"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 11 décembre 2011

Archimandrite Nectaire (Antonopoulos)« L’héritage spirituel et médical du saint hiérarque Luc – le professeur V.F. Voïno-Iasenetsky » (1)


Archimandrite Nectaire
Conférence de l’archimandrite Nectaire (Antonopoulos), higoumène du monastère de la Transfiguration à Sagmata, à la Troisième conférence scientifique « L’héritage spirituel et médical du saint hiérarque Luc – le professeur V.F. Voïno-Iasenetsky » (prononcée à Jeleznodorojny, près de Moscou, le 19 mai 2011)


Le Fils de Dieu, le Verbe, par Son amour incommensurable, est descendu sur terre, prenant la chair humaine, afin de sauver l’homme égaré. Il prit sur Lui toutes les douleurs et les péchés humains. Sur terre, Il enseigna les hommes, les guérit, les aida dans leurs divers besoins et mourut pour eux. Après Sa résurrection, le Seigneur commanda à Ses disciples de prêcher l’Évangile à toute la création, de les éclairer, de les baptiser, de les guérir. Et les apôtres «s’en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole par les miracles qui l’accompagnaient » (Marc XVI, 20).
Les saints apôtres accomplissent des miracles, non par leurs propres forces et non pour produire de l’effet ou pour s’attribuer gloire ou célébrité, comme le font les sorciers et autres séducteurs. Les apôtres ont pour seul but la Gloire de Dieu et le salut des hommes.
Dans les Actes des Apôtres se confirment les paroles du Christ : « Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes » (Jn XIV, 12). Cette promesse du Christ ne se rapportait pas seulement aux temps apostoliques. Le Christ ne cesse d’accomplir Ses miracles, de nos jours encore, par l’intermédiaire de Ses saints. Et de nos jours encore, Il ne cesse de manifester Son amour. Et si la vie des saints, selon l’heureuse expression de St Justin de Tchélié, « est la vie du Christ prolongée à travers les siècles », il n’est pas alors étonnant qu’en accomplissant des miracles, les saints guérissent les hommes, et ce faisant, continuent l’œuvre du Seigneur.
Saint Luc est l’un des maillons de cette longue chaîne qui a pour point de départ les temps apostoliques. Il aima le Christ et les hommes. Il servit l’image de Dieu – l’homme - et, en particulier, l’homme souffrant, avec un amour et un dévouement sans limites. Saint Luc considérait le traitement des malades comme l’œuvre la plus grande et l’imitation du Christ Lui-même.

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Coffret contenant les reliques de St Luc, 
au monastère de la Transfiguration à Sagmata, 
près de Thèbes, en Grèce

