Je continue à penser à une conversation dans The Way of a Pilgrim ( en français Les Récits du Pèlerin Russe), celui entre le pèlerin et le capitaine. Comment après des années de consommation abusive d'alcool et au bord du désespoir, le capitaine trouve la guérison. Pas dans la détermination de sa volonté ou l'art des médecins, mais dans la lecture des Évangiles. Chaque fois que les passions se réveillent, le Livre s'ouvre et la Grâce guérit. Et au moment où il termine la lecture des quatre Evangiles, peu à peu, tentation après tentation, son désir de boire est arrêté par des eaux vives.
Alors, le capitaine fait un vœu, en remerciement pour sa guérison. Chaque jour, il lit de bout en bout l'un des Evangiles. Quel que soit l'obstacle, même si l'épuisement s'installe, sa femme ou son fils font la lecture à haute voix, lui couché dans son lit, les yeux clos, lourds. Même alors, il tient sa promesse. Et tous les jours de sa vie, il porte le livre de son Evangile, relié en argent, sur sa poitrine.
Et moi, je pense à la conversation entre le pèlerin et le capitaine, et à toutes ces fois dans ma vie... Le temps où les paroles du Livre de Vie ont été les seules en mesure d'apporter un remède, les seules capables d'apaiser mes douleurs profondes et tout ce qui fait mal. C'est le genre de médicament que vous continuez à prendre, en cas de maladie et lorsque vous êtes en pleine santé. Chaque jour, j'ouvre la couverture de ce livre, je l'ouvre comme la porte d'une pharmacie, et j'y trouve le remède à tout ce qui trouble mon cœur affligé.
Si la douleur vous arrive, plongez en elles [ces paroles de l'Ecriture] comme dans un coffre de médicaments; prenez là la consolation de votre peine, que ce soit la perte ou la mort, ou le deuil de relations, ou plutôt ne vous contentez pas de plonger en elles, mais les faire entièrement vôtres, en les gardant dans votre esprit.
Saint Jean Chrysostome
Les pages sont toujours nouvelles, ces paroles, je les ai lues encore et encore. Une lettre écrite pour le cœur. Et même une phrase brève, juste une parole, peut atteindre tout au fond et me saisir, me soulever du fond. Une parole que je n'avais jamais semblé remarquer, celle qui avait été cachée tout ce temps, en attendant de se faire connaître juste au bon moment. L'heure de la guérison. Les mots qui viennent à la vie, pour sonder les lieux secrets du cœur. Des syllabes inspirées de Dieu, identifiant la maladie. Des paroles apaisant les douleurs, de l'huile versée sur les blessures de l'âme.
Ce puits de mots de vie n'a pas de fond. C'est le seul livre qui ne peut être épuisé. Parce que ses paroles ne sont pas écrites pour l'esprit. Elles visent le cœur et elles vous apprennent à écouter. Juste pour vous arrêter au calme et entendre, parce que la voix de l'Auteur les lit dans votre âme. Et ce genre de lecture à haute voix change une personne, quand Dieu lit la grâce dans la chair et le sang, et que l'Esprit insuffle la vie.
Car il est impossible, impossible pour quiconque de rester sans bienfait, s'il lit toujours avec attention.
Saint Jean Chrysostome
Lit continuellement. Ce sont des paroles que je lis chaque année comme nouvelles, chacune d'elles et toutes ensemble. Sans cesse. J'essaie. Le capitaine de l'histoire du pèlerin lit un Évangile chaque jour, et je lis toute les Ecritures chaque année. Tous deux, en action de grâces pour les paroles qui ont guéri, des paroles qui continuent à guérie une femme brisée, peu à peu, mot par mot.
Et maintenant, nous avons atteint un nouveau départ, la nouvelle année civile, et il est temps de recommencer.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Katherine/ Mary
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire