"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 8 février 2019

En mémoire de l’archimandrite Benoît (Petrakis ; †September 8, 1961) [2]


Le Père Benoît au front

 Au front
En 1940, le Père Benoît fut enrôlé sur les lignes de front, où les troupes grecques résistaient à l'intervention italo-allemande. Là, face à la mort, il démontra son amour pastoral et son abnégation jusqu'au bout. Il rencontrait les soldats avant la bataille avec la croix et l'eau bénite. Il servait la Divine Liturgie trois fois par semaine avant l'aube dans les tranchées, tandis que les Italiens n'avaient d'autre choix que de faire appel aux Grecs par haut-parleurs pour arrêter la Liturgie et se rendre.
Un jour, il y eut l'incident suivant (et pas le seul) qui témoigna du courage et de l'amour du vrai pasteur. Ce jour-là, un endroit appelé Giolemi fut bombardé. Sans y penser à deux fois, le Père Benoît prit les Saints Dons et se rendit sur le lieu du raid aérien. Il y trouva six cadavres et quatre blessés. Tous les autres soldats s'étaient dispersés. Alors le Père Benoît prit l'homme le plus gravement blessé et l'emmena au poste de premiers soins sur ses épaules. Dès qu'il l'eut fait, le hiéréomoine se dépêcha de revenir et transporta ainsi les quatre blessés jusqu'au poste de secours. Ensuite, il retourna sur le site du raid pour la cinquième fois afin d'enterrer les six soldats tombés au combat. Quand il revint au poste de secours, il constata qu'il n'y avait ni médecins ni médicaments. Alors le Père Benoît déchira sa chemise en morceaux pour faire des pansements, panser les plaies et ainsi arrêter le saignement.
Après cela, il confessa les hommes dont il avait sauvé la vie et leur donna la communion.
Dans Agrinio
En 1942, le Père Benoît s'installe à Agrinio (la plus grande ville de la région Aetolia-Acarnania), où il restera toute sa vie. D'abord et avant tout, il jugea nécessaire d'attirer les jeunes à l'église. C'est ainsi qu'il commença à voyager de village en village, prêchant l'Evangile avec ferveur et ravivant les étincelles de foi et d'espérance (qui semblaient s'être éteintes à jamais) dans le cœur des habitants. Peu à peu, les gens commencèrent à se repentir de leurs péchés et à assister à la Divine Liturgie, que le Père Benoît célébrait souvent sur les places des villes et des villages. Bientôt, de jeunes assistants se sont rassemblés autour de lui et se sont mis à porter la flamme de la foi dans de nombreux villages de la région. La guerre avait causé des ravages généralisés, la pauvreté, la faim et le désespoir dans la région. Agrinio, par exemple, n'avait pas d'hôpital public à l'époque. Le Père Benoît fit nettoyer un des entrepôts abandonnés, puis il encouragea les gens à donner des lits, des matelas, des couvertures et d'autres choses nécessaires aux patients. Les femmes pieuses assumaient les coûts de la nutrition. Bientôt une petite clinique en l'honneur des saints Anargyres fut ouverte. Mais l'amour du Père Benoît pour les gens ne s'est pas arrêté là ; il a aussi ouvert un orphelinat (où vivaient une foule de futurs prêtres et théologiens), un foyer pour personnes âgées, un dortoir de bienfaisance (foyer) pour jeunes gens, une maternité, un club de couture pour filles pauvres et des camps d'été pour les élèves à Agrinio. De plus, le Père Benoît aida des douzaines de jeunes filles qui voulaient devenir infirmières à obtenir l'éducation appropriée.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après

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