"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 8 mai 2009

Saint Nicolas: le blasphème


Николай Чудотворец

Cette histoire s'est passée de nos jours, dans une famille soviétique modeste dans la ville de Kuibychev, vers Samara, à la fin des années 1950. La mère et sa fille étaient allaient célébrer le Jour de l'An. La fille, Zoya, avait invité sept de ses amis, des filles et de jeunes hommes, pour une fête avec des danses. C'était l'époque du jeûne de la Nativité, et la mère qui était croyante,  a demandé à Zoya de ne pas faire de fête, mais la fille a insisté. Dans la soirée, la mère est allée à l'église pour prier.

Les invités sont arrivés, mais le fiancé de Zoya, Nicholas, n'était pas encore arrivé. Ils ne l'ont pas attendu, ils ont commencé à danser. Les filles et les jeunes gens ont formé des  couples,  et Zoya est restée seule. Vexée, elle a pris une icône de Saint Nicolas le thaumaturge et a dit: "Je prend ce Nicholas et je danse avec lui», en ignorant ses amis, qui lui demandaient de ne pas faire un tel blasphème. «S'il y a un Dieu, il va me punir», dit-elle. 

Ils ont commencé la danse, ont fait deux tours, quand soudain, il y eut  un bruit inimaginable, un tourbillon et un éclair de lumière éblouissante. 

La joie fut transformée en horreur. Tout le monde a couru hors de la pièce de peur. Seule Zoya est restée debout avec l'icône du saint, la pressant sur sa poitrine, pétrifiée, glacée comme du marbre. 

Rien de ce que les médecins ont essayé, n'a pu la ramener à la raison. Les aiguilles se sont pliées à l'injection dans sa chair, comme si elles s'enfonçaient sur une pierre. Ils voulurent amener la jeune fille à l'hôpital pour un contrôle, mais ils ne pouvaient la faire bouger de sa place: c'était comme si ses pieds étaient rivés au sol. Mais son cœur battait, Zoya était vivante. A partir de ce moment, elle ne put ni boire, ni manger. 

Quand la mère est revenue et a vu ce qui s'était passé, elle a perdu conscience et a été emmenée dans un hôpital, d'où elle est revenue quelques jours plus tard: la foi dans la miséricorde de Dieu, la prière ardente pour le pardon de sa fille ont restauré sa force. Elle est revenue à la raison et a prié pour demander la miséricorde et l'aide de Dieu. 

Dans un premier temps, la maison a été entourée par des foules de personnes - les croyants, les médecins, les ecclésiastiques, les simples curieux. Mais bientôt, la maison fut fermée aux visiteurs par ordre des autorités. 

Deux miliciens la surveillait en garde renouvelée de 8 heures. Plusieurs des gardiens, encore très jeunes (28-32 ans) à cause de l'horreur ressentie quand, à minuit Zoya hurlait d'une voix terrible, ont vu leurs cheveux soudain devenir  gris. La nuit, sa mère priait à ses côtés. 

Avant la fête de l'Annonciation (cette année-là c'était le samedi de la troisième semaine du Grand Carême) un vieillard digne est venu et a demandé l'autorisation de voir Zoya. Mais les miliciens en poste le lui ont refusé. Il est venu à nouveau le lendemain, mais là encore, les différents gardes l'ont empêché d'entrer. 

La troisième fois, le jour même de l'Annonciation, on lui a permis d'entrer. Les gardiens l'ont entendu demander tendrement à Zoya: «Eh bien, es-tu fatiguée de rester debout?" 

Quelque temps a passé, et quand les miliciens de service sont allés pour faire sortir le vieillard, il n'était pas là. Tout le monde est convaincu que c'était Saint-Nicolas. 

Zoya était donc restée debout 4 mois (128 jours), jusques à Pâques, qui a été le 23 avril de cette année (6 Mai avec le nouveau calendrier). Après Pâques, Zoya s'est remise à vivre; son corps s'est détendu, la vitalité est apparue dans ses muscles. Elle a été mise au lit, mais elle a continué à demander à tous de prier. 

Tous ces événements ont frappé les citoyens de la ville de Kuibychev et de ses environs, de sorte que beaucoup de gens, en voyant ces miracles, ont été convertis à la foi. Les gens étaient pressés de se confesser à l'église. Les non-orthodoxes ont été baptisés. Ceux qui étaient sans croix pectorales, ont commencé à en porter une. La transformation a été si grande, qu'il n'y avait pas assez de croix dans les églises, pour ceux qui en demandaient une pour eux. 

Au troisième jour de Pâques, Zoya est partie vers Dieu, après avoir parcouru un chemin difficile: debout 128 jours devant la face de Dieu pour la rédemption de son péché. L'Esprit Saint a conservé la vie de l'âme, après l'avoir ressuscitée de péchés mortels, de sorte que dans les jours prochains  de la résurrection de tous les vivants et de tous les morts, elle pourra ressusciter dans son corps pour la vie éternelle. Le nom de Zoya, signifie «vie» [Zoi en grec].

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


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