"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 18 décembre 2022

27ème DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE

Saint Sabbas le Sanctifié

Aujourd'hui, le premier nom du calendrier des saints est le toujours mémorable Sabbas (Savva) le Sanctifié. Ses parents étaient Jean, un commandant militaire, et Sophia. Il naquit à Moutalaske, près de Césarée, en Cappadoce, en 439 et il passa la majeure partie de sa vie comme moine et prêtre en Palestine. Lorsqu'il avait cinq ans, son père fut envoyé à Alexandrie pour des missions militaires. Il fut confié à la garde de son oncle. À l'âge de huit ans, il alla vivre dans le monastère de l'évêque Flavien d'Antioche, où il reçut son éducation. Il étudia les Saintes Écritures et, l'âme enflammée par l'amour de Dieu, il fut tonsuré moine à l'âge de 17 ans. Malgré le désir de ses parents de le voir retourner dans le monde et se marier, il passa les dix années suivantes dans le monastère de l'évêque Flavien.

Sabbas reçut la bénédiction de faire un pèlerinage à Jérusalem. En Terre Sainte, il se rendit d'abord au monastère de saint Euthyme le Grand, mais Euthyme l'envoya chez Abba Theoctiste dont le monastère avait une règle cénobitique stricte. Sabbas y resta dans l'obéissance jusqu'à l'âge de trente ans. À la mort de l'higoumène, son successeur bénit Sabbas pour qu'il se retire dans la solitude d'une grotte. Il ne quittait cet ermitage que le week-end pour prier et manger avec ses frères de la communauté monastique. Finalement, il reçut la bénédiction de rester dans son ermitage en permanence, et il vécut ainsi  dans la solitude pendant cinq ans. Il resta cependant sous l'œil vigilant de l'higoumène Euthyme, qui encourageait l'ancienne coutume monastique consistant à se retirer dans la solitude du désert pendant le Grand Carême et à revenir pour le dimanche des Rameaux. À la mort d'Euthyme en 473, Sabbas s'installa dans une grotte près du monastère de saint Gerasime du Jourdain. Après un certain temps, d'autres personnes recherchant la vie monastique commencèrent à être attirées par le saint, ce qui donna naissance à la communauté connue aujourd'hui sous le nom de Mar Saba. La date traditionnelle de la fondation de ce grand monastère dans la vallée du Cédron, au sud de Jérusalem, est 484. À cette époque, certains moines estimaient qu'ils avaient besoin d'un prêtre comme higoumène. Sabbas se retira donc dans la Nouvelle Laure qu'il avait établie près de Thekoa. Il inspira la création de plusieurs autres monastères et des miracles sont attribués à la puissance de ses prières. 

Sabbas était un opposant notoire des monophysites, qui firent pression contre lui à Constantinople à deux reprises, d'abord auprès de l'empereur Anastase Ier en 511 et auprès de l'empereur Justinien Ier en 531. Le patriarche Salluste de Jérusalem ordonna Sabbas au sacerdoce en 491 et le nomma archimandrite, lui confiant la surveillance de tous les monastères de Palaestina Prima en 494. Saint Sabbas composa la première règle monastique pour les services religieux, connue sous le nom de Typikon de Jérusalem, pour guider tous les monastères byzantins. Il alla vers sa récompense éternelle en ce jour de l'année 532.

Un point d'intérêt local : L'archimandrite Vitaly (plus tard Métropolite de l'ERHF)  servit à Londres en tant que prêtre au début des années 1950. À cette époque, dans la chapelle de la Podvorie (maison du clergé), il y avait une vieille icône très sombre. Il était très difficile de distinguer les détails ou de lire les titres. On pensait que l'icône était celle de saint Savva de Serbie. Par miracle, cette icône devint lumineuse et on se rendit alors compte que le saint n'était pas Savva de Serbie, mais Sabbas le Sanctifié. Il existe une photo, prise dans la chapelle, du Père Vitaly tenant l'icône. 

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La lecture de l'Évangile de ce dimanche est Luc 17, 12-19, qui raconte le miracle de la guérison des dix lépreux. La lèpre est très contagieuse et, pour protéger la population, les malades devaient vivre isolés en dehors des villes. Il en fut ainsi pour ces dix personnes. Au fur et à mesure que l'histoire se déroule, le bienheureux Théophylacte, dans son commentaire, nous dit qu'ils représentent l'humanité. Or, à cause de la politique d'isolement, ils ne s'approchaient pas du Seigneur mais élevaient la voix vers Lui. Même en criant de loin, ils montraient du respect en s'adressant au Christ en tant que Maître, et en demandant la miséricorde, ce qui implique qu'ils savaient qu'ils s'adressaient à plus qu'un simple homme.

Le Seigneur est proche de tous ceux qui l'invoquent avec vérité (Psaume 144:19). Le Seigneur n'a pas mentionné la maladie ou la foi évidente des hommes. Il a simplement donné un ordre, auquel les lépreux ont obéi. Il ne nous est pas dit qu'ils aient hésité ou mis en doute cet ordre. Pour pouvoir retourner dans la société normale, les hommes avaient besoin de l'autorisation des autorités pour prouver qu'ils n'étaient pas contagieux. Ainsi, au fur et à mesure, ils étaient purifiés. Maintenant, nous trouvons une distinction entre eux. Un seul d'entre eux fit demi-tour par reconnaissance et c'était un Samaritain. Il n'était pas un paria simplement parce qu'il avait contracté la maladie, mais il était déjà un étranger, un membre de la minorité méprisée. Nous lisons que le Samaritain glorifia Dieu et se prosterna à ses pieds, Lui rendant grâce. Cet homme, indépendamment de son origine ethnique, parvint à comprendre la Vérité. La réponse du Christ fut la suivante : "Lève-toi, va, ta foi t'a guéri.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND


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