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avril
GRAND JEUDI
Liturgie de Saint Basile le Grand
Lectures : Exode XIX, 10-19 ; Job XXXVIII, 1-23
; XLII, 1 1-5 ; Isaïe L, 4-11 ; I Cor. XI, 23-32 ;
Matth. XXVI, 1-20; Jn. XIII,3-17 ; Matth. XXVI, 21-39, Lc. XXII, 43-45,
Matth. XXVI, 40 – XXVII, 2.
LA LITURGIE DU GRAND JEUDI
La Liturgie de St Basile commence par les
vêpres. Le chant des chérubins et le chant après la communion (« Que
nos lèvres s’emplissent de Ta louange ») sont remplacés par :
« A Ta Cène mystique, fais-moi communier aujourd’hui... ». Ce chant est
également repris pendant la communion des fidèles. Nous reproduisons ci-dessous
les stichères du Lucernaire (« Seigneur, j’ai crié vers Toi, entends-moi).
Ton 2
Cтека́ется про́чее собо́рище iуде́йское,
да Содѣ́теля и Зижди́теля вся́ческихъ Пiла́ту
преда́стъ. О беззако́нныхъ, о невѣ́рныхъ ! Я́ко гряду́щаго суди́ти живы́мъ и
ме́ртвымъ, на су́дъ гото́вятъ: исцѣля́ющаго стра́сти, ко страсте́мъ
уготовля́ютъ. Го́споди долго-терпѣ́ливе, ве́лiя
Твоя́ ми́лость, сла́ва Тебѣ́.
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Le sanhédrin des Juifs se
rassemble pour livrer le Créateur de tout. Ô les iniques ! Ô les
impies ! Car ils préparent au jugement Celui qui viendra juger les
vivants et les morts ; Celui qui guérit les passions, ils Le préparent à
la Passion. Seigneur longanime, grande est Ta miséricorde, gloire à Toi !
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Iу́да беззако́нный, Го́споди, омочи́вый на Ве́чери ру́ку въ соли́лѣ съ Тобо́ю, простре́ къ беззако́ннымъ ру́цѣ прIя́ти сре́бреники, и мѵ́ра умы́сливый цѣ́ну, Тебе́ Безцѣ́ннаго не убоя́ся прода́ти : но́зѣ простры́й во е́же умы́ти, Влады́ку облобыза́ льсти́вно, во е́же преда́ти беззако́ннымъ
: ли́ка же апо́стольскаго
отве́ргся, и три́десять пове́ргъ сре́бреники, Твоего́
тридне́внаго воскре́сенIя не вѣ́дѣ, и́мже поми́луй насъ.
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Judas l’inique, Seigneur, qui mit la main dans le plat avec Toi lors
de la Cène, tendit la main aux hommes iniques pour recevoir les
deniers ; celui qui estima le prix du parfum, ne craignit point de Te
vendre, Toi le parfum inestimable ; celui qui étendit ses pieds afin
qu’ils fussent lavés, donna au Maître un baiser perfide, afin qu’Il fût livré
aux hommes iniques ; celui qui fut rejeté du chœur apostolique et jeta
les deniers, ne vit point la Résurrection du troisième jour, par laquelle,
aie pitié de nous.
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Iу́да преда́тель льсти́въ сый, льсти́внымъ лобза́нiемъ предаде́ Спа́са Го́спода, и Влады́ку всѣ́хъ, я́ко раба́ продаде́ iуде́омъ : я́ко овча́ на заколе́нiе, та́ко послѣ́доваше, А́гнецъ Бо́жiй, Сы́нъ О́тчiй, еди́нъ Многоми́лостивый.
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Judas
le traître, le fourbe, par un baiser perfide trahit le Seigneur et Sauveur et
lui le serviteur livra le Maître aux Juifs ; comme une brebis à
l’abattoir, le suit l’Agneau de Dieu, le Fils du Père, le seul Très Miséricordieux.
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Iу́да ра́бъ и льсте́цъ, учени́къ и навѣ́тникъ, дру́гъ и дiа́волъ, отъ дѣ́лъ яви́ся : послѣ́доваше бо Учи́телю, и на Него́ поуча́шеся преда́нiю, глаго́лаше въ себѣ́: преда́мъ Того́, и приобря́щу собра́нная имѣ́нiя, иска́ше же и мѵ́ру про́дану бы́ти, и Iису́са ле́стiю я́ти, отдаде́ цѣлова́нiе, предаде́ Христа́. И я́ко овча́ на заколе́нiе, си́це послѣ́доваше А́гнец Бо́жiй, еди́нъ Благоутро́бный и Человѣколю́бецъ.
