8/21 septembre
NATIVITÉ DE LA TRÈS-SAINTE MÈRE DE DIEU
Sts Jean (1957) et Georges (1962), confesseurs
(Géorgie)
Lectures : Philip. II,
5-11 ; Lc. X, 38-42 ; XI, 27-28
LA NATIVITÉ DE LA
TRÈS-SAINTE MÈRE DE DIEU[1]
N
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otre Dieu créa l'homme et
le plaça dans le Paradis pour qu'il ne se préoccupe que de cultiver le bien et
de contempler Dieu seul par ses œuvres. Mais, par la jalousie du diable, qui
séduisit Eve, la première femme, Adam tomba dans le péché et fut exclu du
Paradis de délices. Par la suite, Dieu donna Sa Loi aux hommes par Moïse et fit
connaître Ses volontés par les Prophètes, en préparation d'un bienfait plus
grand: l'Incarnation de Son Fils unique, le Verbe de Dieu, qui devait nous
délivrer des filets du Mauvais. En assumant notre nature, le Christ voulait
participer pleinement à notre condition déchue, hormis le péché: car Lui seul
est sans péché, étant Fils de Dieu. C'est pourquoi Dieu Lui prépara une demeure
immaculée, une arche pure, la très Sainte Vierge Marie, qui, bien qu'elle fût
elle aussi soumise à la mort et à la condamnation de nos premiers parents, fut
élue par Dieu depuis l'origine des âges pour être la nouvelle Eve, la Mère du
Christ Sauveur, la source de notre rédemption et le prototype de toute sainteté
chrétienne.
Son
père s'appelait Joachim. Il descendait de la tribu royale de David par la
branche de Nathan, son fils. Nathan engendra Lévi, Lévi engendra Melchi et
Panther, Panthère engendra Barpanther, père de Joachim. Anne, l'épouse de
Joachim, descendait elle-aussi de la tribu royale; car elle était la
petite-fille de Mattha, lui-même petit-fils de David par Salomon. Mattha épousa
une certaine Marie de la tribu de Juda, et ils donnèrent naissance à Jacob, le
père de Joseph le charpentier et à trois filles: Marie, Sobée et Anne. Marie
donna naissance à Salomée la sage-femme; Sobée à Elisabeth, la mère du
Précurseur, et Anne à la Mère de Dieu, Marie, qui portait ainsi le nom de sa
grand-mère et de sa tante. Elisabeth et Salomée, les nièces d'Anne, étaient
donc les cousines de la Mère de Dieu.Selon une divine économie, et pour montrer la
stérilité de la nature humaine avant la venue du Christ, Dieu avait laissé
Joachim et Anne sans progéniture jusqu'à un âge avancé. Comme Joachim était
riche et pieux, il ne cessait de s'adresser à Dieu par la prière et de Lui
offrir des présents, pour qu'Il les délivre, lui et son épouse, de leur
opprobre. Un jour de fête, alors qu'il s'était présenté au Temple pour déposer
son offrande, un des fidèles s'adressa à lui en disant: «Il ne t'est pas permis
de présenter ton offrande avec nous, car tu n'as pas d'enfant». Alors, le cœur ulcéré, Joachim ne rentra pas chez
lui, mais se retira dans la montagne, seul, pour prier et verser des larmes
devant Dieu. Pendant ce temps, Anne versait elle aussi d'abondantes larmes et
élevait de ferventes supplications vers le ciel, dans son jardin. Notre Dieu,
riche en miséricorde et plein de compassion, entendit leurs supplications et
envoya auprès d'Anne l'Archange Gabriel, l'Ange de la bienveillance de Dieu et
l'annonciateur du salut, pour lui annoncer qu'elle allait concevoir et donner
naissance à un enfant, malgré son âge, et que l'on parlerait de cette
progéniture par toute la terre. Elle répondit, pleine de joie et de surprise:
«Aussi vrai que vit le Seigneur mon Dieu, si j'enfante soit un fils, soit une
fille, je le consacrerai au Seigneur mon Dieu, pour qu'il Le serve tous les
jours de sa vie». Joachim, lui aussi,reçut la visite d'un Ange qui lui ordonna
de se mettre en chemin avec Ses troupeaux pour rentrer chez lui et se réjouir
avec sa femme et toute leur maison, car Dieu avait décidé de mettre fin à leur
opprobre.
