Le feu se serait déclaré dans le clocher du couvent en rénovation, à environ 30 mètres au-dessus du sol, avant de gagner le sommet, à près de 70 mètres, indique le communiqué publié par le ministère des situations d’urgence de la ville de Moscou dans la nuit de dimanche 15 à lundi 16 mars. Les 113 pompiers dépêchés sur place ont mis trois heures pour venir à bout des flammes, qui couvraient une surface d’environ 300 mètres carrés. Aux alentours de minuit et demi, l’incendie était sous contrôle, et à 01h23, il était tout à fait éteint, précise le communiqué.
Le premier chef adjoint du ministère des situations d’urgence de Moscou, Aleksander Gavrilov, a déclaré que les ouvriers qui restauraient le clocher ne respectaient pas les règles de sécurité et pourraient être à l’origine de l’incendie. Selon les autorités moscovites, le feu a en effet pu se déclencher suite à un court-circuit au niveau de l’équipement de restauration, dans un canon à chaleur utilisé pour sécher les murs. « Le département [ministère moscovite des situations d’urgence, ndlr] avait déjà noté des violations précédemment, mais ne pouvait pas renvoyer la société Stroykomplekt en charge des travaux, car le bâtiment est géré par des organismes fédéraux », a-t-il souligné.
Le ministre adjoint russe de la culture, Grigori Piroumov, a toutefois rejeté cette hypothèse, lundi 16 mars au matin. Il a assuré aux journalistes qu’aucun travail n’était en cours lorsque le bâtiment a pris feu, et que le dimanche – jour de l’incendie – étant un jour de repos, tous les circuits électriques étaient désactivés.
M. Piroumov a précisé que les dégâts causés par l’incendie étaient minimes. « Seuls les échafaudages étaient en feu, les flammes n’ont pas pénétré à l’intérieur du clocher », a-t-il insisté, ajoutant que l’incendie ne retarderait en rien les travaux de restauration. Selon le contrat, en vigueur depuis le mois de juillet de l’année dernière, tous les travaux doivent être finis pour le 1er septembre 2015. « Nous avons convenu avec la société Stroykomplekt que les délais ne changeraient pas », a déclaré M. Piroumov, précisant que cette décision avait été prise sur la base d’une observation extérieure du bâtiment uniquement. « Il est très difficile pour le moment d’évaluer les dégâts réels, mais apparemment, seul le bois a brûlé. En tout cas, nous allons tout restaurer dans les temps », a-t-il assuré.
Du côté de l’église orthodoxe, on craint tout de même que les cloches en bronze, qui ont été soumises à de très hautes températures, ne se fissurent. L’évêque de Moscou Nikolaï Balachikhinski a toutefois fait savoir que, bien que les sœurs du couvent Novodievitchi aient passé une nuit blanche, le service n’a pas été interrompu et les sœurs ont continué à vivre normalement. « Elles gardent le moral. Et, grâce à Dieu, les dégâts sont minimes », a déclaré l’attaché de presse de l’évêque de Moscou à RIA Novosti.
Par ailleurs, les enquêteurs n’excluent pas la thèse d’un incendie déclenché par un voleur de feuilles d’or. « N’oublions pas que le dôme du clocher est recouvert de dorures, […] et des étrangers auraient facilement pu monter sur la tour du clocher, a précisé une source au sein du ministère des situations d’urgence de la capitale. Les résultats préliminaires de l’enquête, qui seront connus dans les prochaines semaines, devraient déjà permettre de déterminer si l’hypothèse du vol est à écarter ou non », conclut la même source.
Le monastère de Novodievitchi, construit au 16ème siècle, est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2004. Il a été fondé en 1524 par le Grand-prince Vassili III et est extrêmement bien conservé, ce qui en fait l’un des sites touristiques phare de la ville. Le monastère est notamment connu pour son cimetière, où reposent de grandes personnalités russes et soviétiques, notamment l’écrivain Anton Tchekhov, l’ancien dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev ou le premier président de la Fédération de Russie, Boris Eltsine.
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