La cathédrale du Christ Sauveur après sa destruction
Dans le livre "Les saints de tous les jours" il y a une section sur un monastère en Russie qui était tombé en décrépitude morale. C'était il n'y a pas si longtemps, soit dit en passant. Tout cela s'est passé il y a seulement un siècle. Ces moines, un peu comme le fils prodigue, avaient pris l'héritage divin de leur Père céleste, et l'avaient dépensé dans des choses gratifiantes, passionnées et terrestres. Le monastère avait acquis une très mauvaise réputation dans les environs.
On disait que ses moines étaient tous des fainéants et des ivrognes. Pendant la guerre civile [en Russie], les bolcheviks sont arrivés dans la ville la plus proche du monastère. Ils ont rassemblé ses habitants sur la place du marché, puis ils y ont traîné les moines du monastère dans un convoi.
Le commissaire a crié haut et fort vers le peuple en montrant du doigt ces hommes en noir :
"Citoyens ! Citadins! Vous connaissez ces ivrognes, ces gloutons et ces fainéants mieux que moi ! Maintenant, leur pouvoir a pris fin. Mais pour que vous compreniez mieux comment ces vagabonds ont trompé les ouvriers et les paysans pendant des siècles, nous jetterons leur croix et leurs écritures dans la poussière devant eux. Maintenant, sous vos yeux, vous verrez comment chacun d'eux marchera sur ces outils de tromperie et d'asservissement du peuple ! Et alors nous les laisserons partir, et laisserons les quatre vents les disperser !"
La foule rugit. Et tandis que le peuple se réjouissait, l'higoumène du monastère avança, c'était un homme corpulent avec un visage charnu et un nez tout rouge à force de boire. Et il dit en se tournant vers ses compagnons moines : "Eh bien, mes frères, nous avons vécu comme des porcs, mais mourons au moins comme des chrétiens !"
Et pas un seul de ces moines n'a bronché. Ce jour-là, toutes leurs têtes ont été coupées par les sabres des bolcheviks.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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