Le vide et l’agitation
Que faire de ces sentiments désagréables? Etant un chrétien
américain typique, la réponse semblait évidente: devenir plus occupé à
« Servir Dieu ». Je traînais avec les sans-abri un jour de la
semaine, tendais la main un autre jour aux non-croyants, j’allais à une étude
biblique un autre jour, j’étais impliqué dans le ministère carcéral, le culte
du dimanche matin, etc. Pendant une période où je me trouvais sans emploi, je me
suis impliqué dans diverses communautés spirituelles presque tous les jours de
la semaine.
Alors que le désir d'être impliqué et de servir Dieu
est admirable, je savais qu'il y avait quelque chose qui manquait. Peu importait combien j’étais impliqué, les chaleureuses effusions de l'événement
disparaissaient, et je restais avec mon agitation, mon vide, et même ma solitude
à certains moments. Je tentais de gérer mon péché du mieux que je pouvais, mais
il avait la haute main sur moi. J’étais esclave de mes désirs coupables et je montrais
un comportement autodestructeur qui faisait du mal, à la fois à moi et à d'autres.
Quelque chose devait changer.
Qu’est-ce que cette orthodoxie?
J’essayai le mouvement charismatique, je courais dans
les milieux chrétiens progressistes, je regardai en arrière vers mes racines du
christianisme conservateur, et j’envisageais même de commencer ma propre église
de maison. Rien ne donnait une réponse satisfaisante.
Un de mes mentors spirituels suggéra que je m’intéresse
à l'Orthodoxie orientale (il n’était pas orthodoxe lui-même, mais il avait des
amis qui l’étaient). " Ils ne sont rien de plus que l'Église catholique
romaine de l'Est." J’’ai repoussé sa suggestion d’un geste, lui disant que
j'avais lu des choses à leur sujet dans mes livres d'histoire; il m'a dit qu'il
y avait beaucoup plus que ça; il y avait une profondeur cachée et un trésor de
connaissance spirituelle au sein de l'Orthodoxie. Je respectais grandement son
opinion et je mis cette conversation en réserve pour plus tard.
Mon voyage spirituel continua comme je l'ai indiqué
auparavant: plein d'agitation et de vacuité. Mais je trouvais quelque chose de
bizarre: je continuais à me "cogner" aux chrétiens orthodoxes dans
mes discussions en ligne, ainsi qu’à leur théologie dans certaines de mes
lectures. Chaque fois que j’avais une opinion différente de la leur, je
trouvais que j’étais beaucoup plus en accord avec l'Eglise orthodoxe qu’avec
moi-même. Après un an ou deux, je décidai en soupirant qu'il était temps de
prendre sérieusement l'avis de mon mentor spirituel.
Comme avec de nombreux chercheurs, je commençai avec
Kallistos Ware L'Eglise orthodoxe et La Voie orthodoxe [The Orthodox Way]. C’étaient
de bons livres d'initiation qui m'aidèrent à comprendre certaines des croyances
et pratiques de l'Eglise orthodoxe. Après avoir lu la plupart de ces livres
et avoir eu plusieurs discussions avec des blogueurs orthodoxes, je décidai que
la seule chose qui restait était de faire la visite réelle d'une église
orthodoxe.
Depuis plusieurs mois, je voulais aller dans une
église orthodoxe, mais je craignais d’abandonner les gens. Finalement, je
décidai que je ne serait pas contrôlé par ma peur de l'opinion des autres, et que
j’irais là où je sentais que Dieu me conduisait. Ce fut une étape importante
pour moi.
J’eus une discussion difficile avec l'homme qui était
à l'époque mon pasteur. Alors que tout le monde n’éprouverait pas le besoin de
parler à son pasteur pour quitter son église, [je devais le faire car] je faisais partie de l'équipe de
culte du dimanche matin et, certains dimanches, j’en étais l’animateur
principal. Le pasteur était déçu de me voir partir, et je me sentais un peu
coupable de le laisser tomber. Je lui ai dit que cela ne serait que pour un
mois ou deux. Je ne savais pas ce que Dieu avait prévu pour moi.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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