En 1928, sur la Sainte Montagne, il y avait un moine venu d'Athènes et vivant ascétiquement dans une cellule de Kapsala. Il n'était pas sorti de la Sainte Montagne depuis des années. A cette époque, ses parents étaient morts et seule sa sœur vivait. Un jour, il est allé à Athènes pour la voir. Quand les voisins ont découvert qu'un moine de la Sainte Montagne était venu là-bas, ils se sont réunis pour écouter quelques paroles de sagesse. Et le moine leur a parlé.
Parmi les gens qui étaient là, il y avait un homme qui, il y a longtemps, lorsque le moine avait vécu dans le monde, était l'un de ses camarades de classe et un ami très proche. Ils allaient ensemble à la catéchèse. Bien sûr, celui-ci était aussi plus âgé et le moine ne le reconnut pas après tant d’années. Quand tous les autres furent partis, celui-ci resta et dit:
«Père, mon frère, ne me reconnais-tu pas?
"Je ne te connais pas."
"Je suis ton ami, untel."
«Qu'est-ce que tu dis, mon frère, c'est toi?
Il l'étreignit et l'embrassa avec joie et émotion. Alors cet homme dit au moine:
«Puis-je te dire quelque chose?
"Bien sûr, tout ce que tu veux."
Alors écoute. Quand j'étais ici et que nous sommes allés ensemble à l'église pour la catéchèse, j'étais bien avec toi. Tu es allé à la Sainte Montagne et je suis tombé dans une obscurité profonde. Qu'est-ce que je n'ai pas fait? J'ai sombré partout… Quand mes parents ont découvert dans quelle situation j'étais, ma mère est morte de chagrin. Je ne suis pas allé à ses funérailles. Puis mon père est mort aussi et j'ai gaspillé toute la fortune qu'il m'avait laissée. J'ai dormi sur des bancs et dans les pires endroits que personne ne pourrait jamais imaginer. Et maintenant je suis une épave. Pourrais-je être reçu dans la Sainte Montagne dans mon état?
«Pourquoi pas? Alors pour qui Christ a.t-Il été crucifié? Pour qui est-Il venu sur terre? Pour les malades et les pécheurs. Si tu es malade, viens!
«Ne salirai-je pas la Montagne sacrée de ma présence?
«Non, mon frère, viens, nous te recevrons.»
«Quand vas-tu partir?
«Aujourd'hui-même»
«Je viens aussi.»
Il l'a emmené sur la Sainte Montagne, mais parce qu'il n'avait pas confiance de le laisser dans une autre communauté, il l'a emmené dans la sienne. Il avait une petite tâche à accomplir et il s'est débattu. Mais le péché cause la mort. Il est tombé malade de la tuberculose. Alors la tuberculose était comme un cancer de nos jours. Nous appelions cela une maladie sacrée parce qu'elle préparait l'homme et lui donnait le passeport pour l'au-delà. Par conséquent, comme ce moine vivait une vie de privations, vint le temps de devenir moine.
«Geronda, dit-il, si tu fais de moi un moine, appele-moi Manassé. Parce que comme celui-là a trahi le peuple de Dieu et l'a conduit à l'idolâtrie et a beaucoup péché devant Dieu, j'ai péché et pour cette raison je veux m'appeler Manassé.
«Eh bien, mon fils, ce sera comme tu veux.
Pendant ce temps, sa tuberculose s'aggrava. Quand il vit qu'il ne pouvait pas se tenir debout, il s'allongea dans son lit. Là, les moines vinrent et ils lurent pour lui la Paraclèse à la Mère de Dieu, ils lurent le Psautier et le prêtre lui donna la Sainte Eucharistie. Un jour, alors que les moines lisaient, il pleura:
`Pères, arrêtez, arrêtez, ne chantez plus. N'entendez-vous pas les anges qui chantent: Béni soit le chemin sur lequel tu marcheras, frère car il a été préparé un lieu de repos pour toi. N'entendez-vous pas les anges chanter?
Et quand il prononça le mot «chanter», il ferma les yeux quittant cette vie.
