert, n'emportant rien d'autre que l'Évangile. Après avoir lutté seul pendant sept ans, le Seigneur ordonna à Alexandre de prêcher aux païens. Il convertit un chef local nommé Rabul, qui devint par la suite évêque d'Édesse, fonction dans laquelle il servit Dieu pendant trente ans. Tous les habitants suivirent Rabul et furent baptisés, mais seulement après avoir brûlé leurs idoles sur la place de la ville. Plus tard, Alexandre prêcha à une bande de voleurs, qui se repentirent et furent baptisés. Ils se sont ensuite constitués en communauté monastique. 

Saint Alexandre souhaitait vivre en solitaire et se retire dans la nature, ce qui n'empêcha pas  les personnes en quête de solitude d'être attirées par lui. C'est ainsi qu'une communauté monastique se forma autour de lui, comptant quelque 400 moines. Le saint les répartit en 24 groupes, qui étaient de service pendant une heure, jour et nuit, au cours de laquelle ils chantaient les psaumes. Ils ne s'interrompaient qu'au moment du service divin.C'est ainsi que le monastère fut connu sous le nom d'acémètes "ceux qui ne dorment pas", car les louanges de Dieu étaient chantées dans l'église de façon continue, jour et nuit. Au bout de douze ans, le saint quitta son monastère, confié à l'higumène Trophime, et se rendit à Antioche où il vécut quelque temps. Il y construisit une église et un hospice pour les malades et les sans-abri grâce aux dons des riches habitants de la ville. Les intrigues de certains observateurs jaloux l'obligèrent à se rendre à Constantinople où il établit un autre monastère avec la même règle de louange incessante. Les nestoriens causèrent beaucoup d'ennuis au saint parce qu'il prêchait contre leur hérésie. Cependant, l'hérésie nestorienne fut condamnée et saint Alexandre reposa dans le Seigneur en 430. Il est également commémoré le 23 février.

St. Germain de l'île de Man

La tradition rapporte que saint Germanus était le neveu de saint Patrick. Germain naquit vers 410 en Bretagne. Il se rendit en Irlande pour étudier avec saint Patrick et passa ensuite quelque temps au monastère de saint Illtud au Pays de Galles. Il retourna en Irlande pour être ordonné par saint Patrick. En tant qu'évêque, Germain s'installa sur l'île de Man où il créa son diocèse vers l'an 447. En 2012, un sceau épiscopal aurait été découvert enterré dans un champ au nord de l'île. Il porte l'inscription "Que les prières à Dieu de Germain et de Patrick nous aident". Saint Germain a rejoint sa récompense céleste vers l'an 474.

Le Saint Fol-en-Christ Jean ( à droite)

En avançant dans le temps, nous arrivons au bienheureux Jean, le fol-en-Christ. Il naquit dans les environs de Vologda et, dans sa jeunesse, il travailla dans les salines. Dans sa piété, il associait un jeûne strict à son lourd travail manuel. À Rostov, il adopta la coutume de porter des chaînes de fer avec de lourdes croix de fer et, sur la tête, il portait même un bonnet de fer. À Moscou, il était peu vêtu et pieds nus, même par les temps les plus rigoureux. Il prédit les grands malheurs qui allaient s'abattre sur la Russie, le temps des troubles, en proclamant : "À Moscou, il y aura beaucoup de démons visibles et invisibles". Avant sa mort, le saint homme indiqua l'endroit où il souhaitait être enterré. Il se prépara, enlèva ses chaînes et se vera de l'eau sur le corps à trois reprises. Avant son repos (vers 1589), Jean reçut le don de guérison. À Moscou, il est vénéré comme un grand thaumaturge.

