Trois
hiérarques chrétiens grecs orthodoxes qui ont essayé d'arrêter l'Holocauste
dans leur pays.
Les
histoires de mort et d'anéantissement sont celles qui sont généralement
associées à l'Holocauste. Mais il y a aussi des histoires d'humanité, où les
gens, partout sur le continent ont risqué leur propre vie pour aider un ami, un
voisin, et même un étranger.
Dans
ces histoires on trouve plusieurs dirigeants grecs très médiatisés de l'Église
orthodoxe qui ont risqué la vie de leurs propres fidèles, ainsi que la sécurité
de leur troupeau chrétien, si leurs efforts pour aider les Juifs avaient été
découverts par les nazis.
Archevêque Damaskinos d'Athènes
"J’ai fait le signe de la Croix,
j’ai parlé avec Dieu, et j’ai décidé de sauver autant de Juifs que
possible."
Le
rôle du chef de file de la tête de l'église orthodoxe de Grèce,
l'archevêque d'Athènes et de toute la Grèce, Damaskinos, fut sans précédent
dans toute l'Europe. Ne se cachant pas derrière la lâche "neutralité"
de ses homologues du Vatican et d'autres Eglises européennes, Damaskinos
s’opposa ouvertement et sans retenue à la déportation des Juifs de Grèce, et
prit des mesures drastiques, et parfois dangereuses pour sa vie, afin d'accomplir
sa mission.
Avec
le soutien du chef de la police d'Athènes, l’archevêque Damaskinos supervisa la
création de plusieurs milliers de "certificats de baptême", et fournit
plus de 27.000 faux papiers permettant d’identifier les Juifs désespérés qui
cherchaient une protection contre les nazis.
Les faux papiers leur donnèrent
des noms chrétiens et leur permirent le libre passage des points de contrôle
nazis. L'archevêque ordonna également
aux monastères et couvents d’Athènes de donner abri aux Juifs, et
il exhorta ses prêtres à demander à leurs congrégations de cacher les Juifs dans
leurs maisons. En conséquence, plus de 250 enfants juifs furent cachés par les
seuls membres du clergé orthodoxe.
Damaskinos
fit également une protestation directe auprès des Allemands, sous la forme
d'une lettre de défense audacieuse des Juifs qui étaient persécutés.
La
lettre incita la rage du féroce général nazi Jürgen Stroop, l'homme responsable
de la répression brutale du soulèvement du ghetto de Varsovie et de la perte de
50.000 vies qui avaient depuis été transférées en Grèce. Il menaça l'archevêque
de mort face à un peloton d'exécution.
La
réponse de Damaskinos fut, "les chefs religieux grecs ne sont pas abattus,
ils sont pendus. Je demande que vous respectiez cette coutume. " Le simple
courage de la réponse du chef religieux désarma le commandant nazi.
L'appel
de l'archevêque et de ses compatriotes grecs est unique; il n'y a pas un seul document de protestation
similaire contre les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale qui ait vu le jour dans tout
autre pays européen. Il dit, entre autres choses:
"Dans
notre conscience nationale, tous les enfants de la Mère Grèce sont une unité
inséparable: ils sont des membres égaux de l'organisme national sans
distinction de religion... Notre sainte religion ne reconnaît pas de qualités
supérieures ou inférieures fondées sur la race ou la religion, comme il est
dit: "Il n'y a ni Juif ni grec," et elle condamne ainsi toute
tentative de discrimination ou de création de différences raciales ou
religieuses. Notre destin commun aussi bien dans les jours de gloire que dans les
périodes de malheur national, ont forgé des liens inséparables entre tous les
citoyens grecs, sans exemption, sans distinction de race... "
"Aujourd'hui,
nous sommes profondément préoccupés par le sort de 60.000 de nos concitoyens
qui sont juifs... nous avons vécu ensemble dans l'esclavage et la liberté, et
nous avons appris à apprécier leurs sentiments, leur attitude fraternelle, leur
activité économique, et ce qui est plus important, leur patriotisme indéfectible..."
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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