"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 27 avril 2017

Père Basile Pasquier: UN PARI SUR L’AMOUR (1)

Père Basile

Le Père Basile Pasquier, français, est russe et tchouvache depuis déjà 22 ans.

Combien de tasses de café dois-je apporter, demanda la moniale.
Dix ! répondit Père Basile
"Il y a six personnes présentes, plus leurs anges gardiens..." Il mélange toujours un peu d'humour avec des vérités supérieures, donc on ne sait jamais, quand il plaisante, et quand il est visionnaire. Le père Basile Pasquier, higoumène du monastère masculin de la Sainte Trinité dans la ville de Tcheboksary, est un Français russe et chouvache qui  vit en Russie depuis vingt-deux ans.
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Marcher pieds nus vers Dieu

Comment se fait-il que vous ayez fini en Russie en premier lieu? Après tout, les Européens ont tendance à considérer la Russie comme un lieu vieillot, arriéré et sous développé...

Père Basile Pasquier: Quoi, la Russie est-elle un pays sauvage maintenant? Allons! La Russie est un grand pays. C’est plutôt, l'Occident qui est sauvage, ils ne l'appellent pas "l'Occident sauvage" pour rien, surtout maintenant, quand les gens commencent à oublier leurs racines chrétiennes. Cet oubli produira une désintégration. Quant à la Russie... Ils pensaient que sa fin était venue dans les années nonante, mais comme on dit, l'herbe qui a été arrachée a développé de profondes racines...

Cela signifie-t-il que vous n'avez pas eu de mal à choisir?

C'est juste que le Seigneur m'a soudainement poussé en Russie. La foi orthodoxe m'a amené ici.

Et quand avez-vous réalisé que vous iriez vers l'Orthodoxie?

J'ai grandi dans une famille catholique. Quand j'avais quinze ans, j'ai traversé une crise - cela ne pouvait pas être évité - j'étais intéressé à jouer au football, pas à l'Eglise. Maintenant, imaginez un village français en Vendée et, en son centre, une église avec de très beaux et très hauts clochers. Toutes les quinze minutes, les cloches sonnent. Il y avait une sonnerie de cloche spéciale pour le service au début, une autre sonnerie de cloche pour le service ultérieur, il y avait différentes sonneries de cloche pour les mariages et les baptêmes. Devant l'église, il y a un endroit où les hommes se rassemblent avant le service, car, à l'époque, tout le monde assistait aux offices... Après le service, tout le monde allait au bistrot pour parler, y compris le prêtre. En passant, parler aux gens après l’office n'est pas du tout une mauvaise façon de servir pour un prêtre. Il y avait, évidemment, ceux qui se dirigeaient directement vers le bistrot - les joueurs de football, les parieurs qui jouaient aux courses. Et je me souviens d'être debout dans cet endroit à quinze ans me demandant, où devrais-je aller? Et à un moment donné, j'ai tourné "à gauche", je pensais que j'avais choisi le football. Pourtant, ce jour-là, je suis encore allé à l'église. Et, savez-vous quoi, cela s'est avéré être un TEL jour! Pâques des vitraux brillaient au soleil, des lumières vives, des hymnes pascales... Après cela, c'était tout, je suis resté à l'église. J'ai commencé à assister à des offices même lorsque personne d'autre n'y participait. En semaine après l'école. Ces services, bien sûr, étaient différents de nos services orthodoxes, ils étaient très «secs», une demi-heure et c'était fini. Cela devenait un peu ennuyeux, il n’y avait que moi et une vieille dame. Ensuite, j'ai commencé à lire vos livres russes sur la théologie. Et à marcher sur pieds nus. Même en hiver.


Le monastère masculin de la Sainte Trinité dans la ville de Tcheboksary 

Essayiez-vous d'être un ascète?

Eh bien, je ne sais pas, un jeune homme estime qu'il est important de se démarquer de la foule. C'est ainsi que je me suis distingué. Je suis allé dans une école catholique, bien sûr, dirigé par des religieuses, l'éducation morale a été prise en charge. Mais il y avait encore une soif de théologie. Après l'obtention du diplôme, j'ai travaillé un peu, acheté un sac à dos et une tente avec mes premiers gains, j'ai dit au revoir à la famille et suis allé au sud. J'y ai fini dans mon futur monastère qui, à l'époque, était encore une communauté chrétienne. Nous vivions ensemble comme une famille, en partageant nos gains.

Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après

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