13/26 novembre
25ème
dimanche après la Pentecôte
Saint Jean
Chrysostome, archevêque de Constantinople (407) ; saints martyrs Antonin,
Nicéphore et Germain, sainte
martyre Manathas, à Césarée de
Palestine (vers 308) ; saint moine et néo-martyr Damascène de Constantinople
(1681).
Lectures : Éph. IV, 1–6. Lc. X,
25–37. Hébr. VII, 26 – VIII, 2. Jn. X, 9–16.
SAINT
JEAN CHRYSOSTOME
S
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aint Jean Chrysostome naquit vers 344-347 à Antioche de Syrie ; son père Secundus était
général d’armée, et sa mère Anthuse une femme admirable de piété et de foi. Il
parcourut rapidement tout le cycle des lettres profanes et chrétiennes. Baptisé
en 369 par Mélèce archevêque d’Antioche, il mérita par sa piété de recevoir
aussi de lui la cléricature. Vers 374-375, il se retira dans les solitudes des
environs d’Antioche. Il fut ordonné diacre en 381 par Mélèce, et prêtre en 386 par
Flavien. Il exhorta le peuple par ses discours, et commenta devant lui la
Sainte Ecriture. À la mort de Nectaire, archevêque de Constantinople, survenue
en 397, il fut transféré d’Antioche à Constantinople, par le vote des évêques
et sur l’ordre de l’empereur Arcadius, et sacré archevêque de la ville
impériale en 398. Dans sa lutte contre la cupidité, il s’attaqua à l’Impératrice
Eudoxie. Il fut injustement exilé en 403 par ordre d’Arcadius et d’Eudoxie mais
rappelé sur son siège presque aussitôt. Exilé une seconde fois en 404, il eut
beaucoup à souffrir durant son exil de trois ans, transféré sans cesse d’un
endroit à un autre. Il mourut durant l’un de ces transferts à Comanes en 407.
Son éloquence lui valut le titre de Chrysostome qui signifie « bouche d’or ».
Tropaire
du dimanche du 8ème ton
Съ высоты́ снизше́лъ еси́, Благоyтpóбне, погребе́нiе прiя́лъ ecи́ тридне́вное, да на́съ свободи́ши страсте́й, животе́ и воскресе́нiе на́ше, Го́споди, сла́ва Teбѣ́ !
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Du haut des cieux, Tu es descendu, ô
Miséricordieux ! Tu as accepté les trois jours au Tombeau afin de nous
libérer des passions : ô notre Vie et notre Résurrection, Seigneur,
gloire à Toi !
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Tropaire de saint Jean Chrysostome, ton 8
Устъ твои́хъ, я́коже свѣ́тлость огня́ возсія́вши,
благода́ть вселе́нную просвѣти́: не сребролю́бія мíрови сокро́вища сниска́,
высоту́ на́мъ смиренному́дрія показа́, но, твои́ми словесы́ наказу́я, о́тче
Іоа́нне Златоу́сте, моли́ Сло́ва Христа́ Бо́га спасти́ся душа́мъ на́шимъ.
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La grâce de ta bouche, comme un flambeau, a illuminé
l’univers, révélant au monde des trésors où l'avarice n'a point de part et
nous montrant la grandeur de l’humilité. En nous instruisant par tes paroles,
ô Jean Chrysostome notre Père, prie le Verbe, le Christ Dieu, de sauver nos
âmes.
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Kondakion de saint Jean Chrysostome, ton 6
Отъ небе́съ прія́лъ еси́ Боже́ственную благода́ть и
твои́ми устна́ми вся́ учи́ши покланя́тися въ Тро́ицѣ еди́ному Бо́гу, Іоа́нне
Златоу́сте, всеблаже́нне преподо́бне, досто́йно хва́лимъ тя́: еси́ бо
наста́вникъ, я́ко боже́ственная явля́я.
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Tu as reçu des cieux la grâce divine,
et de tes lèvres tu as enseigné à tous à adorer le Dieu unique en la Trinité
; ô Jean Chrysostome, vénérable Père bienheureux, nous t'acclamons dignement
car tu es notre maître, éclairant pour nous les choses divines.
