Le Père Benoît au front
En
1940, le Père Benoît fut enrôlé sur les lignes de front, où les troupes
grecques résistaient à l'intervention italo-allemande. Là, face à la mort, il démontra
son amour pastoral et son abnégation jusqu'au bout. Il rencontrait les soldats
avant la bataille avec la croix et l'eau bénite. Il servait la Divine Liturgie
trois fois par semaine avant l'aube dans les tranchées, tandis que les Italiens
n'avaient d'autre choix que de faire appel aux Grecs par haut-parleurs pour
arrêter la Liturgie et se rendre.
Un
jour, il y eut l'incident suivant (et pas le seul) qui témoigna du courage et
de l'amour du vrai pasteur. Ce jour-là, un endroit appelé Giolemi fut bombardé.
Sans y penser à deux fois, le Père Benoît prit les Saints Dons et se rendit sur
le lieu du raid aérien. Il y trouva six cadavres et quatre blessés. Tous les
autres soldats s'étaient dispersés. Alors le Père Benoît prit l'homme le plus
gravement blessé et l'emmena au poste de premiers soins sur ses épaules. Dès
qu'il l'eut fait, le hiéréomoine se dépêcha de revenir et transporta ainsi les
quatre blessés jusqu'au poste de secours. Ensuite, il retourna sur le site du
raid pour la cinquième fois afin d'enterrer les six soldats tombés au combat.
Quand il revint au poste de secours, il constata qu'il n'y avait ni médecins ni
médicaments. Alors le Père Benoît déchira sa chemise en morceaux pour faire des
pansements, panser les plaies et ainsi arrêter le saignement.
Après
cela, il confessa les hommes dont il avait sauvé la vie et leur donna la
communion.
Dans Agrinio
En
1942, le Père Benoît s'installe à Agrinio (la plus grande ville de la région
Aetolia-Acarnania), où il restera toute sa vie. D'abord et avant tout, il jugea
nécessaire d'attirer les jeunes à l'église. C'est ainsi qu'il commença à
voyager de village en village, prêchant l'Evangile avec ferveur et ravivant les
étincelles de foi et d'espérance (qui semblaient s'être éteintes à jamais) dans
le cœur des habitants. Peu à peu, les gens commencèrent à se repentir de leurs
péchés et à assister à la Divine Liturgie, que le Père Benoît célébrait souvent
sur les places des villes et des villages. Bientôt, de jeunes assistants se
sont rassemblés autour de lui et se sont mis à porter la flamme de la foi dans
de nombreux villages de la région. La guerre avait causé des ravages
généralisés, la pauvreté, la faim et le désespoir dans la région. Agrinio, par
exemple, n'avait pas d'hôpital public à l'époque. Le Père Benoît fit nettoyer
un des entrepôts abandonnés, puis il encouragea les gens à donner des lits, des
matelas, des couvertures et d'autres choses nécessaires aux patients. Les
femmes pieuses assumaient les coûts de la nutrition. Bientôt une petite clinique
en l'honneur des saints Anargyres fut ouverte. Mais l'amour du Père Benoît pour
les gens ne s'est pas arrêté là ; il a aussi ouvert un orphelinat (où vivaient
une foule de futurs prêtres et théologiens), un foyer pour personnes âgées, un
dortoir de bienfaisance (foyer) pour jeunes gens, une maternité, un club de
couture pour filles pauvres et des camps d'été pour les élèves à Agrinio. De
plus, le Père Benoît aida des douzaines de jeunes filles qui voulaient devenir
infirmières à obtenir l'éducation appropriée.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après
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