"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 21 juillet 2009

La garde de la Jérusalem intérieure/ La prière selon saint Séraphim de Sarov (7)


La seule crainte enseignée à ses disciples par l’ermite de Sarov, était celle révérencieuse du Tout Puissant.
« Celui qui a pris sur lui de voyager sur la voie de l’attention intérieure doit avant tout posséder la crainte de Dieu qui est le commencement de la sagesse.
En son intellect ( Nous [grec] Oum [slavon] ) doivent toujours être gravés ces mots du prophète : «Servez le Seigneur avec crainte et réjouissez-vous en Lui avec tremblement» (Psaume 2, 11).
Il devrait cheminer sur cette voie avec la plus grande prudence et sans négligence, avec révérence pour tout ce qui est saint.
Autrement dit, il doit veiller à ce que l’on ne lui applique point le divin décret : «Maudit soit celui qui accomplit avec négligence l’œuvre du Seigneur» (Jérémie 48, 10). Une prudence pleine de révérence est alors nécessaire car cette mer — le cœur avec ses pensées et désirs que l’on doit purifier par le moyen de l’attention — est grande et vaste et «il y a là des reptiles sans nombre» (Psaume 103, 25), c’est-à-dire des pensées nombreuses, vaines, injustes et impures engendrées par les esprits malins. » (IS 7 : La Crainte de Dieu)
Après la crainte révérencieuse du Seigneur, saint Séraphim insiste sur le repentir comme véritable bouclier contre les différentes embûches du Malin et les illusions spirituelles ( preslest en slavon, plani en grec).
« Celui qui veut être sauvé devrait toujours avoir le cœur disposé au repentir et brisé, selon le Psalmiste : «Le sacrifice qui convient à Dieu, c’est un esprit brisé ; un cœur broyé et humilié, Dieu ne le méprise point» (Psaume 50, 17).
Par un esprit ainsi brisé, l’homme peut aisément traverser sans danger les pièges habiles du fier démon dont toute l’activité consiste à agiter l’esprit humain et y semer son ivraie, selon les paroles de l’Evangile : «Seigneur, n’as-tu pas semé du bon grain dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y ait de l’ivraie ? Il leur répondit, c’est un ennemi qui l’y a semée» (Matthieu 13, 27-28).
Cependant, quand un homme s’efforce de garder en lui un cœur humble et des pensées qui ne soient pas agitées mais paisibles, alors tous les pièges de l’ennemi seront sans effet ; car là où il y a la paix dans les pensées, là, réside le Seigneur Dieu Lui-même — «Le lieu où il réside, c’est la paix» (Psaume 75, 3).
Le commencement de la repentance procède de la crainte de Dieu et de la circonspection, comme le dit le saint martyr Boniface (Vie des Saints, 19 décembre) : «La crainte de Dieu est père de la circonspection et la circonspection est mère de la paix intérieure et cette dernière donne naissance à la conscience qui fait que l’âme contemple sa propre laideur comme dans une eau pure et limpide. Ainsi naissent les débuts et les racines de la repentance».
Durant toute notre vie, par nos transgressions, nous offensons, à un plus ou moins grand degré, la Majesté de Dieu et pour cela nous devrions toujours nous faire humbles devant Lui, Le suppliant de nous accorder la rémission de nos dettes.
Question: Un homme qui a reçu la grâce peut-il se relever après avoir chu ?
Réponse : Il le peut, suivant ce que dit le Psalmiste : «On m’a poussé et ébranlé pour m’abattre, mais le Seigneur m’a secouru» (Psaume 117, 13) car lorsque Nathan le prophète accusa David de son péché, ce dernier se repentit et reçut immédiatement le pardon (2 Rois ; 12, 13). Un exemple de situation similaire peut être trouvé dans l’anecdote de l’anachorète qui, allant chercher de l’eau, tomba dans le péché avec une femme à la source et, retournant à sa cellule, reconnut son péché et recommença à mener une vie ascétique comme auparavant, n’acceptant pas les conseils de l’ennemi qui lui représentait tout le sérieux de son péché et voulait le détourner de la vie d’ascèse. Le Seigneur révéla l’incident à un certain Père et lui ordonna, à cause d’une telle victoire sur le Malin, de glorifier le frère qui était tombé dans le péché. » (IS 34 : Le Repentir)

Claude Lopez-Ginisty,
La Garde de la Jérusalem Intérieure,
La prière selon Saint Séraphim de Sarov,
Editions du Désert,
2003
(épuisé)

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