
St. Modomnoc descendait de la famille royale (ou, pour être plus exact, du clan) d'O'Neil dans l'Ulster, en Irlande du Nord. De tout son cœur, le jeune Modomnoc souhaitait servir Dieu en tant que prêtre, il alla donc au Pays de Galles pour recevoir une bonne éducation et une bonne formation dans le grand monastère de Mynyw, ou Menevia (aujourd'hui St. David) sous saint David, le saint patron du Pays de Galles. Contrairement aux autres disciples du grand abbé David qui pratiquaient le travail manuel, le chant à l'église et cultivait des légumes, le jeune ascète Modomnoc avait l'apiculture comme obédience. Modomnoc aimait beaucoup cette obédience et prenait grand soin des petites créatures qui étaient sous sa charge. Il s'en occupait, les gardait dans des ruches de paille spécialement conçues dans un coin abrité du grand jardin du monastère où il cultivait les plus belles fleurs qui étaient aimées et appréciées par ses abeilles.
Modomnoc parlait souvent aux abeilles et elles, à leur tour, volaient en essaims autour de sa tête, comme si elles lui parlaient dans leur langue et exprimaient la réciprocité pour son affection. À la fin de l'été, les abeilles fournissaient à saint Modomnoc avec une telle quantité de miel qu'il avait besoin d'aides pour le livrer au monastère. Grâce é saint Modomnoc et à ses abeilles fidèles, les moines du monastère de Mynyw avaient du miel en abondance. St. Modomnoc remerciait toujours Dieu de lui avoir envoyé une telle obédience. Tous les autres moines avaient peur des abeilles et évitaient de marcher ou d'apparaître dans le coin du jardin où vivaient les abeilles de Modomnoc parce qu'elles pouvaient les piquer, mais les insectes ne piquèrent jamais Modomnoc lui-même.
Cependant, avant d'avoir navigué trois miles, il vit soudain un petit nuage noir qui s'approchait rapidement de la côte galloise. Bientôt, le nuage s'approcha encore et le saint homme à son grand étonnement se rendit compte que c'étaient les abeilles de toutes les ruches du monastère de Mynyw. Les insectes commencèrent à descendre impétueusement et joyeusement sur le bateau de leur maître. Saint Modomnoc, ayant pitié des moines qui seraient privés de miel merveilleux, et craignant pour la sécurité des abeilles qui pourraient toutes périr pendant le voyage du Pays de Galles à l'Irlande, leur ordonna de rentrer. Mais les petites créatures cette fois-ci furent loin d'obéir à leur protecteur. Pendant ce temps, les marins, craignant les abeilles, supplièrent Modomnoc de prendre une décision dès que possible. Et le saint dut demander aux marins de retourner au Pays de Galles.
Les moines de Mynyw furent vraiment stupéfaits de voir saint Modomnoc revenir avec toutes les abeilles au Pays de Galles ! Le saint homme raconta à l'higoumène ce qui lui était arrivé et St. David suggéra qu'il s'embarque le lendemain matin, mais cette fois sans dire au revoir aux abeilles. Modomnoc fit ce qu'on lui avait dit. Mais l'événement se répéta : lorsque le saint eut couvert trois miles par la mer, les abeilles sous la forme d'un nuage le rattrapèrent. Alorss l'homme de Dieu décida de retourner à Mynyw.
L'higoumène, voyant que Modomnoc devait déjà revenir deux fois, lui dit : « Modomnoc, je te donne ces abeilles. Prends-les avec ma bénédiction. Je vois qu'elles ne pourront pas vivre sans toi. Et nous obtiendrons de nouvelles abeilles pour nous. » Modomnoc accepta d'accomplir la volonté de l'higoumène ; mais il dut persuader les marins pendant longtemps d'emmener les abeilles avec eux. En partant, St. David a dit à Modomnoc que les abeilles ne feraient aucun mal aux marins tant que le saint resterait à bord. Avant de partir, Modomnoc pria pour que les abeilles, si c'était la volonté de Dieu, puissent rester vivre dans le jardin de Mynyw car elles pourraient toutes mourir pendant leur vol vers l'Irlande. Cependant, même cette fois, toutes les abeilles volèrent après leur maître. Modomnoc fit un abri pour les abeilles sur son bateau et toutes sous son commandement s'y déplacèrent, attendant patiemment la fin du voyage en mer, ne faisant absolument aucun mal aux marins.
À son arrivée en Irlande, selon la tradition, St. Modomnoc érigea une église à Bremore près de la ville de Balbriggan, dans l'actuel comté de Dublin. Près de l'église, comme le dit la tradition, il installéanl'essaim de ses abeilles dans des ruches dans un jardin incroyablement beau qui ressemblait au jardin de Mynyw. Cet endroit est connu, jusques à ce jour, sous le nom de « l'église de l'apiculteur » (« Llan-Beach-Aire »). Ainsi, les Irlandais des temps anciens croient que les abeilles ainsi que l'apiculture sont apparus dans leur pays grâce à St. Modomnoc.
Très probablement, en arrivant en Irlande, Modomnoc entreprit un travail missionnaire et servit comme évêque d'Ossory. Il y a une tradition selon laquelle St. Modomnoc termina ses jours en tant qu'ermite à Tibraghny, au sud-ouest de l'actuel comté de Kilkenny, où il était particulièrement vénéré. Notre saint père Modomnoc reposa auprès du Seigneur vers 550. Le nom de Modomnoc a été inclus dans la « Martyrologie de St. Oengus » du monastère de Tallacht. Plus précisément, St. Oengus a écrit : « Dans un petit bateau, de l'est, au-dessus de la mer de couleur pure, mon Domnoc a apporté... la race douée des abeilles irlandaises. » Au fait, à peu près au même moment que St. Modomnoc en Irlande vivait une sainte femme nommée Gobnait, qui était higoumène de Ballyvourney dans le comté de Cork et une thaumaturge (commémorée le 11/24 février - seulement deux jours avant Modomnoc) qui était également apicultrice. Les chercheurs supposent que ses abeilles étaient des parents des abeilles de St. Modomnoc.
St. Modomnoc est largement vénéré comme le saint patron des abeilles et de l'apiculture jusques à ce jour.
Saint-Père Modomnoc, prie Dieu pour nous !
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
*
Souvent lorsque nous lisons de telles merveilles dans les Vies des Saints, nous avons la tentation de penser que ces choses appartiennent au passé. La Patéricon de Jordanville parle du moine Innocent, apiculteur et de sa vie avec les abeilles. Nous publierons bientôt sa vie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire