Saint
David et saint Jacques,
protecteurs de leur monastère à Eubée
(source)
Et
quand il devint higoumène, il disait toujours qu'il n'était pas responsable de
ce qui s'était passé dans le monastère : " Saint David est l'higoumène ici
", affirmait-il. Lorsqu'il servait avec d'autres prêtres, il se mettait au
coin de l'autel, les laissant diriger l’office. Quand ils lui disaient :
" Ce n'est pas juste, tu es l'higoumène du monastère ", il répondait
: "Fils, saint David est l'higoumène ici !"
Bien
qu'il ne se soit pas porté candidat, il accepta d'être ordonné au diaconat par
Grégoire, feu l'évêque de Chalkis, le 18 décembre 1952. Le lendemain, il devint
prêtre. Dans son discours après l'ordination, l'évêque dit : " Et toi,
fils, tu seras sanctifié. Continue, avec la puissance de Dieu, et l'Église te déclarera
[saint]". Ses paroles étaient prophétiques. Il fut fait higoumène le 27
juin 1975 par le métropolite Chrysostome de Chalkis, poste qu'il occupa jusqu'à
sa mort.
Le
staretz Jacques portant l'épitrachelion (étole)
de saint David d'Eubée,
avec sa
crosse monastique
(source)
En
tant qu'higoumène, il se comportait envers les Pères et les visiteurs du
monastère avec une surabondance d'amour et de compréhension et un grand
discernement. Son hospitalité était proverbiale. Le discernement avec lequel il
approchait les gens était typique de lui. Il voyait en chaque personne une
image du Christ et avait toujours une bonne parole à lui dire. Ses paroles
réconfortantes, elles allaient droit au cœur de ses auditeurs, devenaient le
point de départ de leur repentance et de leur vie spirituelle dans l'Église. Le
staretz avait le don, qu'il cachait, de la perspicacité et de clairvoyance. Il reconnaissait
le problème ou le péché de chaque personne et la corrigeait avec discrétion.
Illuminé par l'Esprit Saint, il disait à chacun, en quelques mots, exactement
ce dont il avait besoin. Saint Porphyrios a dit à propos du défunt staretz Jacques
: " Marquez mes paroles. C'est l'une des personnes les plus clairvoyantes
de notre époque, mais il le cache pour éviter d'être loué."
Dans
une lettre adressée au Monastère Sacré de Saint David, le Patriarche œcuménique
Bartholomée écrivait : " En ce qui concerne le défunt staretz, avec sa
personnalité brillante, était vrai de lui, ce que saint Jean Chrysostome écrivit
sur saint Michel d'Antioche : Non seulement quand il enseignait ou brillait,
mais le simple fait de le voir suffisait à apporter tout l'enseignement de la
vertu dans l'âme de ceux qui le regardaient."
Staretz
Jacques, agenouillé en prière (source)
Il
vivait pour la Divine Liturgie, qu'il célébrait chaque jour, avec crainte et
tremblement, dévoué et, littéralement, élevé. De jeunes enfants et des
personnes au cœur pur l'ont vu marcher au-dessus du sol, ou se faire servir par
les saints anges. Comme il l'a dit lui-même à quelques personnes, il servit
avec les chérubins, les séraphins et les saints. Pendant la proscomédie, il a
vu les Anges du Seigneur prendre les parcelles de ceux que l’on commémore et
les placer devant le trône du Christ, comme des prières. Quand, à cause de
problèmes de santé, il se sentait faible, il priait avant le début de la Divine
Liturgie et disait : " Seigneur, en tant qu'homme, je ne peux pas, mais
aide-moi à célébrer." Après cela, disait-il, il célébrait " comme
s'il avait des ailes. "
*
Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après
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