Or,
neuf mois étant passés, Anne enfanta. Elle demanda à la sage femme: - «Qu'ai-je
mis au monde?» Celle-ci répondit: - « Une fille. » Et Anne reprit: - «Elle a
été glorifiée en ce jour, mon âme!» Et elle coucha délicatement l'enfant. Les
jours de la purification de la mère exigés par la Loi étant accomplis, elle se
releva, se lava, donna le sein à son enfant, et lui donna le nom de Marie: le
nom qu'avaient attendu confusément les Patriarches, les Justes et les
Prophètes, et par lequel Dieu devait réaliser le projet qu'Il tenait caché
depuis l'origine du monde.
De
jour en jour, l'enfant se fortifiait. Quand elle eut six mois, sa mère la posa
à terre, pour voir si elle tiendrait debout. Marie avança alors de sept pas
assurés, puis revint se blottir dans le giron de sa mère. Anne la souleva en
disant: «Aussi vrai que vit le Seigneur mon Dieu, tu ne fouleras plus ce sol
avant que je ne t'emmène au Temple du Seigneur. » Et elle établit un sanctuaire
dans la chambre de l'enfant, où rien de vil ni de souillé par le monde
n'entrait. Et elle fit venir des filles d'Hébreux de race pure, pour jouer avec
l'enfant. La première année de la petite étant écoulée, Joachim donna un grand
festin. Il invita des Prêtres, des scribes et les membres du Conseil, et tout
le peuple d'Israël. Joachim présenta aux Prêtres la petite fille, ceux-ci la
bénirent en disant: «Dieu de nos pères, bénis cette petite fille et donne lui
un nom qui soit nommé éternellement et par toutes les générations. » Et tout le
peuple répondit: «Qu'il en soit ainsi, qu'il en soit ainsi! Amen!» Joachim la
présenta aussi aux princes des Prêtres. Ceux-ci la bénirent en disant: «Dieu
des hauteurs sublimes, abaisse Ton regard sur cette petite fille, et donne lui
une bénédiction suprême, une bénédiction à nulle autre pareille!» Sa mère
emporta Marie dans le sanctuaire de sa chambre et lui donna le sein, en
adressant au Seigneur Dieu cette hymne: «Je veux chanter au Seigneur mon Dieu
une hymne, parce qu'Il m'a visitée et qu'Il a écarté de moi l'outrage de mes
ennemis. Car le Seigneur m'a donné un fruit de Sa justice, cette justice qui
est une et multiple tout ensemble. Qui annoncera maintenant aux fils de Ruben
qu'Anne est Mère? Apprenez, apprenez, vous les douze tribus dIsraël, qu'Anne
est mère!» Puis elle posa l'enfant dans la chambre du sanctuaire, sortit et
alla servir les invités, qui se réjouissaient et louaient le Dieu d’Israël.
Tropaire de la Nativité de la Mère de Dieu, ton 4
Рождество́ Твоé, Богоро́дице Дѣ́во, ра́дость возвѣсти́ всéй
вселéннѣй: изъ Тебé бо возсiя́ Со́лнце Пра́вды, Христо́съ Бо́гъ нашъ, и,
разруши́въ кля́тву, дадé благословéнiе,
и, упразди́въ смéрть,
дарова́ на́мъ живо́тъ вѣ́чный.
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Ta
nativité, Vierge Mère de Dieu, a annoncé la joie à tout l’univers, car de toi
s’est levé le Soleil de Justice, le Christ notre Dieu, qui, en détruisant la
malédiction, nous a donné la bénédiction ; en abolissant la mort, Il
nous a donné la vie éternelle.
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Kondakion de la Nativité de
la Mère de Dieu, ton 4
Iоакíмъ и Áнна поношéнiя безча́дства и Ада́мъ и Éѵа отъ
тли́ смéртныя
свободи́стася, Пречи́стая, во святѣ́мъ рождествѣ́ Твоéмъ. То́ пра́зднуютъ и лю́дiе Твои́, вины́ прегрѣшéнiй
изба́вльшеся,
внегда́ зва́ти Ти́ : непло́ды ражда́етъ Богоро́дицу и пита́тельницу жи́зни на́шея.
