Quand donc ai-je si follement dissipé
Toute la bonté, les grains donnés par Dieu?
Ma jeunesse qui ne fut-elle pas passée avec ceux
Qui joyeusement chantaient pour Toi dans la lueur de Tes sanctuaires?
Sagesse livresque, étincelante et attirant l'attention,
Et elle se précipita dans mon esprit arrogant,
Les mystères du monde semblaient à ma portée,
Le sort de ma vie comme de la cire chaude dans la main.
Mon sang bouillait, et il fut versé et il coula,
Brillant avec une trace multicolore,
Sans clameur, là, tomba tranquillement en ruines
Dans ma poitrine le grand bâtiment de la foi.
Puis je suis passé entre vivre et mourir,
Je suis tombé et maintenant je m'accroche au bord,
Et je regarde en arrière avec gratitude, tremblant,
Sur la vie insensée que j'ai menée.
Ni ma raison, ni ma volonté, ni mon désir
N'ont tracé les tours et les détours de sa route,
Ce fut un feu soutenu exprès d'en Haut
Qui ne fut clair pour moi qu'ensuite.
Maintenant regagnant la mesure de ce qui est vrai,
Après avoir dessiné avec lui l'eau de l'être,
Ô grand Dieu! Je crois maintenant à nouveau!
Bien que renié, Tu fus toujours avec moi…
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
The Solzhenitsyn Reader:
New and Essential Writings 1947-2005.
Edward E. Ericson and Daniel J. Mahoney, ed.
(Wilmington, DE: ISI Books, 2006)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire