"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 3 octobre 2019

Un bel exemple d'intolérable racisme ecclésial/ UN HIÉRARQUE GREC DECLARE: NOUS SOMMES DE LA MÊME RACE QUE CONSTANTINOPLE, NOUS DEVONS NOUS RANGER DU CÔTÉ DU PATRIARCAT

Birds of a feather... flock together! disent les britanniques
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Zanthe 1er Octobre 2019
Récemment, plusieurs hiérarques et membres du clergé du Patriarcat de Moscou se sont rendus en pèlerinage dans les îles Ioniennes grecques, où ils ont eu l'occasion de rencontrer les dirigeants grecs de Zanthe et Dodoni et de discuter des événements orthodoxes actuels.

Au cours de la conversation, Son Éminence le Métropolite Chrysostome de Dodoni s'est exprimé sur la question ukrainienne, révélant l'influence de la conception particulière du Patriarcat de Constantinople sur certaines hiérarques de l'Église grecque.

Le dimanche 15 septembre, Son Eminence le Métropolite Isidore de Smolensk et Sa Grâce l'Evêque Séraphim de Bobruisk de l'Exarchat biélorusse et deux prêtres accompagnateurs ont été chaleureusement accueillis au Monastère des Strofades et de Saint Denys de Zanthe par Son Eminence le Métropolite Denys II et par Son Eminence Chrysostome de Dodoni, précédemment hiérarque de Zanthe, rapporte nyxthimeron.com.

Après avoir visité l'église sépulcrale de Saint Denys, les invités ont visité le musée ecclésiastique, échangé des cadeaux et se sont vu servir un riche repas au cours duquel ils ont rencontré Chrysostome, évêque depuis 1976, qui a exprimé son amour nostalgique pour les deux anciens patriarches de Moscou, avec lesquels il avait des liens étroits, ainsi que pour plusieurs autres figures historiques de l'Église russe.

Cependant, le Métropolite a révélé une autre attitude envers l'Église russe lorsque les invités ont abordé le sujet de la crise ukrainienne en cours. "Avec l'audace qui le distingue,[il] a souligné que tout problème aurait pu être soulevé et résolu au Saint et Grand Conseil de Crète (2016) si le Patriarcat de Moscou n'avait pas refusé, sous diverses excuses, d'y assister, sabotant ainsi l'unanimité et l'unité, et même contraignant les autres Églises. C'est parce que la Russie a toujours l'ambition d'être la " Troisième Rome ", rapporte nyxthimeron.com.

Si le Métropolite Chrysostome est simplement devenu vague sur les détails dans les années qui ont suivi le Concile ou s'il déformait intentionnellement le calendrier n'est pas clair.

L'Église orthodoxe bulgare a annoncé le 1er juin 2016 qu'elle n'assisterait pas au Concile ; l'Église antiochienne a annoncé le 6 juin qu'elle n'y assisterait pas ; et l'Église orthodoxe géorgienne a annoncé le 10 juin qu'elle ne le ferait pas. Ce n'est qu'après le retrait de ces trois Églises que l'Église russe a annoncé qu'elle ne pouvait y assister.

De plus, les Églises ne se sont pas simplement retirées, mais ont plutôt demandé que le Concile soit reporté afin que leurs questions respectives puissent être traitées. Le Patriarcat de Moscou a spécifiquement proposé de tenir une session préconciliaire d'urgence à cette fin, mais le Patriarche Bartholomée a refusé de le faire, choisissant plutôt de faire avancer le Concile sans unité panorthodoxe complète.

Alors que le Patriarcat de Constantinople reproche à l'Eglise russe d'avoir influencé les autres Eglises à se retirer, cela est toujours resté une spéculation sans fondement, tout comme les craintes paranoïaques d'une ecclésiologie de "Troisième Rome". Une position de respect pour les autres Églises locales leur permet de parler pour elles-mêmes, et chacune des Églises a exprimé ses propres raisons sérieuses de se retirer du Concile.

Et malgré ce qu’en dit le Métropolite Chrysostome, la question ukrainienne n'aurait pas été abordée en Crète, même si l'Église russe y avait assisté, comme l'a dit le Patriarche. En janvier 2016, Bartholomée avait déjà reconnu publiquement qu'il n'était pas à l'ordre du jour. L'ordre du jour officiel du Concile de Crète a été publié le 28 janvier, et n'incluait pas non plus le sujet de l'autocéphalie et comment l'accorder.

