"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 19 juillet 2023

Trop occupé pour ne pas prier

 


 

Chers fidèles paroissiens,

En parcourant récemment un catalogue d'une maison d'édition chrétienne, je suis tombé sur un titre plutôt intrigant : Too Busy To Pray [Trop occupé pour prier].Je dis intrigant parce que c'est un thème auquel je pense souvent et que j'ai soulevé avec d'autres auparavant. Relisez attentivement ce titre, car il ne dit pas Trop occupé pour prier, mais précisément Trop occupé pour ne pas prier.

L'un ou l'autre de ces titres pourrait inviter à lire un livre qui, à priori, traite de la lutte du chrétien contemporain pour maintenir une vie de prière régulière au milieu de son emploi du temps très chargé. Cependant, le titre tel qu'il est saisit l'urgence de la question beaucoup plus efficacement. J'exprimerais cette urgence de la manière suivante : si nous sommes en effet "assez occupés", alors la seule façon d'empêcher que notre ne devienne incontrôlable - ou de perdre notre orientation vers Dieu ou de réduire la prière à des moments de danger et de stress - est que la "personne occupée" soit toujours vigilante à prier avec régularité pour éviter que de telles catastrophes spirituelles ne se produisent.

Nous devons toujours prier avec régularité - « priez sans cesse » [1 Thessaloniciens 5:17]. Mais il me semble que plus nous sommes occupés, plus il devient urgent pour nous de prier. En d'autres termes, la personne occupée ne peut pas se permettre de ne pas prier. Les personnes occupées ont en effet besoin de la nourriture de la prière. Sinon, les dangers spirituels sont immenses.

Les « affaires » de nos vies nous rendent trop occupés pour... faire quoi ? Nous ne sommes certainement pas " trop occupés" pour socialiser, pour nous divertir, pour prendre du plaisir et nous distraire - tous nécessaires à un degré ou à un autre en raison des pressions du travail et d'autres responsabilités. Et ces détournements sont superposés sur des vies qui ressentent déjà la tension du « multitâche » les activités sans fin qui permettent à nos enfants d'être éduqués, de se développer, de se préoccuper de leur santé, etc. (Un commentateur social a récemment écrit que les mères ont été réduites aux rôles de gardiennes domestiques et de chauffeurs. Et est-ce la raison pour laquelle nous lisons encore de telles absurdités sur la « nécessité » même des pères ?). Par conséquent, la plupart des gens construisent soigneusement leurs emplois du temps afin que ces activités sociales et de diversion supplémentaires ne soient pas terriblement négligées. Nous pouvons regrouper ces activités  sous les rubriques de « temps de loisirs » ou de « temps récréatif ». (Tout cela devient un peu bancal quand nous allons plus loin et que nous parlons de « détente »). C'est l'intégration prudente, calculée et naturelle de telles activités dans nos vies qui nous laisse avec la certitude écrasante que nous sommes " trop occupés". Et « trop occupé » nous rend « trop fatigués ».

Et à ce stade, nous le sommes peut-être.

La question se pose alors à nouveau, maintenant avec une certaine persistance : être occupé à ... faire quoi ? Prier, lire les Écritures, aider un voisin dans le besoin, rendre visite à quelqu'un qui a vraiment besoin d'une visite, ou même appeler quelqu'un que nous connaissons qui est seul ? Nous sommes « trop occupés » pour intégrer la vie de l'Église dans nos vies au-delà du dimanche matin. Nous sommes « trop occupés » pour les Vêpres, les études bibliques, les jours de fête, etc. Peut-être que, finalement, nous sommes « trop occupés » pour Dieu ! À quelle fréquence reportons-nous notre relation avec Dieu jusqu'à ce que nous ayons plus de temps ? « Si seulement ma vie ralentissait un peu, alors je pourrais tourner mon attention vers Dieu, au-delà de la prière précipitée et superficielle de ma vie quotidienne bien remplie, si j'y arrive. »

Ce dilemme est-il inévitable et insoluble ? Chaque chrétien qui est confronté ou fait face à ce dilemme doit sonder son cœur et se demander : « comment se fait-il que je sois « trop occupé » pour prier ? » Quelles que soient les réponses honnêtes que nous trouverons, je suis convaincu que nous sommes, en effet, trop occupés pour ne pas prier.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHODOX MEDITATIONS

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