Avant de nous faire rencontrer Dieu, avant de nous faire prendre conscience de notre lien avec Dieu, la prière nous fait nous rencontrer nous-mêmes, elle nous révèle à nous-mêmes.
Et comment cela se révèle-t-il ? Cela trouble les profondeurs de notre âme. Peut-être savez-vous que les saints Pères disent « La prière est le miroir de l'âme ». Qu'est-ce que cela signifie ? Nous connaissons notre mesure dans le contexte de la prière et de l'acte de prier. Et vous devez savoir que ma mesure était très basse. J'ai rencontré une tempête de pensées. Et en disant : « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur », j'ai ressenti un bouleversement de mes pensées. Je pensais que tout le monde les avait, mais je ne l'ai pas dit. Je n'ai consulté personne, parce que je ne savais pas non plus que je devais le faire, ni comment le faire. Et les choses se sont déroulées d'elles-mêmes. Et c'était bien que je n'aie jamais lié la tourmente de mes pensées à la prière, parce que j'aurai peut-être abandonné la prière. Je n'ai pas abandonné, et c'était bien que je n'aie pas abandonné.
C'était, pour ainsi dire, la connaissance de soi par la prière. J'ai pris conscience de mes inclinations négatives et de mes efforts négatifs parce que vous devez savoir que les choses négatives que nous accumulons sont ajoutées à l'héritage négatif avec lequel nous venons au monde, dans le sens où nous nous remplissons de différents types d'impressions, d'informations, de choses que nous ne pouvons pas montrer partout et n'importe où, et cela se produit par hasard ainsi que par notre propre volonté, plusieurs fois.
Par exemple, si quelqu'un lit un roman passionnant, il remplit son âme de choses négatives, des choses qui le hantent par la suite. Saint Jean Climaque dit que la prière peut être souillée, impure, volée, perdue ou pure. Ceux qui ont résolu l'obscurité en eux-mêmes atteignent la prière pure. Et Saint Jean Climaque ne dit pas que si votre prière est impure, vous ne devriez pas prier, mais en priant, vous progressez dans la prière. Vous ne devriez jamais avoir peur de ce qui vous vient à l'esprit, ni de ce que vous avez vu, ni de ce qui vient des profondeurs de votre être ; l'important est de ne pas en vouloir. Et parce que nous ne sommes pas capables de nous mettre de l'ordre par nous-mêmes, nous demandons de l'aide à Dieu. Le salut, ai-je dit, vient du Sauveur. Et nous demandons de l'aide au Sauveur : « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur. »
Vous pouvez lire tous les livres du monde sur la prière, mais ce n'est rien comparé au fait de s'y engager réellement. Dieu ne se trouve pas dans les techniques, pas dans le fait que vous faites des prosternations, que vous vous agenouillez ou que vous vous tenez debout ; pas dans le fait que vous placez votre doigt sur votre cœur et que vous regardez votre cœur.
Ce ne sont que des choses qu'une personne utilise simplement pour mieux se concentrer. Et en réalité, ces choses n'ont aucune valeur pour notre vie intérieure, pour notre vie spirituelle intérieure.
Ce qui est important, c'est de faire attention à vos pensées, de sentir que vous êtes connecté au Christ Seigneur, de savoir que le salut vient par le Sauveur, et non de vous, de contourner les mauvaises pensées en restant ancré dans la prière, en apprenant à prier.
Ce qui est important, c'est de sentir la Présence de Dieu en vous-même, de sentir que Dieu se lève et que Ses ennemis se dispersent, de sentir que la Lumière du Sauveur est venue à vous, non pas dans le sens d'une lumière physique, mais d'une illumination, d'une conscience éclairée, d'une clarté d'âme, et c'est tout en fin de compte.
C'est de l'hésychie...
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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