"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 14 février 2008

Saint Jean le Russe


Святой Иоанн Русский, исповедник

Saint Jean le Russe
Un saint pour notre temps
«Glorifions et chantons des hymnes pour remercier le Dieu très compatissant car Il nous a jugés dignes en ces temps mauvais de voir se lever, dans le ciel ténébreux de l’incroyance, les nouveaux luminaires du spirituel firmament de notre Eglise orthodoxe. Ces Luminaires encouragent et réjouissent les fidèles et remplissent de honte les incroyants».
Photios Kontouglou (1895-1965), Iconographe byzantin

Né au sud de la Russie, le juste Jean fut attiré par Dieu dès son enfance. Lors de la guerre russo-turque de 1771, il fut fait prisonnier par les Tartares qui le vendirent ensuite à un officier de cavalerie turque de la région de Procopion (Urgup, en turc), en Asie Mineure.
Malgré toutes les tentatives pour lui faire abjurer le christianisme, Jean resta ferme dans la foi et refusa d’abandonner le Christ. Il dit à son maître qu’il le servirait de toutes ses forces, mais qu’il préférait mourir plutôt que d’oublier sa foi chrétienne.
Dieu adoucit alors le cœur de son maître et il laissa Jean vaquer à ses tâches et ne parla plus de conversion.
Jean vécut dans l’écurie, s’occupant des chevaux et priant. Il connaissait par cœur les psaumes en slavon qu’il récitait pour le bien de son âme.
Peu à peu, son maître turc et son épouse se mirent à l’aimer. Il lui proposèrent une petite pièce où il pourrait s’installer pour vivre plus à son aise et dans des conditions meilleures. Il préféra le lot de Job et continua sa vie au milieu des bêtes. Il poursuivit des veillées de prières, élevant vers Dieu les mains et lui offrant le sacrifice de sa vie sainte et pure.
Il allait souvent à l’église Saint-Georges construite dans le creux d’un rocher, près du lieu où vivait son maître. Il y communiait tous les samedis.
Son maître prospérait et devenait un personnage important dans la hiérarchie ottomane. Il alla un jour en pèlerinage et son épouse invita pendant son absence des amis afin de prier pour qu’il rentre sain et sauf de son errance.
Elle avait préparé du pilaf (riz, en turc). Jean en demanda un plat pour son maître. On le lui donna, pensant qu’il allait le manger lui-même ou en faire l’aumône selon son habitude. Mais il pria et ce plat alla vers son maître. De retour, ce dernier confirma ce grand miracle de saint Jean. Ainsi, dans l’Eglise de l’Alliance Mosaïque, le saint prophète Habacuc porta un repas à Daniel dans Babylone (Daniel, 14).
Puis,saint Jean devint malade et communia aux Saints Mystères du Corps et du Sang du Christ dans une pomme car il dut le faire en cachette des Turcs. Il mourut peu après et ses reliques restèrent incorrompues. Les Turcs tentèrent de les brûler en vain… Son corps resta entier.
En 1924, lors de l’échange inique des populations, les Grecs de Procopion transportèrent les reliques de saint Jean jusques à Halkis, en Grèce. Plus tard, ils les transférèrent dans le village nouvellement construit de Neo-Procopion, dans l’église de Saint-Constantin Sainte-Hélène. Enfin, en 1930, grâce aux dons des pèlerins,une grande église fut construite qui devint un grand centre de pèlerinage.
Dans une petite châsse, on peut voir les reliques incorrompues de saint Jean le Russe et c’est une fontaine de miracles qui sourd sans discontinuer de ses restes sacrés.
Rien ne résiste à l’intercession de saint Jean lorsqu’elle est demandée avec foi. C’est un grand défenseur des faibles, des malades et des délaissés de la vie.
Il n’était pas connu en Russie il y a encore quelques années car les seuls Grecs le vénéraient et sa patrie terrestre était sous le joug des athées. Depuis quelques années, sa vénération s’est répandue dans le monde à la vitesse de l’éclair. Il est vénéré par tous les orthodoxes et sa vénération dépasse quelquefois les frontières de la seule foi orthodoxe. Dans les Antilles, sa vénération se répand lentement: les anciens esclaves voient en Jean un saint proche de leurs ancêtres esclaves, puisqu'il connut lui aussi le joug de l'esclavage.
Il y a dans la vie de saint Jean une grande humilité et une grande fidélité. Ce sont les seules vertus qu’aiment les «petits» et il n’est pas étonnant que la ferveur populaire ait fait de lui un grand intercesseur devant l’Eternel.
Tous ceux qui ploient sous le joug des contraintes du monde, tous les esclaves du siècle, quel que soit leur esclavage, ont trouvé en saint Jean une oreille compatissante et attentive avant de le considérer comme un modèle dans leur vie spirituelle. Il ne donna aucun enseignement spirituel par ses paroles ou ses écrits, mais il présenta à tous sa vie bienheureuse comme le livre ouvert où Dieu a abondamment manifesté Sa grâce.
Version française Claude Lopez-Ginisty
adaptation libre de : 
The Life of Saint John the Russian 
and New Confessor 
whose venerable relics 
are found in New Procopion
 on the Island of Euboia 
in Greece,
 in THE TRUE WINE, p. 29, 
Rosindale, USA, 
(sans date)
Version française Claude Lopez-Ginisty

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