"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 27 juin 2011

Archimandrite Georges, Higoumène du Monastère de Grigorios au Mont Athos: (3)La contribution de la Mère de Dieu à la divinisation de l'homme



Alors, le Seigneur Jésus nous donne cette possibilité, de nous unir à Dieu, et de revenir à l'objectif primordial, que Dieu a préparé pour l'homme. C'est pourquoi il est décrit dans l'Écriture Sainte comme le chemin, la porte, le bon berger, la vie, la résurrection, la lumière. Il est le nouvel Adam, qui répare la faute du premier Adam. Le premier Adam nous a séparés de Dieu par sa désobéissance et son égoïsme. Par Son amour, et Son obéissance au Père, obéissance jusques à la mort, à la mort sur la Croix, le second Adam, le Christ, nous ramène une fois de plus à Dieu. Il oriente à nouveau notre liberté vers Dieu, afin que, en la Lui offrant, nous nous unissions à Lui.

Mais l'œuvre du nouvel Adam pré-suppose l'œuvre de la nouvelle Eve, la Panaghia [Toute Sainte/ Mère de Dieu], qui, ainsi, répare le tort causé par l'Eve de jadis. Eve a conduit Adam à la désobéissance. La nouvelle Eve, la Panaghia, contribue à l'incarnation du nouvel Adam qui va guider la race humaine vers l'obéissance à Dieu. Pour cette raison, comme première personne humaine qui ait obtenu la théosis [divinisation] d'une manière exceptionnelle, voire irremplaçable,  Notre Dame la Théotokos a joué un rôle dans notre salut, qui est non seulement fondamental, mais aussi nécessaire et irremplaçable.

Selon saint Nicolas Cabasilas, théologien du grand 14e siècle, si la Panaghia n'avait pas, dans son obéissance, offert sa liberté à Dieu - si elle n'avait pas dit "oui" à Dieu - Dieu n'aurait pas été en mesure de s'incarner. Parce que Dieu, qui avait donné la liberté à l'homme, n'aurait pas été en mesure de la violer. Il n'aurait pas été en mesure de s'incarner, s'il n'y avait pas eu une psyché d'une telle pureté, toute sainte, immaculée comme celle de la Théotokos, qui lui avait complètement offert sa liberté, sa volonté, d'elle-même à Dieu, afin de l'attirer vers elle-même et vers nous.

Nous devons beaucoup à la Panaghia. C'est pourquoi notre Eglise honore et vénère la Mère de Dieu. C'est pourquoi saint Grégoire Palamas, résumant la théologie patristique, affirme que notre Panaghia détient la deuxième place après la Sainte Trinité, qu'elle est dieu, après Dieu, la frontière entre le créé et l'incréé. "Elle conduit ceux qui sont sauvés", selon une autre belle expression d'un théologien de notre Église. Et saint Nicodème de la Sainte Montagne, le luminaire inébranlable et le docteur de l'Église, a souligné que les rangs angéliques sont illuminés par la lumière qu'ils reçoivent de la Panaghia.

C'est pourquoi elle est loué par notre Eglise comme "plus vénérable que les chérubim et incomparablement plus glorieuse que les Séraphim.

L'incarnation du Logos et de la Théosis de l'homme sont le grand mystère de notre foi et de notre théologie.

Notre Eglise orthodoxe vit ça tous les jours avec ses Mystères [sacrements], ses hymnes, ses icônes,  sa vie toute entière. Même l'architecture d'une église orthodoxe témoigne de cela. Le grand dôme de l'église, sur lequel est peint le Pantocrator, symbolise la descente du Ciel sur la terre, il nous dit que le Seigneur pencha les cieux et descendit. Le Saint-évangéliste Jean écrit que Dieu est devenu homme "et a habité parmi nous"(Jn 1:14).

Et parce qu'Il est devenu l'homme à travers la Theotokos, la Mère de Dieu, nous la dépeignons dans l'abside de l'autel, pour indiquer que, grâce à elle, Dieu vient sur terre et vers les hommes. Elle est "le pont par lequel Dieu est descendu", et encore, "elle qui mène ceux de la terre au ciel", l'abside des cieux, l'espace de l'iaccessible, qui contenait le Dieu inaccessible en elle-même, pour notre salut.

DE plus, notre Eglise dépeint des hommes divinisés: ceux qui sont devenus des dieux par la grâce, car Dieu s'est fait homme. C'est pourquoi dans nos églises orthodoxes, nous pouvons représenter non seulement le Dieu incarné, le Christ et sa Mère Immaculée, Notre Dame la génitrice de Dieu, mais aussi les saints autour et en dessous du Pantocrator. Sur tous les murs de l'Eglise nous peignons les résultats de l'incarnation de Dieu: les hommes saints et déifiés.

Par conséquent, en entrant dans une église orthodoxe et en voyant les belles icônes de saints, nous avons comprenons immédiatement et en faisons l'expérience: nous comprenons l'œuvre de Dieu pour l'homme et le but de notre vie.

Tout dans l'Eglise parle de l'incarnation de Dieu et de la déification de l'homme.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après



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