Ma confession la plus difficile, fut de loin celle où je dus admettre que j'étais un meurtrier. J'ai tué au moins trois personnes quand j'étais soldat au Viêt-Nam. A l'époque je voyais cela de la manière suivante: c'étaient eux ou moi. Mais des années après, je n'ai jamais arrêté de penser à ce qui était arrivé. Je fus en thérapie pour un temps, et cela me fit du bien, mais je continuai à être hanté par ceux que j'avais tués.
Finalement, en partie sous l'influence de mon épouse, j'apportai cela en confession. Ce fut la première fois que j'appelai ce que j'avais fait un meurtre,
Je pensai que mon prêtre allait me dire de ne pas utiliser ce mot, parce que je n'avais fait que ce qui m'était demandé en tant que soldat, mais il me demanda seulement ce qui était arrivé, et je le lui racontai. Je me mis à pleurer, et il pleura aussi. Ce fut une longue confession.
Juste avant de me donner l'absolution, il me demanda si je pouvais essayer de trouver un moyen d'aider les survivants de cette guerre. je fis quelques recherches, et finalement, je fus impliqué dans un projet pour aider les gens qui avaient été blessés pendant la guerre, des soldats amputés pour la plupart... Je suis retourné plusieurs fois au Viêt-Nam à présent.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après Jim Forest
Confession Doorway to Forgiveness
Orbis Books, New York,
USA, 2004
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