"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 7 mai 2010

Saint Bède le Vénérable, écrivain, confesseur (735)



Presque tout ce qui est connu de la vie de Bède est contenu dans le dernier chapitre de son Historia Ecclesiastica, une histoire de l'Église d'Angleterre. Elle fut achevée aux environs de 731, et Bède indique qu'il était alors dans sa cinquante-neuvième année, ce qui donnerait une date de naissance probable vers 672 ou 673. Une source mineure d'information est la lettre de son disciple Cuthbert concernant la mort de Bède. Cuthbert est probablement la même personne que l'higoumène défunt de Wearmouth-Jarrow, mais ce n'est pas tout à fait sûr. Bède le Vénérable, dans l'Historia, donne sa ville natale comme étant "sur les terres de ce monastère". Il fait allusion aux monastères jumelées de Wearmouth et de Jarrow, près des actuelles villes de Sunderland et Newcastle respectivement, toutes deux ont été revendiquées comme sa ville natale, et il y a aussi une tradition selon laquelle il est né à Monkton, à deux miles du monastère de Jarrow. Bède ne dit rien de ses origines, mais ses relations avec des hommes d'ascendance nobles suggèrent que sa propre famille était prospère. Le premier higoumène de Bède était Benoît Biscop, et les noms "Biscop" et "Beda" apparaissent dans une liste royale des rois de Lindsey aux environs de l'an de grâce 800, suggérant que Bède est issu d'une famille noble.

Son nom est rare, ne survenant que deux fois dans le Liber vitae de la Cathédrale de Durham, dont l'un est supposé être l'auteur. Il y a aussi un Bieda qui est mentionné dans la Chronique anglo-saxonne dans l'année 501, mais ce sont les seules mentions du nom dans les manuscrits. Le nom dérive probablement de l'ancien anglais bēd, signifiant prière, et si c'était le nom Bède donné à la naissance, cela signifie probablement que sa famille avait prévu son entrée dans le clergé dès sa naissance. À l'âge de sept ans, il fut envoyé au monastère de Wearmouth par sa famille pour être éduqué par Benoît Biscop et plus tard par Ceolfrith.

Bède ne dit pas si à ce moment, il était déjà destiné à être moine. Il était alors assez fréquent en Irlande t pour les jeunes garçons, en particulier ceux de noble naissance, d'être mis en nourrice, la pratique était également susceptible d'avoir été répandue chez les peuples germaniques d'Angleterre. Le monastère de Wearmouth, monastère jumeau de Jarrow fut fondé par Ceolfrith en 682, et Bède fut probablement transférés0 à Jarrow avec Ceolfrith cette année-là.

Quatre ans plus tard, en 686, la peste éclata à Jarrow. La vie de Ceolfrith, écrite vers 710, mentionne que seulement deux moines survivants ont été capable de chanter "les antiennes": l'un était Ceolfrith, et l'autre un jeune garçon de 14 ans, considéré par la plupart des historiens comme étant Bède. Lorsque Bède avait d'environ 17 ans, Adomnan, higoumène du monastère d'Iona, visita Wearmouth et Jarrow. Bède aurait probablement rencontré l'abbé au cours de cette visite, et c'est peut-être Adomnan qui a suscité l'intérêt de Bède pour la controverse sur la date de Pâques. Aux alentours de 692, dans le dix-neuvième année de Bède, Bède fut ordonné diacre par l'évêque diocésain, Jean, qui était évêque d'Hexham. L'âge canonique pour l'ordination d'un diacre était de 25 ans; l'ordination précoce de Bède peut signifier que ses aptitudes furent considérées comme exceptionnelles, mais il est également possible que l'âge minimum requis était souvent ignoré.

Il se peut qu'il y ait eu des ordres mineurs au-dessous du diaconat, mais il n'existe aucune trace qui permette de savoir si Bède a servi dans l'un de ces ordres. Aux trente ans de Bède (vers 702) Bède est devenu prêtre, l'ordination étant de nouveau effectuée par l'évêque Jean. Vers 701 Bède écrivit ses premières œuvres, le De Arte Métrica et De Schematibus et Tropis et tous deux étaient destinés à être utilisés en classe pour l'enseignement. Il continua à écrire pour le reste de sa vie, et finit par rédiger plus de 60 livres, dont la plupart ont survécu. Toute sa production livresque ne peut être facilement datée, et peut-être que Bède travailla sur quelques textes sur une période de plusieurs années. Son dernier ouvrage existant est une lettre écrite en 734 à Ecgbert de York, un ancien étudiant.