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Judas
le serviteur et le fourbe, le disciple et l’insidieux, l’ami et le diable,
fut manifesté par ses actes : il suivait le Maître alors qu’il méditait
la trahison, disant en lui-même : je Le livrerai et je gagnerai l’argent
amassé. Cherchant à vendre le parfum, et à faire arrêter Jésus par la ruse,
il donna un baiser au Christ et
Le trahit. Et comme Agneau de Dieu, le seul Miséricordieux et Ami des hommes
le suivait.
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Его́же проповѣ́да А́гнца Иса́iа, гряде́тъ на заколе́нiе во́льное, и плещи́ дае́тъ на ра́ны, лани́ты на зауше́нiя, лица́ же не отврати́ отъ срамоты́ заплева́нiй, сме́ртiю же безобра́зною осужда́ется. Вся́ Безгрѣ́шный во́лею прiе́млетъ, да всѣ́мъ да́руетъ изъ ме́ртвыхъ воскресе́нiе.
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Celui
qu’Isaïe nomma l’Agneau, avance vers Son immolation volontaire, et donne Son
dos au fouet, Ses joues aux soufflets ; Il ne détourna pas Son visage de
la honte des crachats, Il est condamné à une mort honteuse. Celui qui est
sans péché subit tout pour accorder à tous la Résurrection des morts.
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Слава, и ныне, глас 6: Рожде́нiе ехíдновъ вои́стинну Iу́да, я́дшихъ ма́нну въ пусты́ни, и ро́пщущихъ на Пита́теля : еще́ бо бра́шну су́щу во устѣ́хъ ихъ, клевета́ху на Бо́га неблагода́рнiи : и се́й злочести́вый Небе́сный Хлѣ́бъ во устѣ́хъ нося́й, на Спа́са преда́тельство содѣ́ла. О нра́ва несы́тнаго, и де́рзости безчеловѣ́чныя! Пита́ющаго продае́тъ, и Его́же любля́ше Влады́ку, предая́ше на сме́рть : вои́стинну онѣхъ сы́нъ беззако́нный, и съ ни́ми па́губу наслѣ́дова. Но пощади́ Го́споди, ду́ши на́ша отъ такова́го безчеловѣчества, Еди́не въ долготерпѣнiи неизрече́нный.
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Gloire, et maintenant, ton 6 :
Judas,
tu appartiens vraiment à la race de vipères qui, alors qu’ils mangèrent la
manne dans le désert, murmurèrent contre Celui qui les nourrissait ; la
nourriture étant encore dans leur bouche, les ingrats blâmaient Dieu ;
et portant le Pain Céleste dans sa bouche, il méditait la trahison contre le
Sauveur. Ô esprit cupide et audace inhumaine ! Il vend Celui qui l’a
nourri et il livra à la mort le Maître auquel il avait donné un baiser. Il
est vraiment le fils d’iniquité issu de ceux-ci, et avec eux il hérita la
perte. Mais délivre nos âmes, Seigneur, d’une telle inhumanité, Toi seul dont
la longanimité est ineffable.
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Tropaire, ton 8
Егда́ сла́вніи ученицы́ на умове́ніи ве́чери просвѣща́хуся, тoгда́ Іу́да злочести́вый, cpeбролю́біемъ неду́-говавъ, oмрача́шеся, и беззако́ннымъ судія́мъ Tебе́ пра́веднаго Cyдію́ предаéтъ. Bи́ждь, имѣ́ній paчи́телю, cи́хъ ра́ди удавле́ніe употреби́́вша ! Бѣжи́ несы́тыя души́, Учи́телю такова́я дерзну́вшія : и́же о вcѣ́xъ Благі́й, Го́споди сла́ва Teбѣ́.
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Lorsqu’à
la Cène, au Lavement des pieds, les glorieux disciples étaient illuminés,
Judas l’impie, malade d’avarice, se couvrait de ténèbres et aux juges
iniques il Te livrait, Toi le
juste Juge. Vois
donc, toi qui t’attaches
aux richesses, comment à cause d’elles il s’est pendu ! Fuis l’âme
insatiable qui osa commettre un tel acte contre le Maître. Toi qui es bon envers tous, Seigneur, gloire à
Toi.
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Kondakion, ton 2
Хлѣ́бъ пріе́мъ въ pýцѣ преда́тель, coкрове́нно ты́я прocтиpáeтъ, и пріе́́млетъ цѣ́ну созда́вшаго Свои́ма рукáма человѣ́ка ; и неиспра́вленъ пребы́сть Іу́да ра́бъ и льсте́цъ.
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Ayant reçu le pain dans Ses mains, le traître les tend en secret pour
recevoir le prix de Celui qui a façonné l’homme de Ses propres mains. Il est
demeuré incorrigible, lui le serviteur et félon.
