Père Sofian Boghiu
(7 octobre 1912-1914 septembre 2002)
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Paroles du staretz:
(7 octobre 1912-1914 septembre 2002)
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Paroles du staretz:
Donnez tout ce que vous pouvez, mais donnez! Parce que la charité est une grande chose devant Dieu, elle efface beaucoup de péchés!.
"Homme, la charité t'élève jusques au ciel, et Dieu écoute tes prières".
"Si vous recevez, donnez. Même une petite chose. Si quelqu'un vous donne un petit pain, et qu'à côté de vous se trouve quelqu'un comme vous, un pauvre homme, un frère pour vous, brisez un morceau du pain et donnez-le lui. Parce que Dieu est grand et Il peut vous nourrir tous deux de ce morceau."
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Bienheureux ceux qui sont
irréprochables dans la voie, qui marchent dans la loi du Seigneur (Psaume 118:
1).
Père Sofian Boghiu fut
choisi par Dieu à un âge précoce pour servir son Eglise avec une triple
bénédiction de dons: le don du chant, le don de la peinture d'icônes, et le don
de la parole. Utilisant ses talents avec humilité au cours de son séjour
lumineux de nonante ans sur terre, il accomplit les paroles sacramentelles de
la Divine Liturgie, "Confions-nous nous-mêmes et les uns des autres, et
toute notre vie au Christ notre Dieu."
Né en Bessarabie et entrant
dans la vie monastique comme enfant, Serghie (Serge, son nom de baptême) apprit
avidement le chant d’Eglise à l'école du monastère de Dobrusa. Plus tard, il
étudia l'Écriture au Séminaire de Cernica, la peinture à l'Académie des Beaux-Arts
de Bucarest, et enfin les plus hauts mystères de l'économie divine, à l'École
de théologie de Bucarest.
Tonsuré moine au monastère
de Dobrusa en Bessarabie, il se réfugia au monastère Antim à Bucarest en 1940,
quand les soviétiques prirent à la Roumanie, la terre entre le Dniestr et la
rivière Prut. Là, il participa avec enthousiasme au mouvement Rugul Aprins (Le
Buisson ardent), l'étincelle destinée à raviver la prière de Jésus. Les
expériences spirituelles qu'il eut à ce moment-là, scellèrent à jamais dans le
cœur du Père Sofian l'amour de cette pratique hésychaste, qu'il recommanda plus
tard à ses enfants spirituels, en disant que "La prière de Jésus semble
avoir été faite par Dieu, surtout pour la vie moderne d'aujourd'hui. Peu
importe combien nous sommes pressés, nous pouvons dire de temps en temps aussi
longtemps que possible, Jésus, aie pitié de moi! " De cette façon, en
dépit de l'agitation de notre vie, en dépit de tous nos problèmes, nous pouvons
gagner une nourriture plus satisfaisante par cette prière. "
La participation du Père
Sofian aux réunions du mouvement du Buisson Ardent [Rugul Aprins] fut la charge
principale pour son arrestation en 1958, et pour la peine de seize ans de
travaux forcés en raison "d’activités mystiques hostiles." Les années
passées en prison à Aïoud, Jilava et au camp de travail de Salcia, jusqu'à sa
libération en 1964, furent pour lui, comme il l'avouait lui-même, composées de
jours "plus heureux que ceux de l'extérieur, parce que le bonheur vient de
l'intérieur, pas de l'extérieur."
Il a encore rappelé,
"dans le camp de travail, tout comme dans nos cellules de prison, outre
les yeux impitoyables des gardes qui nous espionnaient avec haine, l’œil du
Père céleste Qui voit tout et Son cœur bienveillant nous gardaient jour et
nuit. Ce fut de Lui que nous reçûmes la patience et la paix que nous avons
ressenties tout au long de notre emprisonnement".
Trois ans après sa
libération, le Père Sofian retourna au monastère d’Antim, et la lumière de sa
sagesse et de son expérience spirituelle sortirent du boisseau pour guider le
peuple roumain à travers les ténèbres athées. Pendant plus de trente ans, avec
gentillesse, patience et un amour sans fin, le Père Sofian acheva là la
dernière œuvre et la plus méticuleuse que Dieu lui avait réservée :
l'ancien peintre accompli imprimait maintenant l'image du Christ dans le cœur
des gens avec la plume de la Grâce et les couleurs des enseignements divins. Il
supporta un martyre sans effusion de sang par les longues heures passées à
entendre les confessions, jusqu'à son repos en Christ, lors de la fête de
l’Exaltation de la Sainte-Croix en l'an de Grâce 2002.
Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après
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