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Kondakion du dimanche, ton 8
Воскpécъ изъ
гро́ба, уме́ршыя воз-дви́глъ ecи́ и Aда́ма воскреси́лъ ecи́, и Éва лику́етъ
вo Tвое́мъ воскресе́нiи, и мipcтíи концы́ торжеству́ютъ е́же изъ ме́ртвыхъ
воста́нieмъ Tвои́мъ Mногоми́лостивe.
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Ressuscité du tombeau, Tu as relevé les morts et
ressuscité Adam ; Ève aussi exulte en Ta Résurrection, et les confins du
monde célèbrent Ton réveil d’entre les morts, ô Très-miséricordieux !
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ST JEAN CHRYSOSTOME
« LA
SEULE CHOSE QU'IL FAILLE REDOUTER, LA SEULE TRIBULATION QUI SOIT À CRAINDRE, C'EST LE PÉCHÉ »
Nous publions ci-dessous des extraits de la première lettre de
saint Jean Chrysostome à la diaconesse Olympiade. Le saint, après avoir été
reclus dans son évêché à la demande de l’empereur, fut exilé par celui-ci. Des
évêques avaient participé à cette iniquité, tandis que les amis du saint
étaient persécutés. La diaconesse Olympiade avait été accusée d’avoir mis feu à
la basilique de Sainte-Sophie... De son exil, à Cucuse, saint Jean Chrysostome
adressa des lettres de consolation à la diaconesse Olympiade, qui était fort
affligée du sort réservé au saint.
… Je vais donc essayer d'adoucir
la plaie de votre tristesse et de dissiper ces pensées qui ont amoncelé dans
votre âme de si épais nuages. Pourquoi êtes-vous troublée? Pourquoi tant
d'affliction et de douleur?... J'ai
beau chercher quelque image des maux présents; ils sont au-dessus de toute
expression, et je me sens vaincu par leur immensité. Au reste, malgré tant
d'horreur, je ne perds pas l'espoir d'un meilleur avenir, quand je songe à
cette Providence… Elle ne se hâte point, il est vrai, le plus souvent, au
contraire, elle ne dissipe point sur-le-champ les maux qui se produisent; elle
les laisse s'accroître, et quand ils ont atteint leur développement, quand tout
espoir de salut disparaît, elle se révèle par un miracle qui frappe
d'étonnement… Ne vous laissez donc pas abattre, ô Olympiade !
La seule chose
qu'il faille redouter, la seule tribulation qui soit à craindre, c'est le
péché. N'est-ce pas là ce que je n'ai cessé de vous dire? Tout le reste,
embûches, inimitiés, fraudes, calomnies, outrages, accusations, confiscations,
exils, glaives acérés, flots soulevés par la tempête, assauts livrés par
l'univers conjuré, tout cela ne mérite pas qu'on s'en inquiète. Mais,
direz-vous, l'adversité est un lourd, un insupportable fardeau. Entendez cette
autre comparaison, bien capable à son tour de vous faire mépriser l'adversité.
Le prophète compare les injures, les outrages, les opprobres, les railleries,
les pièges auxquels nous sommes exposés de la part de nos ennemis à un vêtement
usé, à la laine rongée par les vers. Voici ses expressions : Ne craignez pas les outrages des hommes; ni
leurs mépris. Les vers les dévoreront, comme un vêtement; et la teigne les
rongera, comme elle ronge la laine, (Isaïe LI, 7, 8)
Ne vous troublez donc
point des maux qui surviennent ; n'allez pas implorer celui-ci ou celui-là, ne
poursuivez pas des ombres fugitives (c'est une ombre en effet que l'appui d'un
homme) ; mais ne vous lassez pas de prier Jésus que vous adorez; qu'Il fasse un
signe, et à l'instant toutes vos craintes seront dissipées. Vous avez prié, et
cependant les maux n'ont point cessé. Ainsi que je le disais tout à l'heure,
c'est la conduite ordinaire de la Providence, de ne pas dissiper sur-le-champ
les maux qui nous accablent. Elle les laisse s'amonceler autour de nous, et
quand nos ennemis ont, pour ainsi dire, consommé toute leur malice, soudain, il
ramène un calme et un ordre auxquels on était loin de s'attendre. Non content
de nous envoyer les biens que nous attendons et que nous espérons, il se plaît
à nous en envoyer de plus nombreux et de plus grands, et c'est pourquoi saint
Paul disait : À celui qui peut nous faire du bien avec surabondance, et nous
accorder plus que nous ne lui demandons ou que nous ne pouvons espérer. (Eph.