Dans l’un de ses sermons, il clarifie sa compréhension de cette question. Et nous comprenons alors les motifs qui l’ont incité à se consacrer à la science médicale. Ce n’est pas en raison de l’argent et de la gloire, ce n’est pas en raison de quelques autres buts matériels, mais pour servir, soulager, guérir l’homme souffrant. Le saint hiérarque Luc a dit : « …Vous êtes-vous posé une fois la question, pourquoi le Seigneur a envoyé Ses disciples non seulement prêcher, mais guérir aussi les malades ? Si le Seigneur considérait la guérison des maladies une œuvre aussi importante, qu’il la mettait au même niveau que la prédication de l’Évangile, cela signifie alors pour nous que c’est là l’une des plus grandes œuvres que puisse accomplir l’homme. Il n’a pas dit « Prêchez l’Évangile et enseignez les hommes comment ils doivent organiser leur vie sociale ». Il ne dit absolument rien à ce sujet. Mais Il donne aux apôtres le commandement de guérir les malades. Pourquoi ? Parce que notre Seigneur Jésus-Christ a Lui-même guéri les hommes, chassé les démons, ressuscité les morts, et donné à Ses disciples le commandement de soigner les malades. Car la maladie est la plus grande douleur et le plus grand problème de l’humanité. Il y a de nombreuses maladies, de terribles maux qui font souffrir l’homme, qui détruisent sa vie et le mènent au désespoir. Aussi, dans son amour pour l’homme, le Seigneur, exige de nous que nous soyons miséricordieux et accomplissions des œuvres de charité. Et la première de ces œuvres est précisément la guérison des malades. Ainsi, nous manifestons notre compassion et notre amour envers nos malheureux frères qui souffrent ».
Bienheureux est le médecin qui exerce sa profession en étant incité par un tel amour envers le malade, et qui a choisi la carrière médicale, non pour vivre dans l’opulence, mais pour aider l’homme, le prochain. Bienheureux est-il alors d’être médecin, car il accomplit l’un des deux ministères qu’accomplirent les disciples du Christ.
Bienheureux fut donc Saint Luc. Il est venu dans le monde, à l’instar du Seigneur, afin de faire le bien et de guérir. C’est pourquoi il a reçu de Dieu le don des miracles, lesquels sont innombrables et constituent un défi pour la logique humaine.
Saint Luc, après son cheminement dans la voie du martyre, partit vers la Jérusalem céleste le 11 juin 1961. Il ne nous a pas quittés et n’a pas perdu sa qualité de chirurgien. Lors de sa vie terrestre, il accourait pour secourir les hommes, utilisant tous les moyens de déplacement, en commençant par la marche à pied, les chevaux, les traîneaux, les automobiles, les trains, les avions. Et maintenant, il ne connaît plus les barrières qui l’empêcheraient de circuler, que ce soient la distance elle-même ou bien les frontières étatiques. Il accoure partout où on l’appelle.

Pour la première fois, j’ai entendu parler de Saint Luc en été 1996. Je fus profondément ému par sa vie, et je décidai d’en savoir plus. J’accomplis alors plusieurs voyages en Crimée et, plus tard, je me rendis dans les lieux où vécut et travailla le saint. En janvier 1999, nous avons édité la vie de Saint Luc en grec, et ce livre fut traduit plus tard en roumain, en anglais, en français et en albanais. Il a été tiré à 80'000 exemplaires. Tout cela démontre à quel point les Grecs vénèrent saint Luc. Dans toute la Grèce, une trentaine de chapelles ont été construites en son honneur, et son icône est maintenant présente dans pratiquement chaque église. Dans notre monastère, une chapelle lui a été consacrée en 2004, et une partie de ses reliques y est conservée. Auprès de cette chapelle lui est dédié un petit musée, où sont exposées certains de ses objets personnels et des photographies de sa vie. Deux mois après la parution du livre a eu lieu le premier miracle accompli par lui.

Pendant toutes ces années, nous avons entendu un grand nombre de miracles du saint, nous avons consigné les témoignages de ceux à qui le saint était apparu ou qui les avait aidés. Il est apparu aux parents des malades ou à ces derniers eux-mêmes, dans les maisons, les hôpitaux, les salles d’opération, les salles de réanimation. Et ce au cours du sommeil, dans des visions, et parfois il s’est manifesté comme un homme vivant. Saint Luc est apparu comme évêque, ou comme médecin. Parfois, les malades l’ont vu avec le scalpel et les pansements dans les mains. Il accomplissait les opérations, et nombreux sont ceux qui, en se réveillant, voyaient sur leur corps des traces de sang ou de coutures. L’un des malades l’a vu en salle d’opération, alors qu’il assistait ou dirigeait d’autres chirurgiens au moment de l’intervention chirurgicale. Les médecins eux-mêmes confirment qu’ils avaient l’impression de ne pas opérer eux-mêmes, mais que leur main se mouvait en quelque sorte d’elle-même. En apparaissant à certains malades, saint Luc leur conseillait de rendre visite à notre monastère, en disant : « C’est là ma maison, viens me voir ! » Et lorsque ces gens venaient chez nous, ils reconnaissaient avec étonnement le saint représenté sur l’icône ou photographié.
De la masse imposante des témoignages concernant les miracles de saint Luc, je n’en ai choisi que quelques-uns qui confirment entièrement les paroles susmentionnées du Christ : «« Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes » (Jean XIV, 12).

Version française Bernard Le Caro
d'après

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