St. Philippe de Moscou

Aujourd'hui, nous nous souvenons également de la translation des reliques du saint hiérarque Philippe, Métropolite de Moscou. Cette année, sa fête tombait le dimanche après la Théophanie et nous avons publié des détails sur sa vie dans cette édition des notes hebdomadaires.  Le saint martyr fut d'abord enterré au monastère d'Otrocha à Tver. Avant de devenir Métropolite de Moscou, saint Philippe avait été l'higoumène du monastère de Solovki. En 1591, les moines reçurent l'autorisation de transférer sa dépouille mortelle à Solovki, où elle fut réinhumée près de la tombe de Staretz Jonah (Shamine), le mentor monastique de Philippe.En 1652, le Métropolite Nikon de Novgorod (qui deviendra plus tard patriarche) proposa que les trois hiérarques martyrs, le Métropolite Philippe et les Patriarches Job et Hermogène, soient transférés à Moscou.C'est ainsi qu'en ce jour de 1652, les reliques du saint furent accueillies dans la cathédrale de la Dormition de Moscou et vénérées par les fidèles pendant dix jours avant d'être convenablement enchâssées.Toute la journée, du matin au soir, les cloches sonnèrent comme si c'était Pâques.

Icône de la Mère de Dieu allaitante

Aujourd'hui, nous commémorons l'icône très ancienne de la sainte Génitrice de Dieu, connue sous le nom de "Mère de Dieu allaitante", qui se trouvait dans le monastère de Saint-Sabbas le Sanctifié à l'époque de son fondateur. Le saint higoumène prédit la venue d'un illustre visiteur portant le même nom que lui. L'icône devait être donnée au visiteur en guise de bénédiction. Au XIIIe siècle, l'archevêque Savva de Serbie visita le monastère en tant que pèlerin. Alors qu'il s'approchait du reliquaire, le bâton du saint tomba à ses pieds. Lorsque les moines découvrirent son identité, ils donnèrent l'icône au pèlerin, conformément aux instructions de leur fondateur. Le saint archevêque emporta l'icône au monastère de Hilandar, sur le Mont Athos.

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Guérison du paralytique

Aujourd'hui, la lecture de l'Évangile du dimanche (Matthieu 9 : 1 - 8) raconte l'histoire de la guérison du paralytique. Dans le premier verset, il nous est dit que le Seigneur entra dans sa propre ville. Bien qu'elle ne soit pas nommée dans ce cas, il s'agit de Capharnaüm.Le Christ naquit à Bethléem et grandit à Nazareth, mais sa maison terrestre se trouvait à Capharnaüm.

Les Évangiles synoptiques mentionnent tous la guérison du paralytique, mais saint Marc et saint Luc rapportent également les détails concernant l'homme descendu par le toit, alors que saint Matthieu ne mentionne pas ce fait. Nous voyons une fois de plus comment le Christ répond à ceux qui ont la foi. Ici, il s'adresse également à ceux qui portaient le malade et qui montraient ainsi qu'ils croyaient que le Christ pouvait guérir leur collègue. Le Seigneur exhorte le malade à prendre courage et lui dit que ses péchés sont pardonnés. Nous pouvons ici supposer qu'il y a une relation de cause à effet, bien qu'aucun détail ne soit consigné.Cependant, il est clair que les actes de l'homme ont eu une influence sur son état pitoyable. Les scribes, gardiens des lois et des disciplines, n'ont rien manqué. 

Le Seigneur démontre qu'en tant que Dieu, Il peut lire les pensées des hommes et Il les confronte à leur amertume mesquine en cherchant à l'accuser de blasphème. 

Le Christ savait que la plupart des gens ne voyaient en Lui qu'un homme, même s'il était spécial. Saint Irénée explique ".. en remettant les péchés, il a effectivement guéri l'homme tout en se manifestant lui-même, en montrant qui Il était. En effet, si nul ne peut remettre les péchés, sinon Dieu seul, tandis que le Seigneur les remettait et guérissait les hommes, il est évident qu'il était Lui-même le Verbe de Dieu fait fils de l'homme"..



Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND
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