"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 15 novembre 2016

Jean-Claude LARCHET/ Recension: Philippe Henne, « Clément d’Alexandrie », Cerf,


Philippe Henne, « Clément d’Alexandrie », Cerf, Paris, 2016, 369 p.
Dominicain, professeur de patrologie à l’université catholique de Lille, Philippe Henne a publié un certain nombre d’ouvrages de vulgarisation sur des Pères latins (Tertullien, Jérôme, Léon le Grand, Grégoire le Grand, Hilaire de Poitiers) et grecs (Origène, Basile le Grand) dont nous avons rendu compte ici en rendant à chaque fois hommage à leur qualité pédagogique.
Ce nouvel ouvrage est dans la ligne des précédents. Il est consacré à Clément d’Alexandrie (né vers 150 et décédé en 220), qui ne figure pas dans la liste des saints, mais néanmoins dans celle des Pères de l’Église.
La première partie présente tout d’abord non pas la vie du grand docteur alexandrin, car elle est mal connue, mais le contexte historique et doctrinal de son activité, qui fut surtout celle d’un catéchète et d’un apologète de la foi chrétienne à une époque où le christianisme se développait en étant confronté à une multiplicité de philosophies, de cultes païens et de sectes, gnostiques en particulier. Clément les affronte tantôt directement en les soumettant à une critique sévère, tantôt en essayant d’en retenir certains éléments positifs, montrant par exemple comment certaines philosophies ont pu, sans le savoir, annoncer certains principes chrétiens, ou comment certains processus de réflexion propres à la philosophie peuvent être récupérés par la théologie; il se montre disposé à « recevoir de chaque savoir ce qu’il apporte à la vérité » (Stromate VI, 9, 81, 1), et considère en tout cas comme nécessaire d’étudier soigneusement les systèmes philosophiques et les hérésies pour pouvoir les réfuter, ce qui apparaît en effet dans toute son œuvre.
L’auteur montre ensuite comment Clément conçoit la Bible (et notamment selon quels critères il reçoit les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament à une époque où le canon des Écritures n’est pas encore fixé), et avec quelle méthode il la commente, en suivant Philon dans la voie d’une exégèse allégorique qu’Origène portera ensuite à son plus haut point de développement.
La seconde et plus grande partie de l’ouvrage propose un résumé des œuvres de Clément, ouvrage par ouvrage, chapitre par chapitre, qui ne dispense pas de les lire, mais permet d’en avoir un aperçu global assez précis, et de situer les parties qu’on en consulte.
Jean-Claude Larchet
L’ouvrage sera en librairie à partir du 18 novembre.


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