- Dans les années 1990, il y avait un
enthousiasme spirituel colossal en Russie. Et maintenant, nous constatons
clairement un refroidissement envers la foi. Et il en résulte que ceux qui
devaient devenir fils du Royaume choisissent un tout autre royaume et un tout
autre maître que le Christ. Comment les chrétiens peuvent-ils réchauffer leur
ardeur ?
- L’abandon du Christ par les hommes est
toujours une source d’affliction pour les chrétiens, mais aussi un stimulus
pour manifester de l’amour envers ceux qui sont tombés. Notre attitude envers
ceux qui ne croient pas en Christ doit être pénétrée d’un amour immense et
d’une grande affliction. Le Christ nous dit dans l’Évangile que nos œuvres doivent être la lumière pour les hommes
afin qu’ils connaissent Dieu (cf. Matth. 5,16). Nous sommes responsables du
fait qu’il y ait des gens qui ne connaissent pas le Christ. Nous devons
ressentir une énorme responsabilité pour les âmes de ces gens. Si nous devenons
des saints, alors nous attirerons les hommes vers le Christ. Mais notre
problème est précisément que la sainteté nous manque. Et ainsi, nous sommes
injustes envers nos frères, qui ne voient pas de sainteté en nous et par
conséquent n’avancent pas vers l’Évangile, ne
s’en approchent pas. Ainsi, ce qu’il nous faut réellement, c’est la sainteté et de saintes personnes dans l’Église.
- Ma question concernait une chose quelque
peu différente : par quel moyen réchauffer en soi la foi chrétienne si le
« refroidissement » commence après les premières années de « néophytisme » ?
Nous voyons que des tragédies se produisent même dans les familles des prêtres.
L’un des prêtres que je connais a abandonné sa femme; des séminaristes, que je
connais également, ont divorcé. Ce qui ne doit pas être se produit là où des
choses pareilles, semble-t-il, ne peuvent tout simplement pas arriver. Sur quoi
les chrétiens contemporains doivent-ils concentrer le plus leur attention, afin
que cela ne se produise pas ?
- Indubitablement, notre vie sera toujours
pleine d’épreuves et de tentations. Et naturellement, toutes ces épreuves seront
destinées à déraciner notre amour envers Dieu. Hormis cette attitude et cette
lutte que nous devons accomplir dans notre vie, il est très important pour
l’homme qui veut garder la chaleur dans le cœur, d’avoir un père spirituel
saint et vertueux, auquel on peut s’adresser dans les moments difficiles des
épreuves. Et alors, celui-ci, avec l’aide de la grâce du Saint-Esprit nous
aidera afin que l’amour envers Dieu ne disparaisse pas. Mais nous devons
également nourrir notre âme, en priant et en lisant des livres spirituels.
Ainsi, avec l’aide du père spirituel, nous pourrons traverser ces tribulations
qui se produisent dans notre vie et autour de nous.
- Vous avez dit qu’il était bien d’avoir un
père spirituel qui soit un saint homme. Mais la situation en Russie est telle
que nous avons beaucoup de jeunes prêtres qui, au début, n’ont tout simplement
pas d’expérience spirituelle et de dons spirituels particuliers. Comment la
majorité des chrétiens doivent-ils agir, eux qui n’ont pas la possibilité
d’être en contact avec des hommes de sainte vie ?
- L’Ancien Païssios disait que lorsqu’il n’y
a pas d’aide de la part de l’homme, il y a alors une abondante aide de Dieu. Et
bien sûr, ce que vous dites est très logique. Mais néanmoins, selon la logique
de Dieu, il n’en est pas ainsi. Le Seigneur n’a ni besoin de moi, ni de qui que
ce soit, même pas des Anciens Porphyre et Païssios. Le Seigneur peut accomplir
Son œuvre Lui-même dans les âmes des hommes, aussi nous ne devons jamais
désespérer. L’Église est le mystère de la présence, de la manifestation de Dieu
dans le monde. Si quelqu’un était allé chez l’Ancien Païssios sans avoir la
foi, cela n’aurait été pour lui d’aucune utilité. Et inversement : si tu
vas avec foi et humilité, au nom du Christ, chez un confesseur encore jeune, tu
recevras la réponse qui correspondra à la volonté de Dieu.
J’ai entendu
l’histoire suivante sur le Mont Athos : le père spirituel d’un moine
mourut. Alors, ce moine plaça les vêtements du père spirituel sur une poutre et
dit : « Comme je n’ai pas de père spirituel, je demanderai à la
poutre ». Et il agit ainsi. Et voici qu’une fois, questionnant la poutre,
le moine entendit une voix : « Non, ne fais pas cela ! ».
Ainsi le Seigneur agit en fonction de notre foi. Je comprends très bien ce que
vous dites, mais malheur à nous si nous nous appuyons sur les hommes et non sur
Dieu. Même en Grèce, tous ne connaissaient pas les Anciens Païssios et Porphyre
du temps de leur vie, loin de là, or c’étaient des saints uniques. Ce qui est
important, c’est que l’Église du Christ poursuive sa voie.
Traduction Bernard Le Caro
que nous remercions
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