Le patriarche Bartholomée a fait référence au fait que l'autocéphalie n'a pas été traitée en Crète pour justifier sa revendication du droit d'accorder l'autocéphalie à n'importe qui, n'importe où.

Lors d'une rencontre avec les hiérarques russes, le Métropolite de Dodoni a également déclaré que chaque nation a le droit à l'autodétermination et à l'autocéphalie de l'Église. Rappelons, cependant, que le Patriarcat de Constantinople revendique pour lui-même de grandes parties de la Grèce, il y a donc deux Églises locales opérant dans une même nation.

Le Métropolite Chrysostome a également noté que l'autocéphalie est généralement donnée par le Patriarcat de Constantinople, comme ce fut le cas avec la Russie, la Grèce, la Serbie, la Roumanie et la Bulgarie. Il convient toutefois de noter que ces territoires relevaient de la juridiction du Patriarcat de Constantinople avant l'autocéphalie, alors que l'Ukraine ne fait plus partie de Constantinople depuis plus de 300 ans. De plus, l'Église géorgienne a reçu son ancienne autocéphalie du Patriarcat d'Antioche.

En ce qui concerne l'inquiétude des clercs russes au sujet du "patriarche" Philarète Denissenko, le Métropolite Chrysostome a de nouveau insisté sur le fait que tout aurait pu être réglé sans les efforts de l'Église russe pour "torpiller" tout concile panorthodoxe. Rappelons que Sa Béatitude le Patriarche Jean X d'Antioche, et beaucoup d'autres primats, hiérarques et synodes, ont spécifiquement fait appel au patriarche Bartholomée pour convoquer un concile panorthodoxe pour traiter de la question ukrainienne, et le patriarche Bartholomée refusa catégoriquement, invoquant l'échec du concile de Crète.

Le hiérarque grec a également critiqué l'Église russe pour avoir cessé la communion eucharistique avec le patriarcat de Constantinople, bien que les rapports ne mentionnent pas s'il a précisé comment, selon lui, une Église devrait répondre à une autre Église locale qui envahit son territoire de manière non canonique et érige des schismatiques en nouvelle Église.

Le métropolite Chrysostome conclut par une remarque très révélatrice, notant que l'Église de Grèce est de la même ethnie et de la même race que le patriarcat de Constantinople, et qu'il est donc inconcevable pour elle de ne pas s'aligner sur Constantinople.

Le métropolite grec fait écho au sentiment du patriarche Bartholomée et du patriarcat de Constantinople avec de telles remarques. Certains médias grecs et ukrainiens ont à plusieurs reprises qualifié la question ukrainienne de "Russie contre l'Ukraine" ou de "Russie contre Constantinople", plutôt que de la considérer sous l'angle de l'Orthodoxie.

En octobre de l'année dernière, le patriarche Bartholomée lui-même déclarait que "nos frères slaves ne peuvent tolérer la primauté du patriarcat œcuménique et de notre nation dans l'Orthodoxie" et que "que nos frères russes le veuillent ou non, tôt ou tard, ils suivront les décisions du patriarche œcuménique, car ils n'auront d'autre choix".

Une attitude similaire s'est manifestée récemment lorsque le Métropolite Ephraïm d'Hydra, Spetai et Égine a menacé de punir canoniquement trois clercs qui avaient écrit une lettre de soutien à Sa Béatitude le Métropolite Onuphre de Kiev et d'Ukraine. Considérant la question comme une question d'inimitié ethnique plutôt qu'une question de Sainte Orthodoxie, le métropolite a interprété leur soutien au Métropolite Onuphre comme une déclaration de loyauté au Patriarcat de Moscou, plutôt que comme la déclaration de loyauté envers les canons sacrés qu’ils mentionnaient.

Une telle attitude contraste fortement avec celle de beaucoup d'autres hiérarques, dont Sa Sainteté le Patriarche Irinée de l'Église orthodoxe serbe, qui a récemment dit que l'Église serbe est autocéphale et égale à toutes les autres Églises autocéphales, car la supériorité raciale ou ethnique n'a aucune place dans l'Église du Christ.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après

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