Lydia est née dans la ville russe d'Oufa en 1901 et est morte pour la vérité en 1928. Avant son arrestation, elle faisait partie de l'Église des catacombes de Russie et travaillait pour l'industrie du bois avec les travailleurs les moins payés.
Lydia fut arrêtée le 9 Juillet 1928. Le service des opérations secrètes cherchait depuis longtemps une dactylo qui approvisionnait les travailleurs du Département des forêts, de brochures dactylographiées contenant des vies des saints, des prières, des sermons, et des instructions de hiérarques anciens et récents de l'Église. Il avait été remarqué que sur cette machine à écrire, la tige inférieure du "K" était cassée, et c'est ainsi Lydia fut découverte.
Le G.P.U. comprit qu'était tombé dans ses mains un indice pour découvrir toute l'Église des Catacombes. Dix jours de torture sans interruption ne brisèrent pas la martyre, elle refusa simplement de dire quoi que ce soit. Le 20 Juillet, l'interrogateur, ayant perdu toute patience, envoya Lydia au "commandement spécial" pour interrogatoire.
Ce "commandement spécial" travaillait dans une chambre d'angle dans la cave du GPU. Un garde permanent était stationné dans le couloir de la cave: en ce jour le garde était Cyrille Atayev, soldat de 23 ans. Il vit Lydia lorsqu'elle fut amenée dans la cave. Les dix jours qui précédèrent l'interrogatoire avait épuisé la force de la martyre, et elle ne pouvait plus descendre les marches. Le soldat Atayev, à l'appel de ses chefs, la tint et l'emmena jusques à la salle d'interrogatoire.
"Que le Christ te sauve!" Lydia a remercié ainsi le garde de l'Armée Rouge, sentant en lui une étincelle de pitié pour elle dans la douceur délicate de son bras. Et le Christ sauva Atayev.
Les paroles de la martyre, ses yeux pleins de douleur et de perplexité, émurent son cœur. Maintenant, il ne pouvait plus écouter avec indifférence ses hurlements et ses cris ininterrompus, comme il avait déjà entendu les mêmes cris d'autres personnes qui étaient interrogées et torturées.
Lydia fut torturée pendant longtemps. Les tortionnaires du G.P.U. étaient généralement formés de manière à ne pas laisser des traces particulièrement visibles sur le corps des gens torturés, mais à l'interrogatoire de Lydia, on n'y prêta aucune attention.
Les hurlements et les cris de Lydia continuèrent de façon ininterrompue pendant plus d'une heure et demie.
"Mais n'as-tu pas mal? Tu cries et tu pleures, cela signifie que c'est douloureux? "Demandèrent les tortionnaires inépuisables durant l'une des pauses.
"Douloureux!! Seigneur, combien c'est douloureux!" Répondit Lydia brisée, dans un gémissement.
"Alors pourquoi ne parles-tu pas? Ce sera encore plus douloureux! Dit le tortionnaire perplexe.
"Je ne peux pas parler... Je ne peux pas... Il ne le permettra pas", gémit Lydia.
"Qui ne permettra pas?"
"Dieu ne permettra pas!"
Les tortionnaires imaginèrent quelque chose de nouveau pour la martyre: l'agression sexuelle. Ils étaient quatre, un de plus était nécessaire. Ils demandèrent au garde de les aider.
Lorsque Atayev entra dans la pièce, il vit Lydia, il comprit quelle nouvelle torture elle allait subir et son propre rôle dans ce scénario, et il y eut un miracle comme celui de la conversion inattendue des tortionnaires de jadis. L'âme tout entière d'Atayev repoussa l' abomination satanique, et un saint enthousiasme s'empara de lui. Totalement inconscient de ce qu'il faisait, le garde de l'Armée rouge, avec son propre revolver, tua sur le coup les deux tortionnaires qui se tenaient devant lui. Avant même que le second coup de feu ne résonne, un des hommes du G.P.U. qui se tenait derrière Cyrille le frappa sur la tête avec la crosse de son fusil. Atayev eut encore assez de force pour se retourner et saisir son agresseur à la gorge, mais un tir du quatrième le renversa au sol.
Cyrille tomba avec la tête vers Lydia, qui était allongée attachée avec des lanières. Le Seigneur lui donna l'occasion d'entendre une fois de plus des paroles d'espoir de la martyre. Et en regardant dans les yeux de Lydia, Cyrille, le sang jaillissant de son corps, proclama dans un souffle son union au Seigneur:
"Sainte prends-moi avec toi!"
"Je te prendrai avec moi," sourit Lydia, radieuse.
Le son et le sens de cette conversation, ouvrirent pour ainsi dire la porte de l'autre monde, et la terreur obscurcit la conscience des deux hommes du GPU restés en vie. Avec des hurlements de fous, ils ont commencé à tirer sur les victimes sans défense, et ils ont tiré jusqu'à ce que leurs revolvers aient été vidés. Ceux qui étaient accourus en entendant les tirs, les emmenèrent, criant comme des fous, et ils s'enfuirent de la chambre, saisi par une terreur inconnue.
Un de ces homme du G.P.U. devint complètement fou. L'autre mourut bientôt de choc nerveux. Avant son décès, le second raconta tout à son ami, le sergent Alexis Ikonnikoff, qui s'étant tourné vers Dieu et a fait le présent récit à l'Eglise; pour sa propagation zélée de cet événement, il a souffert lui-même la mort en martyr.
Sainte Lydia, saint Cyrille et saint Alexis, priez Dieu pour nous!
Adaptation française claude Lopez-Ginisty
d'après la version publiée dans le magazine
DEATH TO THE WORLD
THE ORTHODOX YOUTH OF THE APOCALYPSE
Costa Mesa,
California, USA
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