On ne peut consoler Job
Quand même ses amis l’accablent
En essayant de lui montrer
Que son Dieu l’oublie
On ne peut changer le monde
Pour qu’il soit conforme
Au dessein ineffable
De la Providence
On ne peut sans dommage
Sonder la tristesse et l’angoisse
Et décider sans malaise
De leurs causes immédiates
Mais Il viendra indubitablement
Sécher toute larme de tout visage
Sa tendresse est sans faille aucune
Et Son Amour incommensurable
Les pleurs seront comme une rosée
Que l’Autre Soleil fera renaître en fleurs
Les soupirs seront la mesure exacte
Des sourires dans le Royaume
Car le Royaume viendra et il est déjà là
Dans la Parole Qui le promet
Dans la détresse qui brise et qui lasse
Dans le regard qui ne voit plus
A travers les limites crucifiantes de l’épreuve
L’aube point
Dans le sentiment terrible de l’abandon
Où toute mesure est dépassée
Par la peine et la nuit
L’aurore se fait jour et la nuit est ajournée
Et d’un signe vainqueur de la Croix
Nous quittons le Golgotha
Pour le tombeau vivificateur
Et c’est le matin du jardin de Pâques
Toutes douleurs et toutes détresses
Mystérieusement se transforment soudain
Et dans la gloire de Sa résurrection
Le visage du Crucifié annonce l’Eternité.
Claude Lopez-Ginisty
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