Cyrille d’Alexandrie, Commentaire sur saint Jean. Tome I (Livre I). Texte grec, introduction, traduction, notes et index par Bernard Meunier, collection « Sources chrétiennes » n° 600, Paris, Éditions du Cerf, 2018, 634 pages.
Ce n’est pas un hasard si le numéro 600 de la collection « Sources chrétiennes » a été attribué à ce volume : c’est un hommage à Bernard Meunier, qui en a réalisé l’édition, la traduction, l’annotation et l’introduction, et qui a pendant plusieurs années, après Jean-Noël Guinot et avant Guillaume Bady, dirigé avec brio l’Institut des Sources chrétiennes, voué depuis plus de soixante ans à la publication scientifique des textes des Pères de l’Église ; c’est aussi, comme chaque centième numéro de la collection, la marque d’un auteur et d’une œuvre majeurs.
L’Évangile de saint Jean avait été commenté par plusieurs prédécesseurs de saint Cyrille d’Alexandrie, dont les plus connus sont Origène et saint Jean Chrysostome. Mais le commentaire de saint Cyrille est le plus développé, d’une part parce qu’en 12 livres il commente verset par verset l’ensemble du texte évangélique (à l’exception de Jn 8, 1-11, absent du texte alexandrin, auquel il se réfère et de la plupart des manuscrit grecs anciens, et de Jn 10, 18 à 12, 48, dont l’exégèse figurait dans les livres VII et VIII dont seuls des fragments ont été conservés), d’autre part parce qu’il est particulièrement développé, occupant presque deux volumes de la Patrologie grecque de Migne (PG 73 et 74). C’est aussi, dans l’œuvre même de Cyrille, le commentaire exégétique le plus développé et le mieux conservé.
Bien que le commentaire prenne en compte tous les aspects du texte, il est dominé par des considérations dogmatiques, le souci majeur de Cyrille étant, lors de sa rédaction (car c’est un livre écrit, et non un recueil d’homélies) de réfuter l’hérésie arienne. Par ce projet, l’ouvrage, qui a été probablement écrit en plusieurs années, peut être daté de la même époque que le Thesaurus et les Dialogues sur la Trinité, soit entre 424 et 428/9. En ce qui concerne la christologie, le vocabulaire de Cyrille est encore hésitant, voire maladroit (c’est la controverse nestorienne, venue plus tard, qui l’obligera à affiner son vocabulaire) ; Bernard Meunier considère néanmoins que l’ouvrage « manifeste à l’évidence une pensée théologique arrivée à sa maturité ».
Ce volume contient le livre I du Commentaire et est consacré au commentaire des premiers versets de l’évangile (Jn 1-18), aujourd’hui désigné comme « Prologue ». Il n’est pas surprenant que l’exégèse de Cyrille, portant sur ce texte peu narratif et à haute teneur dogmatique, se caractérise par une lecture théologique et, dans le contexte antiarien de sa composition, par une nette orientation antihérétique. Il s’agit avant tout, contre diverses doctrines et spécialement l’arianisme, d’affirmer la divinité du Verbe et sa consubstantialité avec le Père. La question du Saint-Esprit reste ici discrète, mais elle sera abordée dans les livres V, IX et XI.
L’excellente introduction de Bernard Meunier – bien connu comme spécialiste de Cyrille, notamment par sa thèse Le Christ de Cyrille d’Alexandrie, l’humanité, le salut et la question monophysite (« Théologie historique » n° 104, Beauchesne, 1987) – donne une présentation synthétique de l’ensemble du Commentaire, mais en privilégiant, comme il se doit, le livre I publié ici. Le texte grec a été édité à nouveaux frais, mais comporte cependant peu de variantes par rapport à l’édition Pusey qui servait jusqu’à présent de référence. La traduction est la première réalisée en langue française.
