Saint Jean de Cronstadt
Le
symbolisme du pain au levain est expliqué comme suit: "Ceux qui présentent des
matsoth offrent de la chair morte, et non de la chair vivante. Car le levain
dans la pâte est pour l'âme, et le sel pour l'esprit. Comment (alors) la matsa
[pain azyme], qui ne dispose pas de telles choses, ne serait-elle pas inerte et
morte et, en substance, mortifère? Pour notre Seigneur Jésus-Christ - Qui est
Dieu parfait et homme parfait, en deux natures - qui a pris un corps doté d’une
âme et aussi d’un corps de la toujours Vierge [Mère de Dieu], a donné comme image (de ce)
du Mystère de la Nouvelle Alliance, un pain parfait, quand Il le bénit et le
rompit et dit: "Prenez, mangez! Ceci est le pain du ciel, à la fois vivant et
vivifiant pour ceux qui le mangent. Celui qui mange Ma Chair et boit Mon Sang
demeure en Moi et Moi en lui." (Jean 6,56)
Le
Seigneur nous a dit de prier pour notre pain "quotidien". Le mot grec
très rare normalement traduit par "quotidien", επιουσιος, est mieux
traduit comme «vital», «substantiel», ou, plus littéralement, comme «pour-l’être-de »
nous les hommes. Ceci est le pain de l'Eucharistie, qui devient, à la suite de
la descente de l'Esprit Saint, le Corps et le Sang du Christ [dans le vin], qui est vital
pour notre bien-être éternel. Mais si, dit le patriarche Pierre, "nous
prenons encore des matsoth, il est évident que nous sommes encore dans l'ombre
de la loi de Moïse et que nous mangeons un repas juif, plutôt que la chair
emplie de Logos (λογικην) et vivante de Dieu.
Mais
ce retour à l'Ancienne Alliance a des conséquences très graves. Car saint Paul
dit que "vous qui êtes justifiés par la loi, vous êtes coupés du Christ" (Galates
5.25). Et donc en ligne avec cela, le patriarche Pierre dit, "Je pourrais
peut-être dire: Si vous mangez les matzoth [pains azymes], le Christ ne sera d'aucune utilité pour vous.
Car ceux-ci étaient commandés en mémoire de la fuite d'Egypte, et non (en
mémoire) de Sa Passion salvatrice."
Encore une fois, comme le moine
Nicetas Stethatos l’a souligné auprès des Latins, l'utilisation des pains sans levain
signifiait un retour à l’Ancien Testament: "Ceux qui participent encore à
la fête des pains sans levain sont sous l'ombre de la loi, et ils consomment la fête
des Juifs, et non pas la nourriture spirituelle et vivante de Dieu... Comment
pouvez-vous entrer en communion avec le Christ, le Dieu vivant, tout en mangeant
la pâte sans levain morte de l'ombre de la loi, et non la levure de la nouvelle
alliance...?"
L’ utilisation
des pains sans levain plutôt que les pains au levain, non seulement nous
éloigne de l'exhaustivité et de la joie de la Pâques de la Nouvelle Alliance et
nous fait retourner à l'incomplétude et à l'affliction de la Pâques de
l’Ancienne Alliance. Elle menace également de nous attirer dans l'hérésie d’Apollinaire,
qui a nié que le Seigneur incarné ait une âme et un esprit humain: "Quiconque communie
au pain azyme, court involontairement le risque de tomber dans l'hérésie d’Apollinaire.
Car ce dernier osa dire que le Fils et Verbe de Dieu a seulement reçu de la Vierge Sainte un corps
sans âme et sans esprit, en disant que la divinité
prenait la place de l'esprit et de l'âme."
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
le texte de Vladimir Moss
publié le 19 juin/ 2 juillet 2015
en la fête du saint apôtre Jude
et de saint Jean [Maximovitch]
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