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Joachim et Anne ont été
délivrés de l’opprobre de la stérilité, et Adam et Ève de la corruption de la mort, ô Immaculée,
en ta sainte nativité ; c’est elle que fête également ton peuple libéré
de la condamnation pour ses péchés, en te criant : « La stérile met
au monde la Mère de Dieu, la nourricière de notre vie ».
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Au lieu de « il est
digne en vérité », ton 8
Велича́й,
душé моя́, пресла́вное
рождество́
Бо́жiя Ма́тере.
Чу́жде
ма́теремъ дѣ́вство, и стра́нно
дѣ́вамъ дѣторождéнiе: на Тебѣ, Богоро́дице,
обоя́ устро́ишася. Тѣ́мъ Тя́ вся́ племена́ земна́я непреста́нно велича́емъ.
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Magnifie, ô mon âme, la très glorieuse nativité de
la Mère de Dieu.
Étrangère est aux mères la virginité et inconnue des
vierges est la maternité. En Toi, Mère de Dieu, l’une et l’autre furent
réalisées. C’est pourquoi toutes les tribus de la terre ne cessent de Te
magnifier.
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AU SUJET DE L’EPÎTRE DE LA
FÊTE
Le passage de l’épître aux Philippiens, retenu par l’Église
pour toutes les fêtes de la Mère de Dieu, dont celle de la Nativité que nous
célébrons aujourd’hui, est celui où il est question en détails de l’incarnation
du Christ. C’est en effet la Mère de Dieu qui en fut l’instrument. En outre,
cette épître nous appelle à l’humilité qui fut l’ornement par excellence tant
de la Mère de Dieu que de son Fils. Nous reproduisons ci-dessous les
commentaires de St Justin de Tchélié sur le verset : « « Il s’abaissa
plus encore, obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur une croix ! »
(Phil.2.8)
« Il est descendu
dans la mort, dans l’abîme le plus profond de la mort, afin d’en délivrer, en
tant qu’homme tout puissant sans péché, le genre humain. En vérité, c’est un
abaissement incommensurable pour le Dieu-homme que de descendre dans l’abîme
fétide de la mort, là où tant d’être humains se putréfient et se décomposent,
là où la fétidité provenant du péché est insoutenable, où le pouvoir cruel des
esprits impurs et mauvais est insupportable. « Il fut obéissant jusqu’à
la mort ». Obéissant à qui, à quoi ? – A l’amour Divin, et au
dessein du salut du monde par la mort sur la Croix du Fils de Dieu. Par Son
« obéissance » à Son amour sans limite pour l’homme, à Sa
commisération, à Sa miséricorde universelle. La mort est un abaissement pour
l’homme à l’image de Dieu, et d’autant plus pour le Dieu-homme sans péché.
L’homme, par son amour du péché s’est abaissé jusqu’à la mort, et s’est soumis
à la mort. Aimant le péché jusqu’au bout, l’homme ne pouvait se délivrer de la
mort, car par ses propres péchés, tels des chaînes que l’on ne peut rompre, il
s’est soumis à l’esclavage de la mort. Et les péchés sont la force de la mort.
Le Dieu-homme sans péché est réellement mort comme homme, mais la mort ne
pouvait Le retenir en son pouvoir, parce qu’il n’y avait pas en Lui de péché –
cette seule force, à l’aide de laquelle la mort détient sous son joug les êtres
humains. Entré chez celle-ci volontairement, Il l’a détruite depuis l’intérieur
par Son absence de péché et Sa justice Divino-humaines, sauvant ainsi le genre
humain de la mort. Le Dieu-homme, qui est toute justice, toute lumière, absence
de péché, a illuminé même l’instrument de mort le plus honteux – la Croix, et
lui a transmis la force miraculeuse et salvatrice de Sa Personne
Divino-humaine. Pour cette raison, la Croix n’est pas seulement le signe du
salut, mais la force même du salut, « la puissance Divine » (1
Cor. 1,18) même ».
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