III, 20.)
Ne pouvait-Il pas préserver les
trois jeunes Hébreux [les
trois jeunes gens dans la fournaise]
de la tentation? Il ne le fit pas, afin de leur ménager de grandes récompenses.
Et c'est pourquoi Il les laissa tomber aux mains des barbares; c'est pourquoi Il
permit qu'on allumât pour eux cette fournaise d'une horrible profondeur, et que
dans l'âme du roi s'allumât aussi une colère plus ardente que le feu de la
fournaise; qu'on leur liât ensuite les mains et les pieds, et qu'on les
précipitât au milieu des flammes. Mais, lorsque tous les spectateurs les
croyaient réduits en cendres, on vit éclater soudain et contre toute attente la
merveilleuse puissance du Dieu très-haut : le feu était enchaîné, et ceux qui
avaient été chargés de fers se voyaient délivrés; la fournaise était devenue un
temple, une fontaine rafraîchissante; nul palais n'offre tant de magnificence
et de splendeur. Cet élément destructeur, plus puissant que le fer ou la
pierre, des cheveux en avaient triomphé !...
Mais, quand leurs ennemis eurent
assouvi leur rage (que pouvaient-ils entreprendre, après avoir essayé de les
faire mourir?), quand les athlètes eurent déployé toute leur vigueur, quand ils
eurent mérité la couronne et les autres récompenses, quand rien ne manqua plus
à leur gloire, alors tous les dangers disparurent, et le prince qui avait
allumé la fournaise pour les y précipiter se prit à célébrer la gloire des
généreux athlètes, à publier le miracle accompli par Dieu, à envoyer par tout
l'univers le récit de ces événements, proclamant avec enthousiasme les merveilles
du Très-Haut…
Ne voyez-vous pas tout ce qu'il y a en Lui de miséricorde et de
bonté? Ne vous effrayez donc point, ne vous troublez point; en toute
circonstance, remerciez-Le, louez-Le, priez-Le, conjurez-Le. Eussiez-vous
devant les yeux le plus horrible tumulte, les plus affreux bouleversements, ne
vous inquiétez point. Le Seigneur, en effet, n'est jamais réduit à
l'impuissance, quelque funeste que soit la situation, quelque grands que soient
les dangers. Il peut relever ceux qui tombent, ramener dans le chemin ceux qui
s'égarent, redresser ceux qui chancellent, délivrer ceux qui sont plongés dans
un abîme de péchés et les rendre justes; Il peut ressusciter les morts,
restaurer un édifice et en accroître la splendeur, rajeunir ce que la
vieillesse a terni de son souffle.
Ne fait-il pas sortir la créature du néant?
Ne communique-t-Il pas l'être à ce qui ne l'avait point? À plus forte raison
rétablira-t-il ce qui existait déjà, ce qui était l'œuvre de Sa puissance. — Mais combien il en est qui périssent! Combien
d'autres sont scandalisés! - Que de fois n'a-t-on pas vu de semblables
malheurs, auxquels le Seigneur ensuite appliqua le remède capable de les
guérir! Si, une fois le danger passé, plusieurs s'obstinèrent, c'est à eux
qu'il faut reprocher la persistance de leur mal. Pourquoi vous troubler,
pourquoi vous désoler de voir l'un repoussé et l'autre introduit? On menait le
Christ au supplice, on demandait la liberté pour Barabbas, et un peuple
corrompu s'écriait qu'il fallait préférer un homicide au Sauveur des hommes, à
l'auteur de tant de bienfaits…
UNE PRIERE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME
Accorde-nous, Seigneur, d'observer cette règle de vie : vouloir ce que Tu veux. Viens en aide aux pauvres résolutions de notre volonté. Elle a le désir d'accomplir ce que Tu ordonnes, mais la faiblesse du corps l'entrave.
Tends la main à ceux qui voudraient courir mais qui ne font que boiter.
Notre âme a des ailes, mais la chair l'attire en bas ; elle est prompte à tendre vers les réalités d'en-haut, mais elle est alourdie, elle est inclinée vers les réalités de la terre.
Que Ton secours nous vienne en aide ; ce qui paraissait impossible deviendra alors aisé. Amen!
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