Vous voyez, mes fils? Cet homme a vécu une vie si pécheresse que je ne veux pas donner de détails à ce sujet pour ne pas blesser vos oreilles. Et après un an de repentir, les anges ont chanté pour lui «béni soit le chemin…» C'est pourquoi personne ne doit désespérer puisque le désespoir vient toujours du Diable et jamais de Dieu. Nous sommes également combattus par les passions, mais quand le désespoir apparaît, disons: "Cela suffit. Nous ne t'écoutons pas, car le Christ a été crucifié pour nous."
Nous avons eu un autre moine. Celui-ci jeune, était tombé dans les péchés. Mais il se releva et fit son canon [règle de prières], ses prières avec le chapelet. Et son esprit lui dit: Toi avec tant de méfaits tu as fait comment pour faire ton canon? Mais celui-ci s'est levé et a rempli ses devoirs. Cela a duré de longues années. Il l'a jeté dans des erreurs et il s'est relevé. Le Diable disait: "Quel est le problème avec celui-ci? Je ne peux pas l'asservir. Maintenant, je vais l'attaquer pour la dernière fois avec un coup mortel. '' Il comparut devant lui et dit:
N'as-tu pas honte de commettre un tel péché, puis de te salir et de faire ton canon et tes prosternations? N'as-tu pas peur de Dieu?
«Écoute, dit le moine. Ma cellule est comme une forge. Le forgeron a le marteau et l'enclume. Il soulève le marteau et frappe l'enclume et le fait tant de fois. C'est la même chose ici. Tu me donnes un coup, je t'en donne un. Mais par Jésus qui est venu et a été crucifié au temps de Ponce Pilate, je jure que je combattrai avec toi si tu te bats contre moi. Je lutterai contre toi jusqu'à la mort. Et à la fin, Jésus gagnera.
Le Diable voyant que le moine ne s'était jamais rendu face au désespoir immédiatement après avoir entendu cette réponse dit:
«Très bien, je te quitte. J'arrête de te combattre pour ne pas t'avoir donné la chance de recevoir des récompenses pour la guerre que je mène contre toi.
Et à la fin il laissa ce moine et le pauvre homme fit paisiblement en pleurant son canon. Enfin il se sanctifia.
Tu comprends? Le Diable l'a renversé et il s'est levé de nouveau. Le moine lui a donné un coup et le Diable est tombé. Le Diable ne l'a pas vaincu et grâce à lui, le moine a reçu des récompenses divines parce qu'il s'est battu. Et cette guerre a duré de longues années.
C'est pourquoi le chrétien ne doit jamais désespérer mais se battre jusqu'à la mort. Ne laissez jamais votre âme dans l'esprit du désespoir. Le désespoir est quelque chose de démoniaque. Dieu ne permettra jamais la perdition absolue de l'homme, quelle que soit la situation qu'il pourrait avoir, peu importe à quel point il serait tombé. Parce que Dieu est toujours espoir, joie, soulagement et courage. Au contraire, la proximité avec le Diable apporte le désespoir, la peur et tout le reste. Pour cette raison, nous devrons nous efforcer de renforcer notre espérance. Espérons toujours que Dieu nous aidera même dans nos chutes. Bien sûr, cela ne sera pas évident, mais en raison d'événements différents, Il se révélera Lui-même et manifestera sa préoccupation pour notre salut.
Parfois, dans la toile d'araignée, est prise une petite mouche et elle commence à bourdonner. Alors quelqu'un l'entend et part pour lui échapper. Si elle ne bourdonnait pas, l'homme n'irait pas l'aider à s'échapper et à voler dans les airs. De la même manière que nous, si nous tombons, nous devons bourdonner pour être entendus par Dieu. Quel genre de bourdonnement allons-nous créer?
`Seigneur Jésus-Christ, pardonne-moi. J'ai péché, Seigneur, pardonne-moi s'il te plaît. Puis nous retomberons et puis nous nous remettrons sur pied. Comment les naufragés échappent-ils à la tempête? Les vagues les jettent dans les deux sens, mais s'ils ont de la patience et ne désespèrent pas, ils trouveront quelque chose sur quoi s'accrocher. De la même manière, si nous tombons dans le désespoir et cessons d'agiter nos bras, nous coulons et sommes mangés par les requins.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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