On attend avec impatience la publication des Livres suivants (en 10 volumes), dont la préparation est coordonnée par Bernard Meunier et Marie-Odile Boulnois, et qui engagera plusieurs collaborateurs qui sont d’ores et déjà au travail.
Ce n’est pas un hasard si le numéro 600 de la collection « Sources chrétiennes » a été attribué à ce volume : c’est un hommage à Bernard Meunier, qui en a réalisé l’édition, la traduction, l’annotation et l’introduction, et qui a pendant plusieurs années, après Jean-Noël Guinot et avant Guillaume Bady, dirigé avec brio l’Institut des Sources chrétiennes, voué depuis plus de soixante ans à la publication scientifique des textes des Pères de l’Église ; c’est aussi, comme chaque centième numéro de la collection, la marque d’un auteur et d’une œuvre majeurs.
L’Évangile de saint Jean avait été commenté par plusieurs prédécesseurs de saint Cyrille d’Alexandrie, dont les plus connus sont Origène et saint Jean Chrysostome. Mais le commentaire de saint Cyrille est le plus développé, d’une part parce qu’en 12 livres il commente verset par verset l’ensemble du texte évangélique (à l’exception de Jn 8, 1-11, absent du texte alexandrin, auquel il se réfère et de la plupart des manuscrit grecs anciens, et de Jn 10, 18 à 12, 48, dont l’exégèse figurait dans les livres VII et VIII dont seuls des fragments ont été conservés), d’autre part parce qu’il est particulièrement développé, occupant presque deux volumes de la Patrologie grecque de Migne (PG 73 et 74). C’est aussi, dans l’œuvre même de Cyrille, le commentaire exégétique le plus développé et le mieux conservé.
Bien que le commentaire prenne en compte tous les aspects du texte, il est dominé par des considérations dogmatiques, le souci majeur de Cyrille étant, lors de sa rédaction (car c’est un livre écrit, et non un recueil d’homélies) de réfuter l’hérésie arienne. Par ce projet, l’ouvrage, qui a été probablement écrit en plusieurs années, peut être daté de la même époque que le Thesaurus et les Dialogues sur la Trinité, soit entre 424 et 428/9. En ce qui concerne la christologie, le vocabulaire de Cyrille est encore hésitant, voire maladroit (c’est la controverse nestorienne, venue plus tard, qui l’obligera à affiner son vocabulaire) ; Bernard Meunier considère néanmoins que l’ouvrage « manifeste à l’évidence une pensée théologique arrivée à sa maturité ».
Ce volume contient le livre I du Commentaire et est consacré au commentaire des premiers versets de l’évangile (Jn 1-18), aujourd’hui désigné comme « Prologue ». Il n’est pas surprenant que l’exégèse de Cyrille, portant sur ce texte peu narratif et à haute teneur dogmatique, se caractérise par une lecture théologique et, dans le contexte antiarien de sa composition, par une nette orientation antihérétique. Il s’agit avant tout, contre diverses doctrines et spécialement l’arianisme, d’affirmer la divinité du Verbe et sa consubstantialité avec le Père. La question du Saint-Esprit reste ici discrète, mais elle sera abordée dans les livres V, IX et XI.
L’excellente introduction de Bernard Meunier – bien connu comme spécialiste de Cyrille, notamment par sa thèse Le Christ de Cyrille d’Alexandrie, l’humanité, le salut et la question monophysite (« Théologie historique » n° 104, Beauchesne, 1987) – donne une présentation synthétique de l’ensemble du Commentaire, mais en privilégiant, comme il se doit, le livre I publié ici. Le texte grec a été édité à nouveaux frais, mais comporte cependant peu de variantes par rapport à l’édition Pusey qui servait jusqu’à présent de référence. La traduction est la première réalisée en langue française.
On attend avec impatience la publication des Livres suivants (en 10 volumes), dont la préparation est coordonnée par Bernard Meunier et Marie-Odile Boulnois, et qui engagera plusieurs collaborateurs qui sont d’ores et déjà au travail.
Jean-Claude Larchet
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