Celui qui désire l’épiscopat, désire une bonne œuvre
(I Tim 3, 1.)
Ce que je condamne, ce n’est pas l’œuvre elle-même, c’est le désir de la domination et de la puissance.
Il faut étouffer jusqu’à la dernière étincelle de ce désir, pour soustraire la dignité épiscopale à son empire, et pour assurer ce libre exercice de ses fonctions.
Quand on n’a pas désiré de monter à l’épiscopat, on ne craint pas d’en descendre ; exempt de cette crainte, on agira en tout avec la liberté qui convient à des chrétiens. La peur d’être précipité de ce haut rang courbe l’âme sous le joug de la plus humiliante servitude, servitude remplie de maux, et qui force de manquer à la fois à ce qu’on doit à Dieu, à ce qu’on doit aux hommes.
Rien de si funeste qu’une pareille disposition. Les braves soldats sont ceux qui combattent avec ardeur et meurent avec courage.
el est l’esprit qui doit animer un évêque : il faut qu’il soit prêt à quitter comme à exercer sa charge, ainsi qu’il convient à un chrétien, assuré que d’en sortir ainsi ce n’est pas ce qui procure la moins belle des couronnes.
Quand on s’est exposé à tomber de la sorte pour n’avoir point consenti à rien qui fût contraire à l’honneur de l’épiscopat, on se prépare à soi-même une récompense plus glorieuse, et un plus rigoureux châtiment aux auteurs d’une disgrâce non méritée.
Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie,1864
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