Une autre intellectuelle qui rendit visite au staretz Nectaire à Optina, fut la grande poétesse russe Anna Akhmatova. Elle souffrait après la mort de son époux, lui aussi grand poète des temps modernes, Goumilev. Son arrivée fut saluée par le staretz qui avaient beaucoup de visiteurs de cette trempe.
" Batiouchka, bénis cette poétesse," dit-on au staretz Nectaire, et on lui lit quelques vers sur l'amour, la passion et la tragédie. Il dit: " Elle en est digne... nous sommes honorés qu'elle vienne à Optina. Il y a deux pièces pour elle ici." Elle vint. Elle vécut là plusieurs jours avec Irisha Bobkova, future Mère Séraphima, dans une cellule du bâtiment de l'infirmerie, construite sur l'Eglise de Saint Hilarion le Grand.
De quoi parla le grand staretz avec cette célèbre poétesse? C'est resté un mystère... Mais n'était-ce pas par ses prières qu'Akhmatova, pendant le cours de sa vie dans l'enfer soviétique, garda sa foi et son bon sens, et ne trahit pas la Russie, son œuvre créatrice et ses amis? N'était-ce pas la protection d'Optina qui la sauva des camps et des prisons, du blocus et de la mort par inanition? Elle ne parla jamais de cela avec quiconque, mais son seul vers dans Requiem, "Et je n'irai plus à Optina," résonne avec une sorte de douleur surnaturelle.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après I.M. Kontzevitch,
Elder Nectary of Optina,
St. Herman of Alaska Brotherhood, 1998
Platina, Californie,
USA
N.Altman. Portrait de la Poétesse Anna Akhmatova. 1914
Video: Anna Akhmatova récite un de ses poèmes: A la Muse
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