"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 1 décembre 2010

Archiprêtre Andrew (Phillips): La Chrétienté Orthodoxe et l'ancienne Eglise d'Angleterre

Introduction
Le 8 Novembre 2010, cinq évêques anglicans ont démissionné de leurs postes et sont entrés l'Eglise catholique romaine. Ce changement avait été en gestation depuis que l'Eglise anglicane a commencé à faire des changements sans précédent, plus particulièrement l'ordination des femmes et des homosexuels au sacerdoce et même à l'épiscopat. Traditionalistes, les évêques partants ont exprimé leur regret, mais ont estimé qu'ils devaient le faire. Leur avenir est incertain, comme l'est l'avenir de ces anglicans d'esprit traditionnel qui restent dans leur propre Église. Compte tenu de ces changements historiques, Pravoslavie.ru / OrthoChristian.com recommande le texte du Père Andrew Phillips, prêtre orthodoxe qui sert l'Eglise orthodoxe de St John, à Colchester, en Angleterre. Sa brochure donne un aperçu perspicace de l'histoire chrétienne d'Angleterre; il éclaire la vraie tradition anglo-saxonne du christianisme, et montre comment les Anglais pourraient la retrouver. La brochure peut être lue (en anglais) sous forme électronique sur son site Internet:


"Le Royaume des (anciens) anglais est le Royaume de Dieu,
et Dieu a eu plaisir de prendre des dispositions pour l'avenir. "

(extrait de La Vision de Saint Pierre à l'évêque Berhtwald)

St. Brihtwold (Berhtwald), Bishop of Ramsbury, Wiltshire.

Saint-Brihtwold (Berhtwald), 
évêque de Ramsbury, Wiltshire.

L'histoire ecclésiastique de l'Angleterre avant la conquête, et même des îles britanniques dans leur ensemble, est souvent présentée comme l'histoire de deux grands centres, Rome et Canterbury. C'est, cependant, notre thèse qu'un autre grand centre ecclésiastique mérite d'être pris en considération dans l'histoire de la Vieille Eglise anglaise, à la fois indirectement à sa fondation et directement à sa fin. Ce centre, dont l'importance a été grandement négligée dans l'écriture de l'histoire occidentale pendant plusieurs siècles, est Constantinople, la Nouvelle Rome de saint Constantin le Grand.

En effet, nous croyons que si nous réalisons seulement maintenant l'importance de ce centre et de tout ce qu'il représente, c'est aussi parce nous ne faisons que réaliser l'importance des premiers siècles du christianisme romain parmi les anciens Anglais, éveil à la signification historique de la conversion de l'Angleterre anglo-saxonne par les Apôtres. Car, il semblerait qu'il y a des courants profonds, mais clairs qui lient les apôtres de notre terre à la vieille Rome, et à la ville de Constantinople, Nouvelle Rome. À la fin de la période de l'ancienne Angleterre, ces courants semblent être d'autant plus évidents, comme nous le verrons. Cela ne veut pas dire que nous nions en aucune façon le rôle prééminent de la papauté dans la conversion de l'Angleterre, plutôt que nous voulons le souligner, mais aussi faire une distinction. Cette distinction est entre la papauté de saint Grégoire le Grand, et celle de Hildebrand, Grégoire VII, au XIe siècle. La Rome de saint Grégoire le Grand a été une partie intégrante et essentielle d'un Commonwealth Chrétien, qui, depuis la moitié du onzième siècle n'existe plus. Depuis lors, d'ailleurs, le Patriarcat de Rome s'est lui-même fragmenté en plusieurs parties, l'une d'elles étant Cantorbéry.

À une époque où l'unité est tellement recherchée, il est donc de notre devoir de présenter au lecteur une petite partie de l'unité de ce Commonwealth chrétien, comme on peut le voir dans l'histoire de l'Angleterre Anglo-Saxonne, plus particulièrement à son début et à sa fin. Nous le faisons faisant avec le souhait qu'un jour, cet ancien Commonwealth sera spirituellement rétabli une fois de plus. En outre, c'est notre conviction que cela se produira quand le monde occidental lui-même sera rééquilibré par sa pleine participation à l'héritage spirituel de Constantinople, id est à l'Eglise orthodoxe. Ce faisant, il retrouvera ses propres racines spirituelles, dont il s'est éloigné jusques à présent. Ce n'est pas un vœu pieux, car l'un des plus grands saints de la Vieille Eglise anglaise, saint Édouard le Martyr, est vénérée aujourd'hui dans une fraternité monastique de l'Eglise orthodoxe à Brookwood dans le Surrey. Là, ses reliques, miraculeusement retrouvées, sont enchâssées et les fidèles viennent les vénérer et vénérer sa sainte icône. Il [Saint Edouard] est, nous le croyons, le premier fruit de la restauration du patrimoine spirituel de l'Angleterre. Que Ta volonté soit faite Seigneur.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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