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Au lieu
du chant des chérubins :
Béчepи Твоея́ та́йныя днécь, Cы́нe Бо́жій, прича́стника мя́ пріими́ ; не бо́ враго́мъ Твои́мъ та́йнy повѣ́мъ, ни лобза́нія Ти́ да́мъ я́ко Іу́да, но я́ко разбо́йникъ исповѣ́даю Tя́ : помяни́ мя́ Го́споди во Ца́рствіи Твоéмъ.
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À Ta Cène mystique, fais-moi communier aujourd’hui, ô Fils de Dieu,
car je ne dirai pas le secret à Tes ennemis, ni ne Te donnerai le baiser de Judas. Mais comme le
larron je Te crie : souviens-Toi de moi, Seigneur dans Ton Royaume.
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Au lieu de
« Il est digne en vérité » :
Стра́нствія Влады́чня, и безсме́ртныя Трапе́зы
на го́рнѣмъ мѣ́стѣ, высо́кими yмы́, вѣ́рніи пріиди́те
наслади́мся, возше́дша
сло́ва, oтъ Сло́ва
научи́вшeecя, Его́же величáeмъ.
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Venez fidèles, rassasions-nous de
l’hospitalité du Maître et de la Table immortelle, en la chambre haute,
élevant l’esprit et apprenant la parole (de l’Écriture) du Verbe, que nous
magnifions.
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HOMÉLIE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME SUR LE JEUDI SAINT
…
Mais il est temps enfin de s'approcher de cette table terrible. Approchons-nous
donc tous avec le calme et la vigilance convenables. Qu'on ne voie plus de
Judas, plus d'esprits pervers, d'âme empoisonnée affichant des sentiments
qu'elle n'a pas. Le Christ est là : c'est Lui qui a préparé cette table, c'est
Lui qu'on y reçoit. Ce n'est pas un homme qui fait que ce qui nous est offert
soit véritablement le Corps et le Sang de Jésus-Christ, mais c'est ce même
Christ qui a été crucifié pour nous (…) Écoutez donc ce qu'Il dit : Lorsque
vous offrez votre présent à l'autel, si vous vous souvenez en ce moment que
votre frère a quelque chose contre vous, laissez votre offrande à l'autel et
allez vous réconcilier avec votre frère, après quoi vous viendrez offrir votre
présent. (Matth. V, 23, 24.) Qu'hésitez-vous à pardonner, puisque ce
sacrifice a été institué pour la paix avec votre frère? Si donc le but de ce Sacrifice
est de vous conserver en paix avec votre frère et que vous ne vouliez pas de cette
paix, vous participez en vain au Sacrifice, votre action est rendue inutile.
Commencez donc par accomplir ce pourquoi le Sacrifice a été offert et alors
vous en recueillerez abondamment les fruits. Le Fils de Dieu est descendu pour
réconcilier notre nature avec son Seigneur, et de plus, pour nous faire
participer à Son Nom si nous voulions imiter son action. Écoutez : Bienheureux
les pacificateurs, parce qu'ils seront appelés enfants de Dieu. (Matth. V,
9.) Ce qu'a fait le Fils unique de Dieu, faites-le selon votre pouvoir, afin de
vous concilier la paix à vous-mêmes en même temps qu'aux autres. C'est pour
cela que vous êtes appelés pacifiques, enfants de Dieu, c'est pour cela qu'au
temps du Sacrifice on ne vous rappelle aucun autre
précepte que celui de la réconciliation avec votre frère, pour vous faire
comprendre que c'est le plus grand de tous. Je désirerais m'étendre davantage,
mais en voilà bien assez pour ceux qui sont attentifs, s'ils veulent s'en
souvenir. C'est pourquoi; mes bien-aimés, rappelons-nous toujours ces paroles,
et ces saints baisers de paix et cette communion redoutable. Rien n'est plus
propre à unir nos âmes et à faire de nous tous un seul corps que cette
participation au Corps de notre Sauveur. Confondons-nous donc tous en un seul
et même corps, non dans une union charnelle, mais par le lien mutuel de la
charité qui réunira nos âmes. Ce sera le moyen de recueillir avec confiance le
fruit de ce banquet. Quand même nous aurions pratiqué à l'infini des œuvres de
justice, si nous conservons le souvenir des injures, tout cela s'évanouit et ne
nous sert de rien; nous n'en pourrons retirer aucun profit pour le salut. Après
ces enseignements, laissons toute colère, et la conscience purifiée,
approchons-nous avec toute la douceur et l’humilité possibles de la Table du
Christ, à qui soient la gloire, l’honneur, le règne, avec le Père et le
Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.
Amen !
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