Un manuscrit des Actes datant du 6e siècle, qui est censé avoir été utilisé par Bède existe encore. Bède peut également avoir travaillé sur l'une des Bibles latinea qui ont été copiées à Jarrow, dont l'une est actuellement détenue par la bibliothèque Laurentienne.

Bède fut un enseignant ainsi qu'un écrivain, il aimait la musique, et on dit qu'il était un chanteur accompli et qu'il récitait de la poésie en langue vernaculaire à la perfection. En 708, un certain nombre de moines d'Hexham accusèrent Bède d'hérésie, parce que son travail De temporibus donnait une chronologie différente de la théorie des Six Ages du monde de celle communément admise par les théologiens. L'accusation eut lieu face à l'évêque d'Hexham de l'époque, Wilfrid, qui était présent à une fête où quelques moines ivres exprimèrent l'accusation. Wilfrid ne répondit pas à l'accusation, mais un moine présent apprit l'épisode à Bède le Vénérable, qui répondit en quelques jours au moine, écrivit une lettre exposant sa défense et demanda que la lettre soit aussi lue à Wilfrid .

Bède eut une autre brêve rencontre avec Wilfrid, car l'historien lui-même dit qu'il rencontra Wilfrid, entre les années 706 et 709, et il parla d'Etheldrède d'Ély, l'higoumène d'Ely. Wilfrid avait assisté à l'exhumation de son corps en 695, et Bède interrogea l'évêque sur l'état exact du corps et demanda plus de détails sur sa vie, étant donné que Wilfrid avait été son conseiller.

En 733, Bède se rendit à York, pour rendre visite à Ecgbert, qui était alors évêque d'York. Le siège d'York fut élevé au rang d'archevêché en 735, et il est probable que Bède et Ecgbert examinèrent la proposition de l'élévation de ce siège lors de sa visite. Bède a aussi voyagé jusques au monastère de Lindisfarne, et à un certain moment il a visité le monastère, par ailleurs inconnu, d'un moine nommé Wicthed, visite qui est mentionnée dans une lettre à ce moine.

En raison de sa correspondance générale avec d'autres correspondants partout dans les Îles Britanniques, et par le fait que beaucoup de lettres impliquent que Bède avait rencontré ses correspondants, il est probable que Bède se rendit dans quelques autres lieux, mais rien de plus sur le calendrier de ces visites ou les emplacements ne peut être deviné. Bède espéra rendre visite à nouveau en 734 à Ecgbert, mais il fut trop malade pour faire le voyage. Il mourut le 26 mai 735 et fut enterré à Jarrow.

La lettre de Cuthbert relate en priorité les derniers jours de Bède, et elle a surtout un intérêt pour deux choses, un, elle dit d'abord que Bède a encore du mal à achever des travaux juste avant sa mort, et deux, elle mentionne la matière d'un poème que Bède composa sur son lit de mort.

Les restes de Bède peuvent avoir été transférés à la cathédrale de Durham au 11ème siècle, son tombeau fut pillé en 1541, mais son contenu fut probablement inhumé à nouveau dans la chapelle de Galilée de la cathédrale .

Une bizarrerie plus loin dans ses écrits, c'est que dans l'une de ses œuvres, le Commentaire sur les sept épîtres catholiques, il écrit d'une manière qui donne l'impression qu'il était marié. L'article en question est le seul dans ce travail qui soit écrit à la première personne, et Bède dit: "Les prières sont entravées par le devoir conjugal car aussi souvent que j'accomplis ce qui est dû à ma femme, je ne suis pas capable de prier". Un autre passage, dans le Commentaire sur Luc, mentionne aussi une femme à la première personne, et Bède écrit: "Autrefois je possédais une femme dans la passion du désir lubrique et maintenant je la possède dans l'honorable et véritable sanctification de l'Amour du Christ."

Collecte pour saint Bède le Vénérable
dans les anciens livres liturgiques anglais :
(Extrait du Missel du Old Sarum Rite)

Par l'intercession de Ton bienheureux confesseur Bède,
remplis-nous de joie,
ô Seigneur, notre Dieu,
car Tu as nous a accordés de progresser
par son enseignement paternel,
et de nous réjouir de sa fête solennelle et bénie.
Par notre Seigneur Jésus-Christ,
Ton Fils, Qui vit et règne avec Toi
dans l'unité de l'Esprit Saint,
Dieu dans les siècles des siècles. Amen!

Version française Claude Lopez-Ginisty
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Tombe de saint Bède le Vénérable

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Saint Bède et saint Jean

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