- Monseigneur, n’avez-vous pas le sentiment
que nous vivons dans des temps anormaux ? Ma question donne l’impression
que je « bougonne » : on dit de tout temps qu’avant le soleil était
plus brillant, l’herbe plus verte et les gens meilleurs. Néanmoins, le sentiment
d’anxiété et d’inquiétude est actuellement le propre de beaucoup de gens, et
non pas seulement des chrétiens.
- Je pense que nous avons pris de l’âge, nous
avons vieilli, raison pour laquelle nous voyons le passé sous un jour meilleur,
comme quelque chose de plus agréable que le présent. Mais toutefois, le monde
se dirige indubitablement vers les derniers temps. Cependant, pour le chrétien,
il n’y a pas « d’hier » ou de « demain », il n’y a que
« l’aujourd’hui » qui demeure dans le mystère de l’Église, dans la Divine
Liturgie, la présence de Dieu. Lorsque nous célébrons les fêtes ecclésiales,
nous disons : « Aujourd’hui, le Christ est né »,
« aujourd’hui le Christ est baptisé », « aujourd’hui, le Christ
est crucifié ». De même, nous vivons aujourd’hui le Royaume des Cieux, qui
viendra à la fin. Je pense, mon cher ami, que nous devons rendre grâces à Dieu
pour le Royaume des Cieux. Comme le disait l’Ancien Païssios, plus nous avons
de difficultés, plus Dieu nous bénit.
- Disons que dans l’Église n’existent ni
« hier », ni « demain ». Néanmoins, en dehors de l’enceinte
de l’Église, des choses très étranges se produisent : les unions de même
sexe sont légalisées, il est devenu possible dans certains endroits de tuer les
vieillards s’ils le souhaitent ou si éventuellement d’autres « en ont assez »
d’eux, et ils expriment le désir à leur place. Nous assistons à une propagande
inouïe de la débauche, nous voyons comment l’iniquité se réalise sous nos yeux.
N’avons-nous pas raison lorsque nous disons que notre monde diffère fortement
de celui qui existait il y a cinquante ans ?
- Cela nous fait de la peine que nos frères
ne connaissent pas le saint Évangile et qu'ils fassent les choses que
vous décrivez. Nous prions pour eux et pour le monde entier. Mais
regardez : l’Église s’est toujours trouvée dans des conditions difficiles.
Elle est apparue alors qu’existait l’idolâtrie. Elle a été persécutée au cours
des siècles. Rappelez-vous comment était la Russie, il y a quelques décennies.
Malgré tout cela, l’Église suit son chemin. Nous ne désespérons pas, mais nous
rendons grâces à Dieu d’être dans l’Église, nous prions Dieu afin d’y rester.
Nous prions pour les hommes qui sont hors de l’Église, afin que nos frères
connaissent Dieu, car nous en sommes aussi responsables. Nous savons que le
prince de ce monde est hors de l’Église, c’est le diable. Mais le Christ le
vaincra, et ceux qui veulent la vérité du Christ seront éternellement avec Lui.
Une grande responsabilité repose sur les gens qui se trouvent dans l’Église, à
savoir de prêcher la vérité de l’Évangile aux
hommes qui le souhaitent.
Traduction Bernard Le Caro
que nous remercions
Source:
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire