La mort est sûre pour tous, riches et pauvres, nobles et esclaves de même. C'est la chose la plus douloureuse de notre vie, parce qu'elle met fin à tout: à tout ce que nous avons demandé, à tout ce que nous avons fait, à tout ce que nous avons étudié, à tout ce que nous avons acquis dans notre vie. Peu importe à quelle hauteur nous parviendrons, ou quelle gloire nous avons atteint, tout se termine face à la mort.
En est-il ainsi? Bien sûr, que non. Cela se produit uniquement avec ceux qui ne croient pas au Royaume éternel de Dieu. Pour l'homme sans foi, même la seule pensée de la mort signifie une véritable tragédie. Mais pour l'homme qui est proche de Dieu, la mort est seulement un passage de la vie temporelle à l'au-delà.
Je vais vous raconter l'histoire d'une mère qui perdit son enfant dans un accident. Il y a trois ans, j'ai rencontré une dame dont la grandeur d'âme et une grande foi en Dieu m'ont beaucoup impressionnée.
Cette mère avait perdu son fils aîné dans un accident. Mais sa foi ferme en Dieu fut une aide dans sa douleur insupportable. Son fils avait 28 ans. Un jour, alors qu'il rentrait du travail selon son habitude, il vit une voiture venant du côté opposé à une vitesse très élevée. Le conducteur perdit le contrôle de sa voiture et lui donna la mort, alors qu'il fut lui-même gravement blessé.
Vous pouvez imaginer ce qu'était l'ampleur de la douleur de cette mère! Elle attendait que son fils revienne vivant du travail, et ils le lui ramenèrent mort. Quand elle le vit, son cœur fut brisé en mille morceaux, comme le corps sans vie de son fils.
En le voyant, elle le prit dans ses bras et dit: "Mon amour, mon enfant! Ma douleur est absolument insupportable! Mais tu n'étais pas mon enfant, mon fils... Tu es Son Fils! Il m'a béni pour que je te donne naissance et pour que je t'élève. Notre Dieu est ton Père, notre Père! Mon fils, mon fils bien-aimé, adieu! Je te souhaite de rencontrer notre Dieu et notre Père là où tu vas."
En disant ces mots, ses yeux se remplirent de larmes. Je l'ai prise dans mes bras. Mon émotion était grande. Il y avait cette femme chrétienne qui, malgré sa douleur indescriptible, confessa en actes et en paroles sa foi et son amour pour Dieu. Les larmes jaillirent de mes yeux... Cette douce mère continua à me dire sa douleur, mais aussi sa joie.
"Après avoir enterré mon fils, je ne reçus personne chez moi pour les condoléances. Mon âme saigna plusieurs fois à cause de la douleur insupportable du fait que Dieu avait pris mon enfant. Je n'ai pas eu le temps de profiter assez de l'avoir, de le voir marié et de profiter d'avoir des petits-enfants, qu'il m'aurait donnés."
"Avez-vous d'autres enfants?"
"Oui, j'ai un autre garçon, plus jeune que celui-ci."
"Au moins, vous avez une consolation."
"Sainte mère, une mère souffre toujours pour l'enfant qu'elle perd, peu importe le nombre d'enfants qu'elle a."
"Vous avez raison."
Tout d'un coup, une question m'est venue à l'esprit et j'ai osé lui demander:
" Douce mère, votre cœur ne ressent-il pas de poids dans votre relation avec Dieu pour cette grande affliction?"
"Non, non, jamais! Les enfants sont à Lui! Je n'ai aucune raison de me plaindre de quoi que ce soit. Tout ce qu'Il m'envoie est bienvenu. Ce que je Lui demande dans ma prière, c'est de me donner la force de supporter la douleur. Il sait mieux [que nous] ce qui doit arriver."
"Ma chère, je vous admire pour votre amour de Dieu!"
"Sainte mère, dans ma vie, au-dessus de mes enfants, j'ai Dieu. Depuis ce jour-là, ce que j'ai fait a été de prier continuellement. Je prie jour et nuit pour le salut de son âme. J'ai enterré le garçon un jeudi. Le dimanche, je suis allé prier comme d'habitude. J'ai demandé à Dieu de le garder près de Lui, et d'adoucir la douleur de mon âme. Et Dieu soit loué, il m'a donné beaucoup de patience et de force pour supporter cela."
"Je suis si heureuse de ce que j'entends et que, malgré votre douleur, vous n'avez pas abandonné Dieu."
"Sainte Mère, comment pourrais-je quitter Dieu parce qu'Il a pris Son fils? Je vais à l'église tous les dimanches. Je ne manque jamais les sacrements, l'Eucharistie, ou la confession. Demain, il pourrait prendre mon autre fils, ou il pourrait me prendre. Ne sommes-nous pas Ses enfants? Vais-je me plaindre à notre Père? Qui suis-je pour le faire? "
"Quand est-il mort?"
"Il y a huit ans. Dans quelques jours, nous allons faire un office de commémoration pour lui. Viendrez-vous?"
"Bien sûr, je vais venir."
"Vous savez, j'ai un petit mécontentement», dit-elle modestement.
"Et quel est-il?"
"Tant d'années se sont écoulées depuis qu'il est parti et il n'est pas venu au moins une fois pour que je le vois. Je lui parle, bien sûr, comme s'il était dans la maison, pas comme s'il avait disparu."
"Écoutez ce que vous avez à faire: lorsque vous préparez les collybes pour l'office de commémoration, demandez lui de le faire avec vous et il viendra."
"Ah, et cela arrivera? Je vais le faire. Je n'y ai pas pensé, " m'a dit cette merveilleuse mère.
Vouloir voir plus encore sa grande foi, j'osai lui poser une question indiscrète:
"Etes-vous allée à la compagnie d'assurance? Avez-vous demandé une indemnisation?"
"Que dites-vous, sainte mère? Pensez-vous que l'accident a eu lieu sans la permission de Dieu? Pensiez-vous que l'autre homme en soit la cause? Il a été grièvement blessé, mais grâce à Dieu, il est vivant! Comment pourrions-nous demander de l'argent pour cela? "
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Extrait du livre Listen to me! [Ecoute-moi!]
publié prochainement
chez
Evanghelismos Publishing House
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