"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 4 janvier 2016

Le continuel début de la vie spirituelle

“To Make a Beginning” I Start the True Life at Any Moment



Dans les textes des saints Pères nous rencontrons fréquemment l'exhortation: "il convient de commencer."

On ne doit pas seulement penser qu'il est bon de dire et bon de faire une telle chose, mais on devrait également ressentir le besoin de dire: "Je commence", à chaque instant. Non seulement nous devons penser et sentir cela au début d'une année, et pas seulement à certaines étapes de la vie, ni seulement au début de la semaine, mais à chaque instant de notre vie[spirituelle]. Certes, plus souvent on commence, mieux c'est.

Je crains, cependant, que nous ne sachions pas exactement ce que cela signifie, ou ce que quelqu'un veut vraiment dire quand il utilise cette expression.

Et donc, qu'est-ce que "commencer" signifie ici?

Les Pères de l'Eglise orthodoxe ressentent le besoin de commencer, c'est-à-dire de vivre d'une manière juste, à chaque instant, de commencer la vie spirituelle à chaque instant. Chaque jour, les saints ont fait un début et sans s'en rendre compte, ils ont atteint la destination finale. Par conséquent, tout en commençant, la personne semble être au début du processus, et pourtant ce faisant, elle constate qu'elle a atteint sa destination finale.

Je vais donner un exemple sans délai de façon à nous initier un peu au thème. Un petit enfant désire monter l'escalier qui mène à sa maison. Il lève son petit pied à la première marche et tente d'élever son autre pied aussi. Il ne parvient pas à le faire, et tombe. Le petit enfant essaie à nouveau, et il n'y parvient pas encore, il tente encore de le faire, et il tombe à nouveau. Il poursuit son effort, sans considérer qu'il a échoué une fois, deux fois... Cette réalité de l'échec ne le dérange pas du tout. La mère de l'enfant le regarde depuis le palier supérieur, sans qu'il la remarque. En voyant l'effort de son enfant, et le fait qu'il n'est pas du tout gêné par son échec, elle descend, prend l'enfant dans ses bras, et l'enfant monte l'escalier sans problème.

Nous pourrions dire que cela ressemble un peu à la tentative de l'homme de vivre la vie spirituelle. L'homme a besoin de montrer qu'il veut spirituellement progresser, et attirer Dieu, par ses efforts. Car, si l'homme ne fait pas ce qu'il peut, Dieu ne fera pas ce que nous, les humains choisissons de ne pas faire. L'homme est incapable de se créer une vie spirituelle. La vie spirituelle est plutôt un don de la Grâce incréée.

J'ose dire que nous comprenons mieux maintenant comment les saints, tout en faisant un début en continu, ont atteint leur destination finale.

lVersion française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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