Ce qui suit est extrait du livre "Le Pré Spirituel" de saint Jean Moschos, section 45.
L'un des anciens nous a raconté que Abba [le staretz] Théodore l'Aéliote a dit qu'il y avait un certain reclus sur le Mont des Oliviers, un grand guerrier contre lequel le démon du désir sexuel livrait bataille.
Un jour que le démon attaquait avec férocité, le staretz commença à se désespérer et à dire au démon : "Quand vas-tu enfin me laisser tranquille ? Cesse de vieillir avec moi !"
Le démon lui apparut sous une forme visible et lui dit : "Promets-moi que tu ne révéleras jamais à personne ce que je vais te dire et je ne te ferai plus la guerre".
Le staretz promit : "Par Celui qui habite dans les Cieux, je ne révélerai à personne ce que tu dis".
Le démon lui dit : "Cesse de vénérer cette icône ici et je cesserai ma guerre contre toi."
L'icône représentait Notre Souveraine la Vierge Marie, la sainte Mère de Dieu, portant notre Seigneur Jésus-Christ.
Le reclus dit au démon : "Laisse-moi partir et réfléchir."
Le lendemain, il envoya chercher Abba Théodore l'Aéliote (celui qui nous a raconté cette histoire) car à cette époque, il résidait à la Laure de Pharon. Quand Abba Théodore arriva, le reclus lui dit tout ce qu'il y avait à dire et reçut cette réponse : " En fait, abba, après avoir promis, tu es devenu captif [du démon]. Mais tu as bien raison de parler. Il aurait mieux valu que tu entres dans toutes les maison de tolérance de la ville plutôt que de diminuer ta révérence pour notre Seigneur Jésus-Christ et pour Sa Mère." Abba Théodore fortifia et réconforta le reclus par de nombreuses paroles, puis il retourna chez lui.
Le démon réapparut au reclus et lui dit : "Qu'est-ce que c'est donc, méchant vieillard ? Ne m'as-tu pas promis que tu ne le dirais à personne ? Pourquoi donc as-tu tout révélé à l'homme qui est venu te voir ? Je te le dis, méchant vieillard, tu seras jugé comme un briseur de serment au jour du jugement."
Le reclus répondit : " Je sais que j'ai fait mon serment et que je l'ai rompu, mais c'est à mon Seigneur et Créateur que j'ai rompu ma promesse ; à toi je n'obéirai pas. En tant qu'initiateur du mauvais conseil et de la rupture du serment, c'est toi qui devras faire face aux conséquences inéluctables des méfaits que tu as provoqués."
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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