«Leur mémoire s’étend
de génération en génération …"
Je connaissais
personnellement beaucoup de membres du clergé, et après avoir lu le livre, Elle qui a acquis l'Amour, publié avec
la bénédiction du Métropolite Vladimir [de Kiev], en 2005, j'ai parlé avec eux, leur posant des questions sur la moniale Alypia.
L'ancien recteur de
l'église de l’Ascension de Demeyevka, le Père Méthode Finkevitch (qui reçut la
tonsure monastique dans sa vieillesse à la Laure de Potchaev), avait une grande
vénération pour Matouchka, et il me raconta comment il lui avait rendu visite dans
sa petite maison dans la forêt de Goloseyevsky quand elle vivait là-bas.
A cette
époque, le Père Méthode, encore jeune prêtre, servait dans la cathédrale
Saint-Vladimir, et Matouchka lui demanda à plusieurs reprises: " "Sers-tu à
Demeyevka?"
"Non,
Matushka, je suis de la cathédrale ..."
"A-ah,
de la Cathédrale..."
Il en était
ainsi à chaque fois.
"Oui, la staritza perd la mémoire," pensait Père Méthode.
Mais bientôt il
fut nommé recteur de l'église de Demeyevka, où il a servi pendant plus de vingt
ans maintenant. Quand j'ai parlé à Père Méthode au sujet de l'incident avec le
studio de cinéma, il a fait remarquer: " Elle était l'incarnation de la
douceur et de la bonté. Je la prie, même pour des riens. "
Dans le
livre sur Matoushka Alypia, il y a
des histoires sur la façon dont elle aidait les gens dans la vie, des gens dans
des situations graves - avec un pied dans la tombe, d'autres qui périssaient dans l'ivresse, d'autres encore qui avaient été pris dans les filets du sectarisme,
qui avaient perdu leurs maris, ou leurs épouses, ou qui avaient été confrontés
à une décision de vie compliquée et ne savaient quoi faire.
Parmi ses
enfants spirituels était l'ancien évêque de Tylchinsk et Bratslav, Hippolyte
(Khilko), maintenant à la retraite. Dans ses souvenirs de la staritza, Vladyka
a raconté comment elle avait prédit qu'il deviendrait évêque. Elle lui parla aussi à propos de l'incendie qui éclata plus tard à l'Académie théologique de Moscou
où il étudiait.
Cela arriva en 1986, juste avant la fête de l'Exaltation de la
Croix, et à cause de cela, cinq étudiants rendirent leur âme au Christ.
"Matouchka
Alypia parla à ma sœur du feu avant qu'elle ne l’apprenne. Il
y a eu un incendie! Mais il ne dormait pas! Il se promenait çà et là! Par la prière, de Matouchka j’ai échappé au feu, je ne dormais pas vraiment ce
soir-là. "
L'évêque raconta
aussi plusieurs autres incidents étonnants dans sa vie, quand, par la prière de
la bienheureuse, il réussit à sauver son doigt après avoir été près de le
perdre lors de l'utilisation d'une scie électrique, cela lui avait été révélé
à elle : comment elle l'avait aidé dans sa fuite à Jérusalem, où il avait
une obédience à la Mission orthodoxe russe, et bien d'autres choses.
Je vais
vous raconter un épisode de leur dernière rencontre. C'était avant son départ
pour Jérusalem. Matouchka aimait les fleurs, et Monseigneur lui avait apporté
un bouquet.
"Matouchka,
prends ces fleurs. On dit qu'elles sont un symbole de vie. "
"La vie, dis-tu?
Alors mets-les dans le vase toi-même."
Ce fut leur
dernière rencontre sur terre.
Dieu révéla
à la bienheureuse le moment de son repos imminent en Christ. Matouchka partit vers
le Seigneur le 30 octobre 1988. Elle demanda: "Quel jour de la semaine
est le 30 octobre?" Elle dit également que la neige tomberait à son
enterrement, ce qui est arrivé.
***
Elle vit
dans la mémoire du peuple. Son nom peut être entendu lors des commémorations
dans toutes les églises de Kiev, et au-delà. Une icône de la bienheureuse a
depuis longtemps été peinte par ceux qui l'honorent, et un acathiste a été
écrit pour elle. Mais apparemment, la "plénitude du temps" qui nous
est inconnue doit venir d'abord avant que sa glorification céleste résonne sous
les voûtes de nos églises.
Maintenant,
la bienheureuse repose au niveau inférieur de l'Eglise de la Protection du Monastère
de Goloseyevsky… La translation de ses reliques a eu lieu il y a cinq ans, en octobre
2006, et le flux sans fin de gens y va pour prier. Le monastère est surtout
rempli de gens le jour du repos en Christ de Mère Alypia, le 30 octobre.
Serge Guérouk
+
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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