Le premier dimanche après la Pentecôte est traditionnellement observé comme dimanche de Tous les Saints dans l'Église orthodoxe - à la fois ceux qui sont "cachés" et ceux qui ont été "révélés". Voici quelques réflexions sur les saints "cachés" - de loin les plus nombreux.
Il est certain que la plupart des saints sont cachés. Saint Paul dit que "notre vraie vie est cachée avec le Christ en Dieu" (Col. 3: 3). Je crois que c'est pour notre bien que ces choses sont cachées. On nous dit que la Génitrice de Dieu "méditait ces choses dans son cœur" (Luc 02:19), qui est très loin de l'attitude qui consiste à tourner et virer, et à demander tout le monde, "Que pensez-vous de cela?"
Il y a beaucoup de notre vie en Dieu qui reste cachée et doit rester cachée (sauf, peut-être dans la confession). Nous vivons dans une culture de voyeurisme qui révèle ce qui ne devrait jamais être révélé et se trouve morbide ment fascinée par les choses cachées. La vie cachée du cœur fait partie de la modestie et de l'humilité et c'est une caractéristique de l'authentique spiritualité orthodoxe.
Il y a beaucoup de choses dans la vie spirituelle américaine moderne qui va à l'encontre de cela. Certains segments du christianisme contemporain sont presque aussi voyeurismes que la culture populaire elle-même. La même chose peut être une tentation présente pour les orthodoxes au sein de notre culture. Une partie de ceci varie d'une culture orthodoxe à une autre culture orthodoxe - mais, en Russie, par exemple, la croix de baptême est communément portée "sur la peau," et elle n'est pas portée comme un badge.
En Amérique, il est facile pour une croix de devenir un peu plus qu'un bijou. A un tel point, qu'elle a probablement besoin d'être portée "sur la peau," à mon avis (prenez-le comme vous l'entendez).
De même un certain nombre de choses liées à la vie orthodoxe, même les icônes, peuvent être utilisées d'une manière qui a plus à voir avec le "show" de type américain que tout acte particulier de dévotion. Nous, Américains avons une sorte d'esprit de club, et nous avons tendance à vouloir pavoiser avec les couleurs de nos groupes (d'où tout l'attirail de sport vendu). Mais les saints et leurs icônes sont des personnes ou des représentations personnelles, qui nous sont données comme "fenêtres sur le ciel." Certaines restrictions doivent figurer dans la façon dont nous utilisons aussi leurs images. Il y a beaucoup de choses comme ça que nous devons considérer. Dois-je faire plus attention à moi-même vers l'extérieur et dans les signes de mon allégeance, ou dois-je me préoccuper des choses cachées du cœur? Pardonnez-moi si tout ce que j'ai dit vous offense. Si cela vous amène à penser à la vie cachée du cœur, alors mon but a été atteint. Je ne voulais rien de plus.
Quelques réflexions finales sur la vie cachée des saints. Ceci est tiré du livre de l'archimandrite Sophrony sur saint Silouane l'Athonite:
Pour l'observateur superficiel, le staretz a continué jusqu'à la fin de ses jours à être un homme "ordinaire". Il a vécu comme tous les bons moines en général, dans l'accomplissement de ses tâches d'obédience, d'abstinence, en observant les règles et traditions monastiques, en recevant la communion deux fois par semaine - trois fois au cours du Grand Carême et d'autres temps de jeûne. Son travail dans l'entrepôt n'était pas difficile - pour un homme de sa force physique, il était même facile, nécessitant relativement peu de temps, même si cela requérait sa présence pendant les heures du jour. Jusques à la fin, il est resté calme et de bonne humeur. Il n'y eut jamais de débordements, ni de laideur, externes ou internes. Comme un ascète vraiment expérimenté, il n'a rien montré à l'extérieur, debout devant le Père dans le secret, comme le Seigneur l'a commandé. A la fin, il est resté éloigné des intérêts mondains et indifférent aux choses de ce monde. Mais au fond de son cœur le feu de l'amour christique ardait sans cesse.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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