"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 16 avril 2020

Père Seraphim (Rose): Le Grand Carême

Père Seraphim (Rose)


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"Près des fleuves de Babylone 
nous étions assis et pleurions

nous souvenant de Sion"


Dans ces paroles du psaume chanté en carême, nous chrétiens orthodoxes, nouvel Israël, nous nous souvenons que nous sommes en exil. Pour les russes bannis de la Sainte Russie, ce psaume avait une signification spéciale; mais tous les chrétiens orthodoxes vivent aussi en exil dans ce monde, impatients de retourner vers notre véritable demeure des Cieux.


Pour nous, le grand carême est une saison d'exil ordonné par notre Mère l'Eglise, afin que nous gardions présent à l'esprit le souvenir de Sion d'où nous nous sommes tellement éloignés. Nous avons mérité notre exil et nous avons grand besoin de cet exil à cause de notre grande nature pécheresse. Ce n'est que par le châtiment de l'exil, que nous nous remémorons dans les jeûnes, les prières et la repentance de cette saison que nous restons avec notre Sion présente à l'Esprit.


" Si je t'oublie, Jérusalem..."

Faibles et oublieux, même au milieu du grand carême, nous vivons comme si Jérusalem n'existait pas pour nous. Nous sommes amoureux du monde, notre Babylone. Nous sommes séduits par les passe-temps frivoles de ce pays étranger et nous négligeons les offices et la discipline de l'Eglise qui nous rappelle où est notre demeure véritable. 

Pire encore, nous aimons nos ravisseurs, car nos péchés nous tiennent captifs plus sûrement que tout maître humain, et à leur service nous gâchons dans l'oisiveté les précieux jours du carême, pendant lesquels nous devrions nous préparer à rencontrer le soleil levant de la Nouvelle Jérusalem: la Résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ.


Il est encore temps; nous devons nous souvenir de notre demeure véritable et pleurer sur les péchés qui nous ont exilés d'elle. 

Prenons à cœur les paroles de Saint Jean Climaque: "L'exil est la séparation de tout afin de garder l'esprit inséparable de Dieu. L'exil aime et produit des pleurs sans fin. Exilés du Paradis, nous devons devenir exilés de ce monde également si nous voulons espérer y retourner. Nous pouvons le faire en passant ces jours en jeûnes, prières, séparation du monde, assistance aux offices de l'Eglise, avec des larmes de repentance, en préparation pour la fête joyeuse qui va mettre un terme à ce temps d'exil. Et en témoignant devant tous dans ce pays étranger de ce que, une fête encore plus grande aura lieu lorsque notre Seigneur reviendra pour prendre avec Lui Son peuple dans la Nouvelle Jérusalem où il n'y aura plus d'exil, car elle est éternelle."

Père Seraphim (Rose) de Bienheureuse mémoire
in
WESTERN AMERICAN DIOCESE 
OF THE RUSSIAN CHURCH OUTSIDE RUSSIA
Version Française Claude Lopez-Ginisty

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